Dictature numérique, pour votre sécurité

Désormais, nous serons fliqués jusqu’au fond de nos poches !

L’argument avancé est toujours le même et toujours aussi fallacieux : il s’agit de notre sécurité.

 Le Figaro nous parlait, en ce lundi matin, de la décision de la BCE, en date du 14 mai dernier, de supprimer dorénavant l’émission des billets de 500 euros. Cela en raison « des inquiétudes relatives aux activités illicites qu’elle [cette coupure] pourrait faciliter ». Chose de peu d’importance, nous dit-on, puisque ce billet a été surnommé « Ben Laden » (par les Espagnols), à savoir « celui dont on parle toujours, mais qu’on n’a jamais vu ».

Plus sérieusement, il semble que cette décision ne serait que le préambule à la suppression d’autres coupures : les billets de 100 et 200 euros pour commencer, en attendant carrément la fin du papier-monnaie pour privilégier le basculement vers le tout-numérique.

L’argument avancé est toujours le même et toujours aussi fallacieux : il s’agit de notre sécurité. Non qu’on risque de se faire détrousser ; c’est la sécurité de l’État et du fisc qui serait menacée par les trafics. La monnaie « fiduciaire » est anonyme, pas le télépaiement. Les billets circulent, les connections laissent des traces. Supprimer la monnaie-papier n’est qu’un pas de plus pour nous fliquer jusqu’au fond de nos poches.

Déjà, depuis septembre 2015, les paiements en espèces au-delà de 1.000 euros sont interdits en France, essentiellement « pour des raisons fiscales », nous assure-t-on. Au nom de la sacro-sainte « traçabilité » et de sa petite sœur la « transparence ». De même, la télédéclaration obligatoire de nos revenus se met en place. « Sous peine d’amende », seront tenus de télédéclarer :

– En 2017, les contribuables dont le revenu fiscal de référence de 2015 est supérieur à 28.000 € ;
– En 2018, les contribuables dont le revenu fiscal de référence de 2016 est supérieur à 16.000 € ;
– À compter de 2019, tous les contribuables devront déclarer leurs revenus en ligne.

Sinon, amende forfaitaire de 15 euros.

Dans le même temps, on veut imposer le télépaiement pour tous. Plus question d’envoyer un chèque ou même un TIP sous peine, là encore, d’une « majoration de 0,2 % ». Seraient concernés l’IRPP, la taxe d’habitation, les taxes foncières, la redevance audiovisuelle (quand plus personne, ou presque, ne regarde les chaînes publiques !), les prélèvements sociaux et l’ISF.

Ces mesures concernent déjà les auto-entrepreneurs, micro-entrepreneurs et autres TPE pour les déclarations de recettes, paiement des charges et autres taxes : obligation leur est faite, désormais, de créer un compte professionnel en ligne et d’oublier le papier sous peine d’une amende de 0,2 % du chiffre d’affaires.

Mais les administrations et services divers s’y mettent également, nous poussant inexorablement vers la dématérialisation totale. On note déjà dans le commerce de base des restrictions de plus en plus fréquentes : quand une grande enseigne comme Marks & Spencer Food, par exemple, prend la carte bancaire à partir de 1 euro, d’autres comme Franprix refusent les chèques et les billets supérieurs à 50 euros (ce qui, au passage est parfaitement illégal).

L’EDF aussi tente de nous faire basculer. Son slogan : « Fini l’attente de ma facture papier, avec la Facture Électronique je gagne du temps ! Je n’ai pas à me préoccuper du paiement : la Facture Électronique est liée au Prélèvement Automatique. » En majuscule, c’est plus chic. Comme le paiement des charges et impôts à la source, qualifié par l’URSSAF de « prélèvement libératoire ». C’est vrai, qu’est-ce qu’on se sent libéré !

Pour d’autres raisons, techniques celles-là, demain le téléphone fixe aura également disparu : box obligatoire et paradis virtuel pour tout le monde. Quoi, qu’entends-je ? Il y a des trous énormes dans la couverture numérique ? Pas le savoir, z’avez qu’à installer une dynamo dans la cave !

En prime, une petite histoire pour finir. À la BNF, la bibliothèque François-Mitterrand que le monde nous envie, il n’y a pas de Wi-Fi, pas le droit d’utiliser une clé USB, pas de possibilité de consulter ses mails sur deux postes différents : chacun son poste unique et chacun à sa place. Pour le personnel comme pour les chercheurs. À l’âge des tablettes et autres MacBook Air, c’est chouette, non ?

Dictature numérique, pour votre sécurité

Sainte Pétronille patronne des Rois de France

Sainte Pétronille est la première sainte patronne de la France. Elle descend de Titus Flavius Petro, grand-père de Vespasien. Saint Pierre l’amène à la foi et la baptise. Elle était d’une beauté extraordinaire, mais elle souffrait de paralysie. Elle est morte en vierge et martyre à Rome.

C’est sous Charlemagne qu’elle devient patronne des Rois de France. Le sarcophage qui conservait les restes de la sainte est transféré dans la basilique pontificale par le Pape Paul 1er en 757. Elle est aussi la patronne des Dauphins de France. Un Dauphin aurait été trouvé gravé sur son sarcophage. Les liens de la France avec la sainte se tissent tout au long de l’histoire. Par exemple, Louis XI a une grande vénération pour elle, il lui adresse de ferventes prières pendant la maladie du Dauphin, le futur Charles VIII. Une fois ce dernier guéri, le Roi fait embellir la chapelle de Sainte Pétronille.

Dans la basilique Saint-Pierre un autel lui est dédié. Et cet autel, construit sous le règne de Louis XII, est toujours considéré comme territoire Français. Chaque année, le 31 mai, jour de la fête de Sainte Pétronille, une messe est dite dans la chapelle pour la France et tous les français de Rome y sont invités. La sainte est représentée avec la palme du martyre, souvent en compagnie de Saint Pierre. On l’invoque pour guérir les fièvres.

Sainte Pétronille patronne des Rois de France

L’ESCLAVAGE ÉLECTRONIQUE

VERS UN CONTRÔLE PERMANENT DE LA VITESSE DES AUTOMOBILISTES

Le projet de loi de «modernisation de la justice au XXIe siècle» prévoit un droit d’accès aux données contenues dans l’ordinateur de chaque véhicule. Ce qui permettra aux forces de police de surveiller l’automobiliste en toutes circonstances.

Entre l’état d’urgence dans lequel se trouve la France et l’avalanche de mouvements sociaux, la mesure aurait pu passer inaperçue. Le décryptage du projet de loi de «modernisation de la justice du XXIe siècle», modifié par l’Assemblée en première lecture, selon une procédure accélérée, en date du 24 mai dernier, auquel Le Figaro s’est livré, procure en effet quelque étonnement – c’est bien le moins que l’on puisse écrire. Le point numéro 6 du nouvel article 15bis B de cette usine à gaz juridique prévoit que le chapitre 1er du titre 1er du livre III est complété par un article L. 311-2 ainsi rédigé (sic): «Art. L. 311-2. – Les agents compétents pour rechercher et constater les infractions au présent code, dont la liste est fixée par décret en Conseil d’État, ont accès aux informations et données physiques et numériques embarquées du véhicule afin de vérifier le respect des prescriptions fixées par le présent code.»

Le conducteur sera sous surveillance totale

Ces quelques lignes auront concrètement pour conséquence de permettre un contrôle permanent de la vitesse de chaque automobiliste. L’accès à ces «informations et données physiques et numériques embarquées du véhicule» pourra aussi indiquer votre comportement au volant (accélération et freinage), détecté par les accéléromètres dont tous les systèmes électroniques embarqués sont aujourd’hui dotés. Ces données intéressent également les compagnies d’assurances: elles pourraient leur permettre de dresser des profils de conduite pour chaque conducteur afin de surtaxer ceux qu’elles estimeront les plus dangereux.

Bref, cette simple disposition met l’automobiliste sous surveillance totale et ne lui laisse plus aucune latitude: vous avez dit Big Brother? L’unique solution pour échapper à cette mesure sera peut-être de rouler dans un véhicule plus ancien qui ne possédera pas de «mouchard électronique», à condition que ce dernier soit autorisé à circuler. Voilà qui devrait aussi inquiéter les constructeurs de voitures qui rivalisent d’ingéniosité pour proposer une électronique embarquée toujours plus performante. On imagine sans peine l’étape suivante: la fameuse «voiture connectée», dont les mêmes constructeurs font en permanence la promotion, enverra automatiquement les informations «numériques embarquées du véhicule» aux forces de l’ordre ou aux tribunaux. Un relevé d’amende, de perte de points, de suspension ou d’annulation de permis vous sera ensuite signifié.

Délation obligatoire dans les entreprises

Parmi les autres mesures de ce texte, notons également:

L’introduction d’un permis à points pour les titulaires de permis étrangers. Le détenteur d’un permis de conduire délivré par une autorité étrangère, circulant sur le territoire national, se verra ainsi affecter un nombre de points. Ce nombre de points sera réduit de plein droit si ce conducteur commet une infraction pour laquelle cette réduction est prévue (interdiction de conduite pendant 1 an).

L’obligation de désignation d’une personne titulaire du permis de conduire correspondant au véhicule à immatriculer. Cette personne sera responsable en cas d’infraction constatée. Cela mettra fin aux immatriculations au nom de personnes mineures ou, bien entendu, ne disposant pas d’un carton rose.

Conduite sans permis: l’action publique pourra être éteinte par le versement d’une amende forfaitaire d’un montant de 800 euros. Le montant de l’amende forfaitaire minorée sera de 640 € et le montant de l’amende forfaitaire majorée de 1600 euros.

Conduite sans assurance: l’action publique pourra être éteinte par le versement d’une amende forfaitaire d’un montant de 500 €. Le montant de l’amende forfaitaire minorée sera de 400 € et le montant de l’amende forfaitaire majorée de 1000 €.

In fine, cheval de bataille de certaines associations «contre la violence routière», la délation dans les sociétés deviendra obligatoire. Lorsqu’une infraction constatée selon les modalités prévues avec un véhicule dont le titulaire du certificat d’immatriculation est une personne morale, ou qui est détenu par une personne morale, le représentant légal de cette personne morale devra indiquer, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception, ou de façon dématérialisée, selon des modalités précisées par arrêté, dans un délai de quarante-cinq jours à compter de l’envoi ou de la remise de l’avis de contravention, à l’autorité mentionnée sur cet avis, l’identité et l’adresse de la personne physique qui conduisait ce véhicule, à moins qu’il n’établisse l’existence d’un vol, d’une usurpation de plaque d’immatriculation ou de tout autre événement de force majeure. «Le fait de contrevenir au présent article est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe (750 euros d’amende)». Les plus anciens s’inquiéteront sans doute de cette dérive qui renvoie aux usages d’une période que tout le monde cherche à oublier.

Fiscalisation des comportements

L’ensemble de ce dispositif, et les tarifs précis des amendes sanctionnant les infractions, évoque une fiscalisation de comportements dont l’automobiliste fera en premier les frais. Il n’est toutefois pas certain que les mesures les plus répressives de ce projet de loi soient conformes à l’ordre juridique: le Conseil Constitutionnel pourrait bien invalider une partie de ce texte s’il devait être adopté tel quel. D’un point de vue politique, on s’étonnera que le gouvernement, à l’origine de ces mesures (s’il s’agissait d’une initiative parlementaire, on parlerait de proposition et non de projet), prenne le risque d’accroître son impopularité avec un sujet devenu très sensible pour de nombreux Français. Le député des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle, obligé à près de soixante ans de repasser son permis de conduire à la suite de son annulation («quand vous n’avez pas de chauffeur, les points, ça tombe très vite»), s’en inquiète: «vous ne pouvez pas imaginer comment des dizaines de milliers de Français nous détestent à propos des retraits de point du permis de conduire».

L’ESCLAVAGE ÉLECTRONIQUE

UN MAGISTÈRE D’AMBIGUÏTÉ TYPIQUEMENT MODERNISTE

 Doctrine morale et praxis pastorale dans “Amoris Laetitia”

Chers amis,

Vous m’avez demandé d’expliquer en termes simples, à vous, des laïcs – mais je vois aussi dans l’auditoire des confrères et donc des confesseurs -, pourquoi un prêtre (et théologien) comme moi a critiqué publiquement dans des occasions différentes et en divers endroits, l’exhortation apostolique Amoris laetitia du Pape François. Je vais donc vous expliquer, avec le maximum de franchise le contenu et les véritables motivations ecclésiales de ces critiques qui sont, bien sûr, toujours prudentes quant au sujet, respectueuses quant à la forme et responsables quant aux intentions. Pour commencer, je pose en prémisse, ce que l’Eglise elle-même dit, dans un célèbre document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, publié en 1990 avec la signature du Préfet de l’époque, le cardinal Joseph Raztinger:

 « Enfin le Magistère, dans le but de servir le mieux possible le Peuple de Dieu, et en particulier pour le mettre en garde contre des opinions dangereuses pouvant conduire à l’erreur, peut intervenir sur des questions débattues dans lesquelles sont impliqués, à côté de principes fermes, des éléments conjecturaux et contingents. Et ce n’est souvent qu’avec le recul du temps qu’il devient possible de faire le partage entre le nécessaire et le contingent. La volonté d’acquiescement loyal à cet enseignement du Magistère en matière de soi non-irréformable doit être la règle. Il peut cependant arriver que le théologien se pose des questions portant, selon les cas, sur l’opportunité, sur la forme ou même le contenu d’une intervention. Cela le conduira avant tout à vérifier soigneusement quelle est l’autorité de cette intervention, telle qu’elle résulte de la nature des documents, de l’insistance à proposer une doctrine et de la manière même de s’exprimer […]. Jamais en tout cas ne pourra manquer une attitude fondamentale de disponibilité à accueillir loyalement l’enseignement du Magistère, comme il convient à tout croyant au nom de l’obéissance de la foi. C’est pourquoi le théologien s’efforcera de comprendre cet enseignement dans son contenu, dans ses raisons et dans ses motifs. À cela il consacrera une réflexion approfondie et patiente, prompt à revoir ses propres opinions et à examiner les objections qui lui seraient faites par ses pairs. Si, en dépit d’efforts loyaux, les difficultés persistent, c’est un devoir pour le théologien de faire connaître aux autorités magistérielles les problèmes que soulève un enseignement en lui-même, dans les justifications qui en sont proposées ou encore dans la manière selon laquelle il est présenté. Il le fera dans un esprit évangélique, avec le désir profond de résoudre les difficultés. Ses objections pourront alors contribuer à un réel progrès, en stimulant le Magistère à proposer l’enseignement de l’Église d’une manière plus approfondie et mieux argumentée » (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Instruction Donum veritatis sur la vocation ecclésiale du théologien, 24 mai 1990, n° 24; 29-30).

 Je connais bien ce document, et je l’ai étudié pendant des années. Je l’ai utilisé surtout pour dénoncer l’abus du titre de “théologien” de la part de celui qui se rebelle par principe aux enseignements définitifs du Magistère et prétend re-formuler le dogme chrétien (cf. Vera e falsa teologia. Come distinguere l’autentica “scienza della fede” da un’equivoca “filosofia religiosa”, Leonardo da Vinci, Roma 2012). Cependant maintenant, je dois me référer à ce document seulement pour légitimer mes interventions critiques face aux nombreuses ambiguïtés (dans l’encadrement pastoral) et face à l’évidente dérive relativiste (dans la doctrine morale) qui caractérisent, malheureusement, plusieurs gestes et plusieurs discours de ce Pape et en particulier l’exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia. Il s’agit de remarques critiques suggérées seulement et toujours par la responsabilité ecclésiale qui m’incombe – comme prêtre et comme théologien – surtout face à ces fidèles qui souvent manifestent en public leur trouble et en privé me confient la désorientation de leurs consciences, quelques fois peut-être jusqu’à la perte du sens du péché. Le sens du péché, nous le savons bien, est cette conscience d’être tous des pécheurs qui, une fois engagés dans la conversion intérieure, peuvent recevoir la grâce sacramentelle qui seule peut nous racheter et nous conduire au salut éternel.

Je pars du présupposé que la “note théologique” de ce document pontifical soit exactement celle indiquée au n°30 de la déclaration Donum veritatis, et donc je limite mes critiques à la “forme” de l’exhortation et à son opportunité pastorale, en tenant compte des prémisses historico-ecclésiastiques et de leurs conséquences dans la formation de la conscience des fidèles. Les prémisses historiques sont très significatives: le Pape a fait sienne une de deux opinions formellement exprimées par les pères synodaux  (celle des cardinaux Schoenborn, Marx, Baldisseri et Kasper, et des évêques Forte et Semeraro, tous favorable à un changement radical de la praxis pastorale et de ses présupposés doctrinaux). Il n’a tenu aucun compte de l’opinion de ceux qui (comme les cardinaux Müller, Caffarra, Burke, De Paolis, Sarah) critiquaient avec insistance l’hypothèse de la concession de la Communion aux fidèles en état de « scandale public » pour avoir divorcé devant les tribunaux civils, pour avoir institué une communauté de vie more uxorio (laquelle détermine canoniquement le “concubinage public”), et pour avoir contracté un nouveau mariage faux et invalide, toujours devant les tribunaux civils.

 En raison de ces circonstances concrètes, l’exhortation apostolique post-synodale était un document très attendu pour connaître les indications de l’Eglise suite aux deux Synodes des évêques sur la famille et face à toute la série d’interprétations de la part des évêques favorables au maintien de la discipline actuelle et de ceux qui demandaient un changement radical. Mais l’attente d’un éclaircissement a été déçue.

 Certaines parties du document papal – celles dédiées à l’illustration de nouveaux critères pastoraux – sont caractérisées par l’ambiguïté de l’énoncé. Cette ambiguïté engendre des équivoques gravissimes d’interprétation, concernant précisément ce que François veut que l’on fasse dans la pratique, lorsqu’on doit décider ce qu’il faut suggérer ou prescrire aux fidèles en situation irrégulière qui manifestent l’intention de s’approcher de l’Eucharistie. Les termes « miséricorde », « accompagnement » et « discernement », quoique répétés tant de fois, ne sont jamais expliquées de manière à comprendre s’ils sont vraiment le signe d’une praxis complètement nouvelle (dans ce cas-ci ceux qui ont parlé d’une «nouveauté révolutionnaire» auraient raison) ou s’ils sont simplement des synonymes de ce que les lois ecclésiastiques en vigueur et les documents du dernier Concile appellent la «charité pastorale». Dans ce dernier cas, cela ne serait pas différent, en substance, de ce qu’on retrouve dans la doctrine théologico-pratique d’un docteur de l’Eglise comme Saint Alphonse-Marie de Liguori (auteur entre autre de la Praxis confessarii ad bene excipiendas Confessiones), dont le résultat pastoral positif est bien visible dans l’exemple des saints (que l’on pense au Curé d’Ars au XIXème ou à Padre Pio et à Saint Leopoldo Mandic au XXème).

De plus, la polémique du Pape – presque sauvage, et en même temps indéfinie – contre ceux qui à son avis seraient des rigoristes au cœur dur, des formalistes sans charité, même des « pharisiens », laisse entendre que le Pape, non seulement a favorisé une des deux opinions qui ont émergé dans les discussions synodales – celle des réformistes -, mais il a aussi enlevé toute crédibilité à ceux qui avaient présenté des objections documentées et bien étayées aux propositions de réforme (et dire que même parmi ces opposants il y avait le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi !). De plus, plusieurs évêques, en se prévalant de cette ambiguïté (voulue) du document pontifical, se sont précipités pour déclarer que le Pape par cette exhortation apostolique venait à légitimer une praxis « miséricordieuse » (c’est à dire permissive, ou mieux laxiste, ou mieux encore irresponsable) qu’ils avaient déjà permise dans leurs diocèses respectifs, en désobéissance aux lois canoniques en vigueur.

 En même temps, le cardinal américain Burke et l’évêque kazakh Schneider déclaraient aux journalistes que l’exhortation apostolique de Pape François n’était pas à prendre comme un document du Magistère, tellement les références doctrinales confuses ou même erronées qu’elle contenait étaient nombreuses. Bref, l’opinion publique catholique a été induite à estimer que le Pape avait voulu abroger la doctrine chrétienne sur l’indissolubilité du mariage et la nécessité de l’état de grâce pour accéder à la Communion. Et, face à cette (présumée) “révolution” dogmatique, plusieurs personnes ont éprouvé de l’effroi, en estimant que Pape François avait été trompé par ses conseillers et avait favorisé l’hétérodoxie, alors que d’autres se sont réjouis en retenant que l’Église avait enfin mis de côté l’orthodoxie des conservateurs pour concéder pleine liberté aux doctrines théologiques les plus avancées, les plus conformes aux temps nouveaux et à la mentalité de l’homme d’aujourd’hui.

L’Église, dans son histoire bimillénaire, a vécu de nombreux événements dramatiques. L’histoire ecclésiastique relate différentes époques de confusion et de schisme, et même des pontifes qui par leur vie ont scandalisé. Pape François certainement ne scandalise pas par sa conduite personnelle, mais on doit dire que la doctrine théologique qu’il favorise, celle-là oui elle scandalise, au sens biblique du terme, au sens où elle est une “pierre d’achoppement” pour la foi des gens simples et désoriente les consciences de tous.

Cette confusion et cette désorientation de la conscience du commun des fidèles sont le résultat – peut-être voulu, peut-être imprévu, même s’il était facilement prévisible – de l’ambiguïté structurelle du document pontifical. Et c’est le motif pour lequel j’en parle, en mettant en évidence les points critiques : non pas pour manquer de respect au Magistère, ni pour prendre le parti des conservateurs contre les progressistes dans la dispute idéologique qui afflige l’Eglise depuis tant de temps, et encore moins pour vouloir opposer à la doctrine du Pape – qui devrait exprimer et interpréter avec autorité divine le dogme de la foi – une doctrine théologique qui serait mon avis personnel : mais seulement par responsabilité pastorale vis-à-vis des fidèles. Une pareille situation ne peut que provoquer des dommages gravissimes sur la conscience des fidèles,  partagés entre le devoir d’obéir à l’autorité ecclésiastique quand elle commande expressément et licitement, et le devoir de respecter la nature divine des signes sacramentels, en évitant tout risque de profanation et de sacrilège.

A vous qui êtes ici présents, j’adresse un vibrant appel : ne pensez pas que le document pontifical, en matière de Sacrements (Mariage, Pénitence, Eucharistie), vous oblige à croire quelque chose de différent que ce que vous avez toujours cru, ni à faire quelque chose de différent que ce que vous avez toujours fait. Au contraire, je vous dirai même davantage. L’exhortation apostolique n’est pas une nouvelle loi ecclésiastique : elle n’ordonne rien du tout à qui que ce soit dans l’Église catholique; elle est, précisément, seulement une exhortation, une invitation, un encouragement, adressée aux Pasteurs (évêques et prêtres) pour qu’ils pratiquent leur ministère avec attention aux situations spécifiques de leurs fidèles, en les aidant aussi par la direction spirituelle personnelle (le “for interne”) et toujours avec un esprit de miséricorde. Donc ce sont surtout les prêtres en charge d’âmes qui doivent appliquer dans leur service quotidien (catéchèse et administration des sacrements) les critères indiqués par le Pape. C’est moi, et avec moi tous mes confrères dans le sacerdoce, dans la communion avec nos évêques respectifs, qui devons recevoir et acter ces conseils pastoraux, sans mettre de côté – personne ne peut nous le demander, et le Pape ne nous l’a pas demandé- les critères théologico-moraux et les normes canoniques en vigueur. Ces critères de base, toujours valides, sont ceux avec lesquels j’ai exercé le ministère de la Confession jusqu’à aujourd’hui, pendant mes 55 ans de sacerdoce. Ces critères m’empêchent de mal comprendre (ou d’entendre selon l’interprétation des “réformistes et progressistes”) certains passages ambigus de l’exhortation apostolique. Je veux maintenant les analyser pour vous fournir l’unique interprétation admissible au point de vue de la praxis sacramentelle, respectueuse du dogme et des principes moraux définitivement établis par l’Église.

Je lis de prime abord le § 305:

«À cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église» (François, Exhort. Ap. Amoris Laetitia, § 305).

A ce point le document est accompagné d’une note :

«Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements. Voilà pourquoi, “aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais un lieu de la miséricorde du Seigneur” […] Je souligne également que l’Eucharistie “n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles”  [Exhort. ap. Evangelii gaudium, 24 novembre 2013, §. 44 et 47 : AAS 105, 2013, p. 1038- 1039]» (François, Exhort. Ap. Amoris Laetitia, § 305, note n. 351).

Le paragraphe et la note sont insérés dans le chapitre VIII dédié aux «situations irrégulières», c’est-à-dire à la communauté de vie et surtout aux nouvelles unions civiles suite au divorce dans le cas où le mariage précédent est canoniquement valide. Dans le texte on fait référence à l’hypothèse d’une situation objectivement désordonnée (une nouvelle union civile après divorce) mais dont le sujet (le fidèle catholique divorcé remarié) ne semble pas en être conscient. Une fois cette hypothèse posée, le Pape suggère, comme instrument pastoral pour cette condition particulière, l’administration des sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie. La suggestion a un sens seulement si dans le cas en question, le divorcé-remarié est reconnu comme se trouvant en état de grâce parce que dépourvu de responsabilité subjective par rapport à sa condition objectivement désordonnée. En l’absence de pleine advertance sur la matière grave ce fidèle ne serait pas en état de péché mortel, ergo il pourrait communier.

 Voilà maintenant un autre passage du document qui semble confirmer l’intention du Pape d’insinuer une solution de ce genre:

«Il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. Les limites n’ont pas à voir uniquement avec une éventuelle méconnaissance de la norme. Un sujet, même connaissant bien la norme, peut avoir une grande difficulté à saisir les “valeurs comprises dans la norme morale” [Jean-Paul II, Exhort. ap. Familiaris consortio (22 novembre 1981), n. 33 : AAS 74 (1982), p. 121]» (François, Exhort. Ap. Amoris Laetitia, § 301).

En d’autres termes, selon ces suggestions papales, le confesseur pourrait juger non entièrement responsable le pénitent s’il était en mesure de vérifier dans le “for interne” et au cas par cas que le pénitent se trouve dans un état d’erreur au sujet de sa condition. Mais comment est-il possible d’effectuer une pareille vérification sinon en ayant recours à la traditionnelle “praxis confessariorum” ? On a toujours su que la dite «ignorance invincible» doit être constatée de façon responsable par le ministre de la Pénitence. Mais le confesseur peut aussi considérer coupable cette ignorance, étant donné que la répétition de péchés consciemment commis peut conduire à l’obscurcissement de la conscience de la personne. Dans un tel cas le confesseur arrivera à la conviction que le sujet en question ne peut pas être considéré par l’Église en état de grâce. Et ensuite, même en admettant que l’ignorance invincible de ce sujet déterminé soit vraiment telle qu’elle ne le rendrait pas subjectivement coupable (hypothèse que j’estime seulement théorique et impossible à retrouver dans la vie réelle des fidèles qui fréquentent les sacrements), tout prêtre sait bien que ce qu’il est appelé à juger (dans le tribunal de la Pénitence le confesseur est le juge au nom de l’Église) n’est pas la conscience du pénitent et encore moins l’action de la grâce en elle, mais seulement les manifestations extérieures du repentir et la volonté de remédier au mal commis, en relation à la situation (externe, parfois même publique) du pénitent. Si de telles constatations portent le confesseur à conclure qu’il n’est pas possible d’absoudre une telle personne, il prendra soin d’expliquer avec le maximum de délicatesse au pénitent que c’est à lui de commencer et de porter jusqu’au bout sa propre conversion, en sachant bien qu’entretemps il ne lui est pas permis de recevoir la communion. Il lui expliquera aussi que ce qui ne le rend pas encore “digne” de la Communion eucharistique est sa condition externe, visible, signe de ses conditions intérieures encore imparfaites : recevoir sacramentellement le Christ exige une condition de vie personnelle qui ne soit pas objectivement en contradiction avec la sainteté du Christ.

C’est ainsi que tout prêtre qui est vraiment responsable, s’il est appelé par l’évêque ou même par les fidèles à donner son jugement sur le sujet, ne conseillera jamais aux concubins et aux divorcés remariés qui ne vivent pas chastement (ou qui vivent chastement mais qui devraient interrompre leur relation parce que sur eux n’incombent pas des obligations morales particulières) de s’approcher de la Communion, parce que de telles conditions sont objectivement contraires à la volonté de Dieu, c’est-à-dire à sa miséricorde envers nous les hommes. Le prêtre doit éclairer la conscience du pénitent en lui rappelant que notre vie personnelle et sociale doit être conforme à l’ordo amoris, une très sage orientation de toute chose à la gloire du Créateur et au bien des créatures. La loi naturelle et la révélation divine nous font savoir, avec certitude de raison et de foi, qu’il y a des actes qui sont en soi en opposition avec cet ordo. C’est exactement le cas des rapports sexuels en dehors des rapports conjugaux : de tels actes ne sont pas conformes au plan de Dieu – c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être sanctifiés et ils ne sont pas sanctifiants – et par conséquent ils posent la personne qui les accomplit volontairement dans une condition qui de fait est incompatible avec l’ordo amoris, et cela au-delà de la plus ou moins grande conscience de leur gravité. Cela comporte pour le confesseur – responsable direct du culte divin dans la célébration de la Pénitence – le gravissime devoir ministériel de ne pas absoudre le fidèle “divorcé-remarié” qui ne voudrait pas dans les faits changer sa situation. Pour administrer validement l’absolution il manquerait en effet les conditions essentielles, c’est-à-dire le sincère repentir et la volonté de réparation.

On ne peut pas constater qu’il y ait du repentir lorsque le fidèle ne déclare pas au confesseur vouloir sortir de son propre état de “divorcé-remarié” en rompant le rapport avec le/la concubin/concubine et en œuvrant pour revenir avec le conjoint légitime, ou quand il ne se propose pas de réparer les dommages causés au conjoint légitime, aux enfants éventuels, au concubin qu’il a induit au péché, à l’entière communauté chrétienne à laquelle il a causé du scandale. En l’absence de ces conditions – lesquelles, au point de vue théologique, constituent la “matière” propre du sacrement de la Pénitence – le confesseur est obligé de refuser, pour le moment, l’absolution, qui ne serait pas un acte de miséricorde mais une tromperie (parce que l’absolution serait illicite et surtout invalide). Antonio Livi 

UN MAGISTÈRE D’AMBIGUÏTÉ TYPIQUEMENT MODERNISTE

L’apostasie qui fait le lit de l’envahisseur

Vierzon, 27 000 habitants, 300 pratiquants chaque semaine, pour 5 églises à entretenir. Financièrement intenable.

Lorsque le diocèse de Bourges a mis l’église St Éloi de Vierzon en vente, c’est une association islamique qui a fait une offre d’achat. Face à l’émotion provoquée, c’est ensuite une loge maçonnique qui s’est proposée d’acheter les locaux. Finalement, la ville a préempté : le maire communiste Nicolas Sansu a tenu promesse en signant en juin 2013 l’acte de vente de l’église Saint-Éloi, qu’il va transformer en salles d’activités sociales et sportives.

À Graulhet, en 2015, l’église a été transformée en mosquée. Elle s’appelle maintenant mosquée Al-Mohammadi, et appartient toujours à la mairie.

En 2015, Quai Malakoff, à Nantes, la chapelle Saint-Christophe a subi le même sort. Elle a été coiffée d’un minaret de 17 mètres de haut sous le nom de mosquée de Forqane.

Saint-Joseph de Clermont-Ferrand a été prêtée pendant 33 ans à la communauté musulmane de la ville qui a camouflé les symboles chrétiens derrière de nouvelles décorations. Devenue trop petite, les musulmans ont rendu les clefs en 2011 et ont construit une grande mosquée non loin.

A Lille la Chapelle des Sœurs Dominicaines est elle aussi devenue une mosquée après avoir été prêtée à titre gratuit en 1973 par l’évêque de l’époque

« ce qui arrive au Moyen Orient arrivera en Europe »

Pour Isa Gürbüz, le responsable de l’église orthodoxe syrienne en Suisse, « ce qui arrive au Moyen Orient arrivera en Europe », et il appelle les Chrétiens à la vigilance, car l’objectif de l’islam, c’est de prendre le pouvoir comme au Moyen Orient.

Dans le journal zurichois Tages-Anzeiger, Isa Gürbüz qui parle en connaissance de cause, affirme que :

«les musulmans sont en Europe pour prendre le pouvoir, comme au Moyen-Orient» et que «dans 20 ou 30 ans, il y aura en Europe une majorité de musulmans. La moitié des femmes européennes devra alors porter le hijab».

Gürbüz ajoute que c’est la version rigoriste et violente de l’islam qui s’exporte en Europe.

«Ce que causent aujourd’hui les milliers de groupes terroristes de l’État islamique, des talibans ou d’al-Qaïda, est dans la continuité du génocide de 1915» mené par l’Empire ottoman contre les minorités chrétiennes.

A l’inverse, l’église d’Allemagne demande que l’islam soit enseigné à l’école publique dans tout le pays afin d’éloigner les jeunes musulmans de la tentation fondamentaliste. L’évêque Heinrich Bedford-Strohm a déclaré au quotidien Heilbronner Stimme que l’enseignement de l’Islam dans les écoles donnerait aux jeunes musulmans une chance d’avoir une approche critique de leur religion.

Dans la province hollandaise de Friesland, 250 des 720 églises ont été transformées ou fermées.

En Allemagne entre 1990 et 2010, l’Eglise Évangélique a fermé 340 églises.

L’an dernier, Dalil Boubakeur suggérait de convertir les églises vides en mosquées avant de se rétracter car il apportait des arguments contre les journalistes et intellectuels qui s’obstinent à nier qu’un remplacement est en cours.

En janvier, la synagogue Or Torah de Marseille a été vendue à l’association musulmane Al Badr pour 400,000 euros. La synagogue était désertée en raison des agressions antisémites.

La mosquée Fatih Camii d’Amsterdam s’appelait encore Église Saint Ignatius en 1997.

Une synagogue de La Hague a été transformée en mosquée  Al Aqsa.

L’église St. Jacob, une des plus anciennes d’Utrecht, a été transformée en résidence de luxe.

A Maastricht, une bibliothèque a remplacé l’ancienne église des Dominicains.

La principale mosquée de Dublin est une ancienne église presbytérienne.

En Grande Bretagne, la cathédrale St Marks s’appelle maintenant « nouvelle mosquée de Peckham.

A Manchester, la mosquée de Disbury est une église méthodiste transformée.

Comme à Clitheroe, dans le Lancashire, où l’église anglicane Saint Pierre, a été transformée en mosquée.

Archevêque Jozef De Kesel : « l’avenir est avec l’islam »

Et l’archevêque Jozef De Kesel encourage l’ouverture des écoles catholiques aux musulmans, car « la société occidentale n’a jamais été aussi laïque, mais en même temps la religion n’a jamais été aussi présente que maintenant. En partie grâce à l’islam, car celui-ci a favorisé le retour de la religion » explique l’archevêque belge, tout en ajoutant : « je sens cette peur [de l’islam] et je la comprends en partie, mais la peur est mauvaise conseillère. L’avenir est avec l’islam. »

Répondant aux questions de Delphine de Mallevoüe pour Le Figaro, Maxime Cumunel, délégué de l’Observatoire du patrimoine religieux (OPR) expliquait en 2012 que «les campagnes comptent encore majoritairement des catholiques», mais sous la pression financière, les 5000 églises possédées par les diocèses de France construites au XXe siècle, seront «plus facilement vendables et transformables, car moins marquées religieusement dans leur architecture extérieure et intérieure».

En revanche, plus de 15 000 églises françaises sont classées au titre des monuments historiques, ce qui rend leur conversion impossible tant que la loi n’est pas modifiée.

L’année dernière, Nicolas Sarkozy co-signait avec Eric Zemmour un appel pour « sauver les églises ».

«Ce qui nous arrive aujourd’hui a commencé il y a 1 300 ans», conclut l’évêque syrien Dionysos Isa Gürbüz.

N’est-ce pas rejeter la responsabilité sur les autres, puisque la solution est individuelle et à portée de tous les Chrétiens : se prendre en charge, retourner à l’église sans attendre maman Sarkozy et Zemmour, sans écouter Gürbüz.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

L’apostasie qui fait le lit de l’envahisseur

Siphonneurs Big Google vous surveille

Le mot «siphonner» connaît un pic de recherches sur Google

Les internautes ont beaucoup recherché ce terme sur Google ces derniers jours, si l’on en croit l’outil d’analyse Google Trends. Et plus spécifiquement, l’expression «siphonner un réservoir».

Après une semaine de mobilisation, plus de 4000 stations-service sont à sec. Alors que remplir son réservoir relève du parcours du combattant ces derniers jours, les recherches sur le terme «siphonner» connaissent un pic sur Google si l’on en croit l’outil d’analyse Google Trends. Plus spécifiquement, c’est l’expression «siphonner un réservoir» que les internautes tapent le plus souvent lors de leur recherche sur cette thématique.

D’autres recherches associées – «comment siphonner», «pompe à siphonner» – sont également très populaires. En recherchant le mot «siphonner» ce jeudi vers 12h30 sur le moteur de recherche, nous avons en effet constaté que le terme est même associé à des modèles spécifiques de voitures: Peugeot 206, Renault Scenic 2 ou Renault Laguna en tête.

Les automobilistes sont-ils prêts à tout pour pouvoir rouler? La presse régionale rapporte des faits qui le laissent penser. Selon Tendance Ouest, les gendarmes de Normandie ont appelé les citoyens à la vigilance. Ils auraient été alertés par un habitant du Havre, en Seine-Maritime, de vols de carburants. À Brachy, toujours en Seine-Maritime, des voleurs se seraient introduits sur un chantier pour dérober des bidons d’essence, entre autres, rapporte le site des Informations Dieppoises. Enfin, à Quimper, en Bretagne, un automobiliste qui pratique le covoiturage a retrouvé son véhicule vandalisé sur un parking, une partie du carburant ayant été volé, rapporte France Bleu.

Siphonneurs Big Google vous surveille

Quelques rappels sur la foi

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DE LA RÈGLE PROCHAINE DE LA FOI SELON SAINT THOMAS D’AQUIN
II II Q 1 a 10 ─ A qui appartient-il d’établir le symbole de foi ?

Objections :

1 Il semble que cela ne soit pas du ressort du souverain pontife. Car, si une nouvelle présentation du symbole est nécessaire, c’est pour expliciter les articles de foi, nous venons de le dire. Or si, dans l’Ancien Testament, les articles de la foi s’explicitaient de plus en plus, c’est parce que la vérité de la foi se manifestait davantage à mesure qu’on approchait davantage du Christ, nous l’avons dit. Un tel motif n’existe plus dans la loi nouvelle : les articles de la foi n’ont donc pas à recevoir de plus en plus d’explications. Il ne semble donc pas que le souverain pontife ai autorité pour une nouvelle présentation d symbole.

2 Ce qui est interdit sous peine d’anathème par l’Église universelle n’est au pouvoir d’aucun homme. Mais l’autorité de l’Église universelle interdit sous peine d’anathème de publier un nouveau symbole. Nous lisons en effet dans le actes du premier concile d’Éphèse que ce Concile  » après avoir entendu la lecture du symbole de Nicée, décréta qu’il n’était permis à personne de proférer, de consigner ou de composer une autre profession de foi que celle définie par les saints Pères qui se sont assemblés à Nicée avec le Saint-Esprit « . Suit la menace d’anathème. La même chose est réitérée dans les actes du Concile de Chalcédoine. Donc une nouvelle présentation du symbole échappe, semble-t-il, à l’autorité du souverain pontife.

S. Athanase n’était pas souverain pontife, mais patriarche d’Alexandrie. Pourtant il a composé un symbole qui est chanté dans l’Église. Donc la publication d’un symbole ne paraît pas appartenir au souverain pontife plus qu’à d’autres.

Cependant, la publication du symbole s’est faite en concile général. Mais il est établi dans les Décrétales qu’un concile de cette sorte ne peut être réuni que par l’autorité du souverain pontife.  Donc la publication du symbole relève de cette autorité.

Conclusion :

Une publication nouvelle du symbole est nécessaire, avons-nous dit, pour parer aux erreurs qui surgissent. Elle appartient donc à celui qui a autorité pour définir en dernier ressort ce qui est de foi, et le définir de telle sorte que tous n’aient plus qu’à s’y tenir d’une foi inébranlable. Or, c’est le souverain pontife qui a autorité pour cela :  » C’est à lui que sont portées les questions les plus graves et les plus difficiles de l’Église « , disent les Décrétales. D’où la parole du Seigneur à Pierre lorsqu’il l’a constitué souverain pontife :  » J’ai prié pour toi, Pierre, afin que ta foi ne défaille pas, et toi, une fois revenu, confirme tes frères  » (Lc 22, 32). La raison en est qu’il ne doit y avoir qu’une seule foi dans toute l’Église, suivant 1a recommandation de l’Apôtre (1 Co 1, 10) :  » Dite bien tous la même chose, et qu’il n’y ait pas de schismes parmi vous.  » Une pareille unité ne pourrait être sauvegardée si une question de foi soulevée en matière de foi ne pouvait être tranchée par celui qui préside à toute l’Église, de telle sorte que toute l’Église observe fermement sa sentence. C’est pourquoi seul le souverain pontife a autorité pour une nouvelle publication du symbole, comme peur toutes les autres choses qui intéressent l’Église entière, par exemple réunir un concile général, etc.

Solutions :

1 Dans l’enseignement du Christ et des Apôtres, la vérité de foi se trouve suffisamment expliquée. Mais, parce qu’il s’est trouvé des hommes pervers qui, selon le mot de S. Pierre (2 P 3, 16),  » détournent de leur sens pour leur propre perdition  » l’enseignement apostolique, les autres enseignements et les Écritures, un éclaircissement de la foi est devenu nécessaire au cours des temps contre les erreurs nouvelles.

2 L’interdiction et la sentence du concile d’Éphèse ne s’étendent qu’aux personnes privées qui n’ont pas à trancher en matière de foi. Il est clair que cette sentence d’un concile général n’a pas enlevé au concile suivant le pouvoir de faire une nouvelle présentation du symbole qui contiendrait non une autre foi, mais la même foi. C’est à cela qu’ont veillé tous les conciles : le suivant a toujours eu soin d’exposer quelque chose de plus que le précédent, sous le coup de quelque hérésie nouvelle. Et cela relève du souverain pontife, puisqu’il faut son autorité pour réunir un concile et pour en confirmer les décisions.

3 S. Athanase n’avait pas composé un éclaircissement de la foi par manière de symbole, mais plutôt par manière d’enseignement doctrinal, comme on le voit à la façon dont il s’exprime. Mais parce que son exposé doctrinal contenait intégralement en peu de mots la vérité de foi, l’autorité du souverain pontife l’a fait recevoir comme règle de foi.

II II Q 2 ─ L’ACTE INTÉRIEUR DE FOI

1 Qu’est-ce que  » croire « , qui est l’acte intérieur de foi ? – 2. De combien de manières emploie-t-on le mot  » croire  » ? – 3. Est-il nécessaire au salut de croire quelque chose qui dépasse la raison naturelle ? – 4. Est-il nécessaire de croire ce que peut atteindre la raison naturelle ? – 5. Est-il nécessaire au salut de croire explicitement certaines vérités ? – 6. Tous sont-ils également tenus de croire explicitement ? – 7. Est-il toujours nécessaire au salut de croire explicitement au Christ ? – 8. Est-il nécessaire au salut de croire explicitement à la Trinité ? – 9. L’acte de foi est-il méritoire ? – 10. La raison humaine diminue-t-elle le mérite de la foi ?

ARTICLE 1 ─ Qu’est-ce que  » croire « , qui est l’acte intérieur de foi ?

Objections :

1 On a défini croire :  » Réfléchir en donnant son assentiments.  » Mais réfléchir implique une certaine recherche, car réfléchir (cogitare) se dit au sens d’agiter plusieurs pensées. Mais S. Jean Damascène a dit que la foi  » est un consentement sans discussion « . Donc réfléchir n’appartient pas à l’acte de foi.

2 Nous le dirons plus loin : la foi réside dans la raison. Mais l’acte de réfléchir est l’acte de la puissance cogitative qui, comme nous l’avons dit dans la première Partie, appartient à l’appétit sensible. Elle n’a donc rien de commun avec la foi.

3 Croire est un acte de l’intelligence, puisqu’il a pour objet le vrai. Or, donner son assentiment n’est pas, semble-t-il, un acte de l’intelligence, mais de la volonté, comme celui de donner son consentement que nous avons étudié plus haut. Croire n’est donc pas l’acte de réfléchir en donnant son assentiment.

Cependant, S. Augustin définit ainsi l’acte de croire.

Conclusion :

Réfléchir peut se prendre en trois sens. D’abord d’une façon tout à fait générale, dans le sens de n’importe quelle application actuelle de la pensée, comme S. Augustin dit :  » Nous possédons cette intelligence par laquelle nous comprenons en réfléchissant.  » D’une autre façon, on appelle plus proprement réfléchir l’application d’esprit qui s’accompagne d’une certaine recherche avant qu’on soit parvenu à une parfaite intelligence des choses par la certitude que procure la vision. C’est ce qui fait dire à S. Augustin :  » Le Fils de Dieu est appelé non pas la réflexion mais le Verbe de Dieu, car c’est seulement lorsque notre réflexion parvient au savoir et qu’à partir de là elle est formée, qu’elle constitue vraiment notre verbe. Et c’est pourquoi le Verbe de Dieu doit s’entendre sans la réflexion, n’ayant rien en lui qui soit encore en formation et puisse être sans forme.  » Ainsi, on donne proprement le nom de réflexion au mouvement de l’esprit lorsqu’il délibère sans être encore arrivé à son point de perfection par la pleine vision de la vérité. Mais cette sorte de mouvement peut être soit d’un esprit qui délibère à propos d’idées générales, ce qui ressortit à l’intelligence, soit d’un esprit qui délibère à propos d’idées particulières, ce qui ressortit à la faculté sensible. Voilà comment réfléchir est pris d’une deuxième façon pour l’acte de l’intelligence lorsqu’elle délibère; d’une troisième façon pour l’acte de la faculté cogitative.

D’après cela, si l’on prend l’acte de réfléchir dans son acception commune selon la première manière, lorsqu’on dit  » réfléchir en donnant son assentiment « , on ne dit pas totalement ce qui fait l’acte de croire, car, dans ce sens, même celui qui considère les choses dont il a la science ou l’intelligence réfléchit avec assentiment. En revanche, si l’on prend l’acte de réfléchir dans le deuxième sens, on y saisit toute la définition de cet acte précis qui consiste à croire. Parmi les actes de l’intelligence, en effet, certains comportent une adhésion ferme sans cette espèce de réflexion, comme il arrive quand on considère les choses dont on a la science ou l’intelligence, car une telle considération est désormais formée. Mais certains actes de l’intelligence comportent une réflexion informe et sans adhésion ferme, soit qu’ils ne penchent d’aucun côté, comme il arrive à celui qui doute; soit qu’ils penchent davantage d’un côté mais sont retenus par quelque léger indice, comme il arrive à celui qui a un soupçon; soit qu’ils adhèrent à un parti en craignant cependant que l’autre ne soit vrai, comme il arrive à qui se fait une opinion. Mais cet acte qui consiste à croire contient la ferme adhésion à un parti; en cela le croyant se rencontre avec celui qui a la science et avec celui qui a l’intelligence; et cependant sa connaissance n’est pas dans l’état parfait que procure la vision évidente; en cela il se rencontre avec l’homme qui est dans le doute, dans le soupçon ou dans l’opinion. De sorte que c’est bien le propre du croyant de réfléchir en donnant son assentiment. Et c’est par là que cet acte de croire se distingue de tous les actes de l’intelligence concernant le vrai ou le faux.

Solutions :

1 Il n’y a pas à l’intérieur de la foi une recherche de la raison naturelle pour démontrer ce que l’on croit. Mais il y a une recherche de ce qui peut amener l’homme à croire : par exemple parce que Dieu l’a dit, et que c’est confirmé par des miracles.

2 Nous ne prenons pas ici l’acte de réfléchir comme un acte de la faculté cogitative, mais comme un acte de l’intelligence, nous venons de le dire.

3 L’intelligence du croyant est déterminée à une chose non par la raison mais par la volonté. Et c’est pourquoi l’assentiment est pris ici pour un acte de l’intelligence en tant qu’elle est déterminée par la volonté à un seul parti.

II II Q 4 ─ LA VERTU DE FOI

Qu’est-ce que la foi ? 2. Dans quelle puissance de l’âme a-t-elle son siège ? – 3. Sa forme est-elle la charité ? 4. La foi formée et la foi informe sont-elles numériquement identiques ? – 5. La foi est-elle une vertu ? – 6. Est-elle une seule vertu ? – 7. Son rapport aux autres vertus ? – 8. Comparaison entre sa certitude et celle des autres vertus intellectuelles.

ARTICLE 1 ─ Qu’est-ce que la foi ?

Objections :

1 La définition donnée par l’Apôtre (He 11, 1);  » La foi est la substance des réalités à espérer, la preuve de celles qu’on ne voit pas « , semble sans valeur. Car aucune qualité n’est une substance. Mais la foi est une qualité puisqu’elle est une vertu théologale, nous l’avons dit. Elle n’est donc pas une substance.

2 A vertus diverses, objets divers. La réalité à espérer est objet de l’espérance. On ne doit donc pas la placer dans la définition de la foi comme si elle était l’objet de cette foi.

3 La foi reçoit plus de perfection de la charité que de l’espérance, puisque la charité, comme nous le montrerons, est la forme de la foi. Ce qu’on devait donc mettre dans la définition de la foi, c’était la réalité à aimer plutôt que la réalité à espérer.

4 Une même chose ne doit pas être placée dans des genres différents. Or substance et preuve sont des genres différents qui ne sont pas subordonnés l’un à l’autre. Il ne convient donc pas de dire de la foi qu’elle est une substance et une preuve. Cette description de la foi est donc incohérente.

5 La preuve a pour effet de rendre manifeste la vérité de la chose en faveur de laquelle elle est produite. Mais c’est la chose dont la vérité est rendue manifeste qu’on dit être apparente. Il semble donc qu’il y ait une opposition impliquée dans les mots :  » preuve de ce que l’on ne voit pas.  » Cette description de la foi est donc inadaptée.

Cependant, l’autorité de l’Apôtre s’impose.

Conclusion :

Certains disent bien que ces mots de l’Apôtre ne sont pas une définition de la foi, parce que  » la définition indique la nature et l’essence de la chose « , selon Aristote. Cependant, pour qui regarde bien, il est fait allusion dans cette sorte de description à toutes les choses d’où peut être tirée une définition de la foi, encore que les mots ne soient pas arrangés sous forme de définition. C’est ainsi que chez les philosophes l’on traite, en négligeant la forme syllogistique, des principes qui sont à la base des syllogismes.

Pour le montrer, il faut considérer que, l’habitus étant connu par l’acte, et l’acte par l’objet, la foi qui est un certain habitus, doit être définie par son acte propre au regard de son objet propre. Or l’acte de la foi c’est de croire comme nous l’avons dit : c’est un acte de l’intelligence déterminée à un seul parti sous l’empire de la volonté. Ainsi donc l’acte de la foi est ordonné et à l’objet de la volonté, qui est le bien et la fin, et à l’objet de l’intelligence, qui est le vrai. Et parce que la foi, étant une vertu théologale, possède, ainsi que nous l’avons dit plus haute, la même vérité pour objet et pour fin; à cause de cela il est nécessaire absolument que l’objet de la foi et la fin de la foi se correspondent proportionnellement.

Or, l’objet de la foi, avons-nous dit, c’est la vérité première selon qu’elle échappe à notre vision, puis les choses auxquelles nous adhérons à cause de cette vérité. D’après cela il faut que cette vérité première se présente elle-même à l’acte de foi comme une fin, sous la raison d’une réalité que nous ne voyons pas. Ce qui aboutit à la raison d’une réalité espérée, selon le mot de l’Apôtre (Rm 8, 25) :  » Ce que nous ne voyons pas, nous l’espérons.  » Voir une vérité, en effet, c’est la posséder; or, on n’espère pas ce qu’on a déjà, mais l’espérance a pour objet ce qu’on n’a pas, nous l’avons dit précédemment. Donc l’adaptation de l’acte de la foi à la fin de la foi, en tant que cette fin est objet de volonté, est signifiée quand on dit :  » La foi est la substance des réalités à espérer.  » On a coutume en effet d’appeler substance la première ébauche d’une chose, surtout quand tout ce qui va suivre est contenu virtuellement dans son premier commencement. Si nous disons, par exemple, que les premiers principes indémontrables sont la substance de la science, cela veut dire qu’ils sont le premier élément en nous de la science. De la même façon nous disons donc que la foi est la substance des réalités à espérer. Cela veut dire qu’une première ébauche des réalités à espérer existe en nous par l’adhésion de foi, et que cette première ébauche contient en germe toutes les réalités à espérer. Car nous espérons être béatifiés en ce que nous verrons dans une vision à découvert la vérité à laquelle nous adhérons par la foi, comme on le voit par ce que nous avons dith à propos de la béatitude.

Quant à l’adaptation de l’acte de foi à l’objet de l’intelligence en tant qu’il est objet de foi, elle est désignée par les mots :  » Preuves des réalités qu’on ne voit pas.  » On prend ici la preuve pour son effet, car elle amène l’intelligence à adhérer à du vrai; aussi, cette ferme adhésion de l’intelligence à une vérité de foi qui n’est pas évidente, c’est elle qu’on appelle ici preuve. C’est pourquoi une autre version a le mot  » conviction « , ce qui veut dire que par l’autorité divine l’intelligence du croyant est convaincue qu’elle doit adhérer à ce qu’elle ne voit pas.

Donc, si l’on veut ramener ces mots à une définition en forme, on peut dire :  » La foi est un habitus de l’esprit par lequel la vie éternelle commence en nous et qui fait adhérer l’intelligence à ce qu’on ne voit pas. « 

La foi se trouve distinguée par là de tout ce qui relève de l’intelligence. En disant  » preuve « , on la distingue de l’opinion, du soupçon et du doute, qui ne donnent pas cette première adhésion ferme de l’intelligence à quelque chose. En disant :  » de ce qu’on ne voit pas « , on distingue la foi de la science et de la simple intelligence par lesquelles quelque chose se manifeste. En disant :  » substance des réalités à espérer « , on distingue la vertu de foi d’avec la foi prise au sens général du mot, qui n’est pas ordonnée à l’espérance de la béatitude.

Toutes les autres définitions de la foi sont des explications de celle que présente l’Apôtre. Lorsqu’en effet S. Augustin dit que  » la foi est la vertu par laquelle on croit ce qu’on ne voit pas « , lorsque le Damascène, dit qu’elle est  » un consentement sans discussion « , lorsque d’autres disent qu’elle est  » Une certitude de l’esprit en matière de réalités absentes, certitude supérieure à l’opinion et inférieure à la science « , c’est ce que dit l’Apôtre :  » Une preuve de ce qu’on ne voit pas.  » Lorsque Denys dit que la foi est  » le fondement permanent des croyants, ce qui les met dans la vérité et ce qui met la vérité en eux « , cela revient à dire qu’elle est  » la substance des réalités à espérer « .

Solutions :

1  » Substance  » n’est pas pris ici comme le genre le plus commun, celui qui se distingue de tous les autres. Mais en ce sens où l’on trouve en n’importe quel genre quelque chose qui ressemble à une substance. C’est-à-dire que ce qui est premier dans n’importe quel genre, cela contient en soi virtuellement d’autres choses, on dit que c’en est la substance.

2 La foi appartient à l’intelligence en tant que celle-ci est commandée par la volonté. Il faut donc que la foi soit ordonnée comme à une fin à ce qui fait l’objet des vertus dans lesquelles la volonté trouve sa perfection. Parmi ces vertus, nous le verrons plus loin, il y a l’espérance. Et c’est pourquoi on fait entrer l’objet de l’espérance dans la définition de la foi.

3 La dilection peut avoir pour objet et ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, ce qui est présent et ce qui est absent. Et c’est pourquoi une réalité à aimer n’est pas aussi proprement adaptée à la foi qu’une réalité à espérer, étant donné que l’espérance a toujours pour objet des choses absentes et qu’on ne voit pas.

4 Substance et preuve, tels qu’ils sont placés dans la définition de la foi, n’impliquent pas divers genres de foi ni divers actes de la foi, mais, comme nous venons de le préciser, diverses adaptations d’un acte unique à divers objets.

5 Il est vrai qu’une preuve, lorsqu’elle est tirée des principes propres d’une chose, fait que cette chose est visible. Mais la preuve qui est tirée de l’autorité divine ne fait pas que la chose soit en elle-même visible. Et telle est la preuve dont il s’agit dans la définition de la foi.

ARTICLE 2 ─ Dans quelle puissance de l’âme la foi a-t-elle son siège ?

Objections :

1 Il ne semble pas qu’elle ait son siège dans l’intelligence. Car S. Augustin affirme qu’elle  » réside dans la volonté des croyants « . Or la volonté est une puissance différente de l’intelligence.

2 L’assentiment de foi à une vérité qu’on doit croire provient de la volonté d’obéir à Dieu. C’est dire que toute la louange de la foi parait venir de l’obéissance. Mais celle-ci est dans la volonté. Donc la foi aussi; elle n’est donc pas dans l’intelligence.

3 L’intelligence est ou spéculative ou pratique. Mais la foi n’est pas dans l’intellect spéculatif : selon la remarque du Philosophe, cet intellect  » ne dit rien de ce qu’il faut faire ou éviter « , il n’est donc pas principe d’opération, tandis que la foi est ce principe qui, selon la parole de l’Apôtre (Ga 5, 6),  » opère par la charité « . La foi n’est pas davantage dans l’intellect pratique, dont l’objet est le vrai en matière contingente de fabrication ou d’action, alors que l’objet de la foi est le vrai éternel comme nous l’avons montré précédemment. La foi n’a donc pas son siège dans l’intelligence.

Cependant, à la foi succède la vision dans la patrie, selon la parole de l’Apôtre (1 Co 13, 12) :  » Nous voyons maintenant par un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face.  » Mais la vision est dans l’intelligence. Donc aussi la foi.

Conclusion :

Puisque la foi est une vertu, il faut que son acte soit parfait. Or, pour la perfection d’un acte, lorsqu’il découle de deux principes actifs, il est requis que chacun de ces deux principes actifs soit parfait; on ne peut pas scier convenablement si le scieur ne sait pas son métier et si la scie n’est pas capable de scier. Or, dans ces puissances de l’âme qui se portent à des choses opposées, la disposition à bien agir, c’est l’habitus, nous l’avons dit précédemment. C’est pourquoi il faut que l’acte qui procède de deux puissances de cette sorte reçoive sa perfection d’un habitus qui préexiste en chacune de ces deux puissances. Or, nous l’avons dit plus haut, croire est un acte de l’intelligence selon qu’elle est poussée par la volonté à donner son assentiment, car un tel acte procède et de la volonté et de l’intelligence. Or, ces deux facultés sont destinées à être perfectionnées par l’habitus, nous l’avons vu. Voilà pourquoi il faut qu’il y ait un habitus aussi bien dans la volonté que dans l’intelligence, si l’on veut que l’acte de foi soit parfait; de même que pour avoir un acte du concupiscible qui soit parfait, il faut qu’il y ait l’habitus de prudence dans la raison, et l’habitus de tempérance dans le concupiscible. Néanmoins, croire est immédiatement un acte de l’intelligence, parce que l’objet de cet acte c’est le vrai, lequel appartient en propre à l’intelligence. C’est pourquoi il est nécessaire que la foi, puisqu’elle est le principe propre d’un tel acte, réside dans l’intelligence comme dans son sujet.

Solutions :

1 S. Augustin prend ici la foi pour l’acte de foi. Il est vrai de dire qu’il consiste dans la volonté des croyants en tant que c’est sous l’empire de la volonté que l’intelligence adhère aux vérités à croire.

2 Non seulement il faut que la volonté soit prompte à obéir, mais il faut aussi que l’intelligence soit bien disposée à suivre le commandement de la volonté; de même faut-il que l’appétit concupiscible, dans l’exemple donné, soit bien disposé à suivre le commandement de la raison. Voilà pourquoi il faut qu’il y ait un habitus de la vertu non pas seulement dans la volonté qui commande, mais aussi dans l’intelligence qui adhère.

3 Le sujet de la foi, c’est l’intellect spéculatif, comme on le voit d’une façon évidente à partir de l’objet même de la foi. Mais, parce que la vérité première, qui est l’objet de la foi, est aussi la fin de tous nos désirs et de toutes nos actions, comme le montre S. Augustin la foi est agissante par la charité, de même que l’intellect spéculatif, selon le Philosophe, en s’étendant devient pratique.

ARTICLE 3 ─ La forme de la foi est-elle la charité ?

Objections :

1 Il ne semble pas, car c’est la forme qui donne à chaque être son espèce. Donc, lorsque des réalités se distinguent comme les diverses espèces du même genre, l’une ne peut pas être la forme de l’autre. La foi et la charité se distinguent en s’opposant, d’après S. Paul (1 Co 13, 13), comme étant différentes espèces de la vertu. Donc la charité ne peut être la forme de la foi.

2 La forme et ce qu’elle informe sont dans le même sujet, puisque les deux forment absolument un seul être. Mais la foi est dans l’intelligence, la charité dans la volonté. La charité n’est donc pas la forme de la foi.

3 La forme est le principe de la réalité. Mais le côté de la volonté, que la charité, selon  » pour la soumission « . l’obéissance est donc, plus que la charité, la forme de la foi.

Cependant, c’est par sa forme que chaque être est agissant. Or la foi est  » agissante par la charité « . La dilection de charité est donc la forme de la foi.

Conclusion :

Nous l’avons montré précédemment, les actes de volonté reçoivent leur espèce de la fin, qui est l’objet de la volonté. Or, ce qui confère à quelque chose son espèce se comporte comme fait une forme dans les réalités de la nature. Voilà pourquoi dans tout acte de volonté la forme est en quelque sorte cette fin à laquelle l’acte est ordonné : d’abord parce que c’est de la fin elle-même que l’acte reçoit son espèce, et aussi parce que la mesure de l’action doit répondre à la fin qu’on se propose et être proportionnée à cette fin. Or, d’après ce que nous avons dit précédemment, il est clair que l’acte de la foi est ordonné à un objet de volonté, à un bien, et que c’est là pour cet acte comme une fin. Or, ce bien qui est le but de la foi, c’est le bien divin, objet propre de la charité. C’est pourquoi la charité est appelée la forme de la foi, en tant que par la charité l’acte de la foi est vraiment parfait et formé.

Solutions :

1 On dit que la charité est la forme de la foi en tant qu’elle donne forme à l’acte de la vertu même de foi. Rien n’empêche qu’un acte unique soit formé par des habitus différents, et se ramène ainsi à des espèces différentes, mais dans un certain ordre, comme nous l’avons dit, lorsqu’il s’est agi des actes humains en général.

2 L’objection est valable s’il s’agit de la forme intrinsèque. Or ce n’est pas ainsi que la charité est la forme de la foi, c’est en tant qu’elle forme l’acte de la foi dans le sens que nous venons de dire.

3 L’obéissance elle-même, comme l’espérance et toute autre vertu, peut précéder l’acte de foi en étant formée par la charité, comme on le montrera plus loin. Et c’est pourquoi la charité est précisément tenue pour la forme de la foi.

ARTICLE 3 ─ Des hérétiques dans l’erreur sur un seul article de foi ont-ils la foi sur les autres articles ?

Objections :

1 Oui, semble-t-il. Car l’intelligence naturelle d’un hérétique n’est pas plus forte que celle d’un catholique. Mais l’intelligence d’un catholique a besoin, pour croire à n’importe quel article de foi, d’être aidée par le don de la foi. Il semble donc que les hérétiques ne puissent pas non plus croire quelques articles sans le don de la foi informe.

2 Il y a dans la foi de multiples articles comme il y a dans une science, la géométrie par exemple, de multiples conclusions. Mais quelqu’un peut avoir la science de la géométrie en ce qui concerne certaines conclusions géométriques tout en ignorant les autres. Donc quelqu’un peut avoir la foi par rapport à quelques articles de foi, tout en ne croyant pas aux autres.

3 C’est obéir à Dieu que de croire aux articles de la foi, comme d’observer les commandements de la loi. Mais on peut être obéissant pour certains commandements et non pour d’autres. On peut donc aussi avoir la foi sur certains articles et non sur d’autres.

Cependant, de même que le péché mortel s’oppose à la charité, le refus de croire à un seul article s’oppose à la foi. Or la charité ne reste pas dans l’homme après un seul péché mortel. Donc la foi non plus après qu’on refuse de croire à un seul article de foi.

Conclusion :

L’hérétique qui refuse de croire à un seul article de foi ne garde pas l’habitus de foi, ni de foi formée, ni de foi informe. Cela vient de ce que, dans un habitus quel qu’il soit, l’espèce dépend de ce qu’il y a de formel dans l’objet; cela enlevé, l’habitus ne peut demeurer dans son espèce. Or, ce qu’il y a de formel en l’objet de foi, c’est la vérité première telle qu’elle est révélée dans les Saintes Écritures et dans l’enseignement de l’Église, qui procède de la Vérité première. Par suite, celui qui n’adhère pas, comme à une règle infaillible et divine, à l’enseignement de l’Église qui procède de la Vérité première révélée dans les Saintes Écritures, celui-là n’a pas l’habitus de la foi. S’il admet des vérités de foi, c’est autrement que par la foi. Comme si quelqu’un garde en son esprit une conclusion sans connaître le moyen qui sert à la démontrer, il est clair qu’il n’en a pas la science, mais seulement une opinion.

En revanche, il est clair aussi que celui qui adhère à l’enseignement de l’Église comme à une règle infaillible, donne son assentiment à tout ce que l’Église enseigne. Autrement, s’il admet ce qu’il veut de ce que l’Église enseigne, et n’admet pas ce qu’il ne veut pas admettre, à partir de ce moment-là il n’adhère plus à l’enseignement de l’Église comme à une règle infaillible, mais à sa propre volonté. Ainsi est-il évident que l’hérétique qui refuse opiniâtrement de croire à un seul article n’est pas prêt à suivre en tout l’enseignement de l’Église; car s’il n’a pas cette opiniâtreté, il n’est pas déjà hérétique, il est seulement dans l’erreur. Par là il est clair que celui qui est un hérétique opiniâtre à propos d’un seul article, n’a pas la foi à propos des autres articles, mais une certaine opinion dépendant de sa volonté propre.

Solutions :

1 Les autres articles de foi sur lesquels l’hérétique n’est pas dans l’erreur, il ne les admet pas de la même manière que les admet le fidèle, c’est-à-dire par une simple adhésion à la Vérité première, adhésion pour laquelle on a besoin d’être aidé par l’habitus de foi. L’hérétique, lui, admet des points de foi par sa propre volonté et par son propre jugement.

2 Dans les diverses conclusions d’une même science, il y a divers moyens pour établir les preuves, et l’un peut être connu sans l’autre. C’est pourquoi on peut savoir certaines conclusions d’une science tout en ignorant les autres. Mais la foi adhère à tous les articles de foi en raison d’un seul moyen, c’est-à-dire de la Vérité première telle qu’elle nous est proposée dans les Écritures sainement comprises selon l’enseignement de l’Église. C’est pourquoi celui qui se détache de ce moyen est totalement privé de la foi.

3 Les divers préceptes de la loi peuvent être rapportés à divers motifs prochains, et sous cet angle on peut observer l’un sans l’autre; ou bien à l’unique motif premier qui est d’obéir à Dieu parfaitement, et c’est de quoi s’écarte quiconque transgresse un seul précepte selon la parole de S. Jacques (2, 10);  » Celui qui a péché sur un point s’est rendu coupable de tous. « 

II II Q 6 ─ LA CAUSE DE LA FOI

1 La foi est-elle infusée à l’homme par Dieu ? – 2. La foi informe est-elle un don de Dieu ?

ARTICLE 1 ─ La foi est-elle infusée à l’homme par Dieu ?

Objections :

1 Il semble que non, car S. Augustin affirme :  » La foi est engendrée, nourrie, défendue, et fortifiée en nous par la science.  » Mais ce qui est engendré en nous par la science semble être plus acquis qu’infus. La foi n’est donc pas en nous, à ce qu’il semble, par infusion divine.

2 Ce que l’homme atteint en écoutant et en regardant paraît bien être acquis par lui. Mais l’homme parvient à croire en voyant les miracles et en écoutant l’enseignement de la foi. Il est écrit en S. Jean (4, 58) :  » Le père se rendit compte que c’était l’heure à laquelle Jésus lui avait dit : « Ton fils est vivant. » Aussi crut-il, lui et toute sa maison.  » Et S. Paul écrit (Rm 10, 17) :  » La foi vient de ce qu’on entend.  » L’homme possède donc la foi par acquisition.

3 Ce qui réside dans la volonté de l’homme peut être acquis par l’homme. Or, dit S. Augustin :  » la foi réside dans la volonté des croyants « . Donc elle peut être acquise par l’homme.

Cependant, il est écrit (Ep 2, 18)  » C’est par la grâce que vous avez été sauvés moyennant la foi; cela ne vient pas de vous, afin que nul ne se glorifie : c’est un don de Dieu. « 

Conclusion :

Deux conditions sont requises pour la foi. L’une est que les choses à croire soient proposées à l’homme, et cette condition est requise pour que l’homme croie à quelque chose d’une manière explicite. L’autre condition requise pour la foi est l’assentiment du croyant à ce qui est proposé. Quant au premier point, il faut nécessairement que la foi vienne de Dieu. Car les vérités de foi dépassent la raison humaine. Aussi ne sont-elles pas connues par l’homme si Dieu ne les révèle. Mais, tandis qu’à certains il les révèle immédiatement, comme il l’a fait aux Apôtres et aux Prophètes, à certains il les propose en envoyant les prédicateurs de la foi selon S. Paul (Rm 10, 15) :  » Comment prêcheront-ils s’ils ne sont pas envoyés ?  » Quant à la seconde condition, qui est l’assentiment de l’homme aux choses de la foi, on peut considérer une double cause. Il en est une qui de l’extérieur induit à croire : ce sera par exemple la vue d’un miracle ou l’action persuasive d’un homme qui exhorte à la foi. Ni l’une ni l’autre de ces deux causes n’est suffisante; car, parmi ceux qui voient un même miracle et qui entendent la même prédication, les uns croient et les autres ne croient pas. Voilà pourquoi il faut admettre une autre cause, intérieure celle-ci, qui meut l’homme à adhérer aux vérités de foi. Mais cette cause, les pélagiens la plaçaient uniquement dans le libre arbitre de l’homme, et c’est pourquoi ils affirmaient que le commencement de la foi vient de nous, en ce sens qu’il dépend de nous que nous soyons prêts à adhérer aux vérités de foi; seul l’achèvement de la foi vient de Dieu, parce que c’est lui qui nous propose ce que nous devons croire. Mais cela est faux, parce que lorsqu’il adhère aux vérités de foi, l’homme est élevé au-dessus de sa nature; il faut donc que cela vienne en lui par un principe surnaturel qui le meuve du dedans, et qui est Dieu. C’est pourquoi la foi, quant à l’adhésion qui en est l’acte principal, vient de Dieu qui nous meut intérieurement par sa grâce.

Solutions :

1 La science engendre et nourrit la foi à la manière d’une persuasion extérieure qui provient d’une certaine science. Mais la cause principale de la foi, sa cause propre, c’est ce qui intérieurement porte à l’assentiment.

2 Cet argument, lui aussi, est valable pour la cause qui propose extérieurement les vérités de foi, ou qui exhorte à croire par des paroles ou par des faits.

3 L’acte de croire réside bien dans la volonté des croyants. Mais il faut que la volonté de l’homme soit préparée par Dieu moyennant la grâce, pour que cette volonté soit élevée à des choses qui dépassent la nature, nous venons de le dire.

Quelques rappels sur la foi

La guerre contre l’Occident

L’attaque contre la famille et la vie fait partie d’une tentative révolutionnaire en vue de redessiner la société

Jeanne Smits a traduit la conférence donnée par Anca-Maria Cernea lors du “Rome Life Forum” les 6 et 7 mai. Anca-Maria Cernea est médecin catholique roumain, fille d’un opposant au communisme qui a passé 17 années de sa vie en prison, qui, en tant qu’observatrice officielle au synode en octobre dernier, a osé interpeller les pères synodaux en les rappelant à leur devoir de reconnaître que la défense de la famille est aujourd’hui une « bataille spirituelle ». Le marxisme et les ressorts de la Révolution marxiste-léniniste n’ont pas de secrets pour elle. Extraits :

Capture d’écran 2016-05-23 à 08.20.18« Lorsqu’on parle de l’assaut contre la famille en Occident, il y a un cliché très répandu selon lequel il a pour cause le consumérisme, l’hédonisme, l’individualisme, et des groupes d’intérêts animés par le désir impitoyable du profit matériel. C’est ce que nous entendons très souvent à l’Église. Cette approche ne vise que la chair et le sang et oublie les esprits mauvais. Le consumérisme et l’individualisme ne sont pas la cause, mais des facteurs favorables. Ils réduisent la résistance morale des personnes et des sociétés. Mais ils ne sont pas la cause. L’attaque contre la famille et la vie humaine fait partie d’une tentative révolutionnaire plus large en vue de redessiner la société humaine et la nature humaine. Sa motivation est spirituelle. C’est une forme de révolte contre Dieu, contre sa loi morale et contre l’ordre de sa Création. Historiquement, l’avortement a été dépénalisé pour la première fois par Lénine, en 1920. Aux États-Unis, cela n’a été fait que 53 ans plus tard, en 1973, par la manipulation bien connue de l’affaire Roe v. Wade. Le divorce sans faute a été mis en place pour la première fois par l’Union soviétique en 1918, peu après la prise du pouvoir par les bolcheviks. Aux États-Unis, il a fallu 51 ans de plus, avant qu’en 1969 le divorce sans faute ne soit adopté dans l’État de Californie. L’homosexualité a été dépénalisée pour la première fois en Union soviétique, en 1922. L’Illinois a été le premier État américain à dépénaliser l’homosexualité – en 1961. L’éducation sexuelle radicale pour les enfants d’âge scolaire a été introduite pour la première fois en Hongrie en 1919, par la révolution bolchevique de Bela Kuhn, avec l’objectif évident de saper la famille traditionnelle et la morale par la destruction de l’innocence des enfants. Aux États-Unis il a fallu attendre les années 1960 pour que l’éducation sexuelle perverse, sous l’influence de la « recherche » frauduleuse d’Alfred Kinsey qui elle-même a reçu une très large publicité grâce au financement de la Fondation Rockefeller, fasse son entrée dans les écoles. Alfred Kinsey était un entomologiste qui a fait semblant de prouver que l’homosexualité humaine était bien plus répandue dans la société qu’on ne voulait l’admettre officiellement (les fameux 10 %), et devait donc être considérée comme normale. Il est important de noter qu’Alfred Kinsey était un communiste, ami de Harry Hay. En 1950, Harry Hay a fondé la première association de défense des droits gay de l’histoire, appelée la Mattachine Society, aux États-Unis. Comme par hasard la quasi totalité de ses membres, à commencer par Hay lui-même, étaient aussi membres du Parti communiste américain – une officine gérée directement depuis Moscou.

Il ne s’agit pas d’un phénomène spontané. C’est une guerre menée par une idéologie gnostique–révolutionnaire contre la civilisation judéo-chrétienne. Elle a été planifiée, et mise en œuvre sur plus d’un siècle, menant à la situation que nous connaissons aujourd’hui. Tout cela dépasse de très loin l’égoïsme humain individuel, la concupiscence sexuelle ou la cupidité matérielle. Ce sont plutôt les Principautés et les Puissances, les Dominations du monde infernal, les esprits du mal. Et leurs instruments humains, parmi lesquels certains décident en toute connaissance de cause de servir Satan, tandis que d’autres jouent le rôle de compagnons de route utiles. Dans cette dernière catégorie, nous trouvons souvent des personnes animées de bonnes intentions, souvent des chrétiens… « car les enfants du siècle sont plus sages dans la conduite de leurs affaires, que ne le sont les enfants de lumière ».

Le livre de Richard Wurmbrand, Marx et Satan, est disponible en ligne en anglais et en bien d’autres langues. Wurmbrand était communiste au cours de son adolescence, mais il s’est converti au christianisme et il est devenu pasteur évangélique. Il a passé 14 ans dans des prisons communistes en Roumanie, et il était très connu pour son comportement héroïque. Mon père qui l’avait rencontré en prison, parlait de lui avec beaucoup d’admiration. Le livre du pasteur Wurmbrand est le résultat de ses recherches sur les textes et pratiques satanistes de Karl Marx. Il montre que dans ses poèmes, Marx exprime une haine profonde de Dieu et de la race humaine tout entière. Marx ne nie pas l’existence de Dieu, il est jaloux de Dieu ; il le hait et veut prendre sa place. Wurmbrand cite également des lettres adressées à Marx par son fils Edgar à qui il s’adresse avec les mots « mon cher démon », ainsi que des témoignages sur des cérémonies étranges que Marx avait l’habitude d’accomplir dans sa maison, toutes choses indiquant qu’il vouait certainement un culte au diable.

Voilà la clef qui permet de comprendre quelle est la véritable nature de l’idéologie marxiste. []

Il y a une continuité entre Marx et Engels, pour qui la famille bourgeoise était évidemment un obstacle à la révolution, et Lénine, qui a mis en œuvre la première révolution sexuelle de l’histoire humaine, en légalisant l’avortement et l’homosexualité, en encourageant la promiscuité sexuelle et en rendant le divorce plus facile que d’acheter un billet de train (et non, ce n’était pas en raison de l’« individualisme » ou du « consumérisme », c’était à cause de l’idéologie satanique marxiste léniniste). Il y a ensuite une continuité depuis Lénine jusqu’à l’école de Francfort initiée par Lénine lui-même, avec Georg Lukács et Willi Münzenberg, le chef du Komintern. Ce dernier est réputé avoir dit : « Nous allons pourrir l’Occident jusqu’à ce qu’il pue. » L’école de Francfort avait commencé à Francfort en Allemagne, mais plus tard elle devait métastaser jusqu’aux États-Unis. On la connaît aussi sous le nom d’«École critique», de « Théorie critique», et elle nous mène directement depuis Lénine jusqu’aux «droits gays» et aux idéologies du « genre » contemporains, depuis Georg Lukács, Wilhelm Reich, Herbert Marcuse et bien d’autres jusqu’à… l’idéologie du genre de Judith Butler.

Les auteurs de l’école de Francfort concentrent leurs efforts sur la destruction de la culture occidentale — simplement en critiquant, en «démasquant», en discréditant, en déconstruisant chacun de ses éléments, mais sans proposer une quelconque utopie explicite pour la remplacer ; ils se contentent de répondre à l’appel de leur fondateur, Georg Lukács : « Qui nous sauvera de la civilisation occidentale ? » L’une des caractéristiques de cette école est l’utilisation de termes et des concepts propres à la psychologie, en combinant Marx et Freud, de manière à remettre en question les principes moraux de base et les institutions de la société occidentale, à commencer par la famille. [Lire la suite] »

La guerre contre l’Occident