OPORTET ILLUM REGNARE

Depuis l’instant de sa victoire sur le monde, la mort et le prince de ce monde sur la Croix, Notre Seigneur Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu, règne assis à la droite du Père en attendant que toutes les nations Lui soient soumises. Il a missionné ses Apôtres par toute la terre pour cette mission et confié à l’Église les trésors de sa Rédemption afin qu’elle soit appliquée aux ämes pour leur salut.

Qui pourrait contester, avec un peu de bon sens, que tout doit être soumis au Créateur, que tout doit être soumis au Rédempteur ? Il est l’Auteur de la vie naturelle et de la vie surnaturelle, le Principe de tout être de toute vie, qui peut être assez fou pour Lui refuser les hommages qui lui sont dus ?

Que la seule solution pour une société, d’être réellement prospère et ordonnée au vrai Bien commun, soit le Règne du Christ-Roi, personne ne peut le nier sans être un insensé, la seule difficulté est de savoir qui sera son lieutenant ? Pétain ? Adolphe ? Le Pen ? Louis XX ? Sarkozy ? Juppé ? Ploncard ? Mégret ? Bayrou ? Hollande ?….. Les candidats présentant le bon profil ne sont guère nombreux, le remède est connu mais personne n’ose y avoir recours.

 

OPORTET ILLUM REGNARE

Un agent actif du mondialisme

Si certains naïfs avaient encore quelque doute sur la personnalité et les véritables objectifs du successeur de Josef Ratzinger, la « visite triomphale » (dixit Le Parisien) de Jorge Mario Bergoglio aux États-Unis devrait achever de les éclairer. Obama et tout ce que l’Amérique compte de gauchistes, d’immigrationnistes se sont bruyamment réjouis des discours prononcés par François. Il faut dire que l’homme en blanc a fait fort, reprenant point par point tous les mots d’ordres des organisations mondialistes. Dans son long discours à New York devant l’Assemblée générale des Nations unies, ainsi que dans son intervention au Congrès de Washington, l’un et l’autre salués par des applaudissements debout et à tout rompre (on est loin là des enseignements du Christ selon lesquels ses vrais disciples, ceux qui Le serviront en justice et en vérité, seront haïs et persécutés par le monde) Bergoglio, reprenant tous les poncifs maçonniques et mondialistes, a appelé « les Etats du monde entier à bâtir un ordre économique mondial », a fait part de sa vive inquiétude quant au changement climatique et à la pollution (faudra-t-il ajouter un onzième commandement : « La Terre ne pollueras et contre le réchauffement climatique lutteras » pour être dans les petits papiers du chef de l’église conciliaire ?). François a demandé des « accords fondamentaux » à la prochaine conférence de Paris pour le climat, insistant beaucoup sur ses priorités pour la sauvegarde de la « maison commune », qu’il avait exposées dans son “encyclique” « Laudato si’ » (Loué sois-tu »). François, quatrième occupant du siège de Pierre à se rendre à l’ONU après Paul VI, Jean Paul II (deux fois) et Benoît XVI, estime qu’il « existe un véritable droit de l’environnement » (sic !) qui doit être mieux reconnu: « la crise écologique peut mettre en péril l’existence même de l’humanité ». « Dans toutes les religions, l’environnement est un droit fondamental », a-t-il fait remarquer dans cet hémicycle maçonnique.

Lors de son discours au Congrès, il a souhaité que les États-Unis reviennent à l’esprit de leurs pères fondateurs, ce qui est particulièrement choquant quand on sait qu’ils étaient tous des francs-maçons protestants profondément anti-catholiques et cela en dit long une nouvelle fois sur la pensée, la personnalité et les convictions de l’homme en blanc. Lequel s’est également prononcé explicitement contre la peine de mort, pour les assassins, bien sûr, pas pour les victimes. Comme l’écrit Christian Daisug, le correspondant permanent aux États-Unis d’un quotidien du matin« Réchauffement climatique : (Bergoglio) a montré d’un doigt accusateur l’industriel blanc américain. Excès du capitalisme : il n’a dit mot de l’argent vagabond ni de la corruption de Wall Street. Armes à feu : il a dénoncé celles qui tuent sans mentionner celles qui sauvent. Peine de mort : la compassion fut pour les monstres considérés comme tous récupérables ».

François a également tenu à se recueillir devant l’un des bassins du mémorial du 11-Septembre, avant une cérémonie œcuménique au cœur du musée souterrain, là même où se trouvaient les tours du World Trade Center. Bergoglio a plaidé pour le respect des différences lors d’une cérémonie réunissant des représentants de confessions juive, musulmane, sikh, orthodoxe, hindou… « Votre présence ici, leur a-t-il dit, est un signe puissant de nos volontés de partager et de réaffirmer le désir d’être des forces de réconciliation ».

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Mais c’est sur la question de l’immigration que Bergoglio s’est montré le plus insistant : «Comme fils d’une famille d’immigrés, je suis heureux d’être un hôte en ce pays, qui a été en grande partie bâti par de semblables familles », a ainsi déclaré François dès son arrivée à la Maison-Blanche, lors de la cérémonie protocolaire. Tout au long de son séjour, dans ses discours à l’ONU, au Congrès, devant les “évêques” américains, dans ses “homélies”, le successeur de Benoît XVI a insisté lourdement sur la nécessité de l’accueil obligatoire, sans réserve et sans conditions, des déferlantes de clandestins, ce qui est, selon lui, la seule option morale possible. Or il ne s’agit pas pour les pays blancs et occidentaux d’accueillir charitablement une poignée d’allogènes mais d’ouvrir les bras à des millions d’envahisseurs et de remplaçants. Il s’agit de bouleverser de manière, espère-t-on, définitive la substance ethnique et confessionnelle de pays entiers. Par conséquent, se faire le promoteur de cette invasion, comme il le fait aussi bien en Italie (de plus en plus envahie) qu’aux Etats-Unis et partout où il passe, est inacceptable et prouve qu’il est un agent actif du mondialisme, qu’il travaille main dans la main avec l’ONU pour en finir avec la civilisation blanche, européenne et chrétienne, car l’immense majorité des immigrés venant à l’assaut des pays occidentaux sont de religion mahométane.

Fourrier de l’immigration-invasion, Bergoglio participe tout aussi activement à la destruction de la famille. On se souvient de sa célèbre formule « qui suis-je pour juger un gay ?», de son récent soutien apporté à un éditrice lesbienne promouvant dans ses ouvrages la théorie du genre, de son appui à des prêtres ouvertement homosexuels et travaillant pour les « droits des gays », sa réception chaleureuse le er septembre de “Mgr ” Jacques Gaillot, ancien “évêque” d’Evreux qui a affirmé en sortant de l’entrevue au Vatican que Bergoglio avait approuvé non seulement son action en France en faveur des “migrants” mais aussi la bénédiction religieuse qu’il donne régulièrement à des “couples” homosexuels.

L’indissolubilité du mariage est également foulée au pied, et l’on s’oriente vers un “divorce catholique”, à l’instar des anglicans, des orthodoxes et des protestants qui peuvent divorcer et se marier plusieurs fois, mais un divorce qui ne dit pas son nom. Comme d’habitude depuis Vatican II on feint de rappeler les principes pour mieux les transgresser allègrement : on rappelle en théorie l’indissolubilité du mariage mais en pratique on la nie. Par deux “Motu proprio”, Mitis Iudex Dominus Iesus (« Le Seigneur Jésus, juge clément ») et Mitis et misericors Iesus (« Jésus doux et miséricordieux ») rendus publics le 8 septembre, François a ainsi voulu rendre plus rapide et accessible la procédure judiciaire à engager pour les causes de nullité de mariage. Désormais, une seule sentence suffit pour annuler un mariage, contre deux auparavant. Il demande désormais la gratuité de la procédure qui est simplifiée et accélérée, ce qui augmentera de manière exponentielle les demandes d’annulation. Par ailleurs, à partir du 4 octobre et jusqu’au 25, le synode sur la famille — dont la première partie a eu lieu l’année dernière à la même époque et qui avait déjà ouvert la voie à la reconnaissance des “couples” homosexuels et à la possibilité de l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés — risque d’achever le démantèlement de la morale familiale et conjugale. Et ainsi de favoriser le confusionnisme, le relativisme moral et doctrinal et au final l’apostasie générale, rendant les nations et peuples d’Europe encore plus vulnérables face à toutes les entreprises de dissolution interne et d’invasion externe, à tous les poisons moraux et contre-nature (drogue, homosexualisme, pornographie, avortement et euthanasie de masse) et à la déferlante d’une immigration mahométane de conquête et de remplacement. Source Editorial de Jérôme BOURBON, RIVAROL 3104 du jeudi 1er octobre 2015.

Un agent actif du mondialisme

Et maintenant en rock star

Le pape François lancera un disque pop-rock

« Le pape François se transformera en star de la pop le temps d’un album, Wake Up!, qui paraîtra le 27 novembre.

Les 11 chansons de style pop, rock et latin seront constituées d’extraits des discours du souverain pontife en diverses langues (anglais, italien, espagnol et portugais).

Le premier extrait de ce disque du chef de l’Église catholique s’intitule Wake Up! Go! Go! Forward!« 

Une partie des profits de la vente de cet album sera versée à « un fonds de soutien pour réfugiés ».

On peut écouter un extrait du morceau intitulé «Réveille-toi! Va! Va! De l’avant!» («Wake Up! Go! Go! Forward!») ICI

« On y entend les mots du pape, prononcés lors d’un voyage en Corée du Sud: «Réveille toi, réveille toi. Le Seigneur parle de la responsabilité qu’il nous donne, il est de notre devoir d’être éveillé, de ne pas permettre aux pressions, aux tentations et aux pêchés de troubler notre sensibilité à la beauté de ce qui est saint (…) Ceux qui dorment ne peuvent chanter, danser et se réjouir».

Au long des 11 pistes de l’album, les messages chers à l’Argentin, notamment l’ouverture aux autres, la protection de l’environnement et la solidarité envers les plus démunis, sont mixés aux riffs de guitare ou aux chants grégoriens. Le producteur et directeur artistique, Don Giulio Neroni, avait déjà travaillé sur les précédents CD de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Les chansons ont été composées par un chanteur de rock italien, Tony Pagliuca.

Rolling Stone partage les titres de l’album «Wake Up!»

1. « Annuntio Vobis Gadium Mangum » 2. « Salve Regina » 3. « Laudato Sie… » 4. « Poe Que’ Sufren Los Ninos » 5. « Non Lasciatevi Rubare La Speranza! » 6. « La Iglesia No Puede Ser Una Ong! » 7. « Wake Up! Go! Go! Forward! » 8. « La Fa Es Entera, No Se Licua! » 9. « Pace! Fratelli! » 10. « Per La Famiglia » 11. « Fazei O Que Ele Vos Disser »

Sources :

Radio-Canada

Et maintenant en rock star

UN EXPERT EN HUMANITÉ

« À les entendre, à les lire, on serait tenté de croire qu’ils tombent en contradiction avec eux-mêmes, qu’ils sont oscillants et incertains. Loin de là : tout est pesé, tout est voulu chez eux, mais à la lumière de ce principe que la foi et la science sont l’une à l’autre étrangères. Telle page de leur ouvrage pourrait être signée par un catholique : tournez la page, vous croyez lire un rationaliste. » Pascendi Saint Pie X

Un savant mélange de vérité et d’erreur, de naturalisme et de transcendance, de rappel du droit naturel et d’utopie, avec une étonnante « naïveté ». Le mal n’est pas nommé, le péché, la concupiscence et la solution n’est pas donnée, le Christ-Roi et Rédempteur est absent, comment pourrait-il y avoir une quelconque justice sans Celui en dehors de qui nous ne pouvons rien faire ?

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS À L’ONU

Publié le 25 septembre 2015

Dans son discours aux Nations Unies (New York), le 25 septembre 2015, le Pape François est revenu sur l’histoire et le rôle de l’organisation. Il a aussi évoqué la crise climatique, la lutte contre la prolifération des armes nucléaires et le narcotrafic.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

Une fois encore, en suivant une tradition dont je me sens honoré, le Secrétaire Général des Nations Unies a invité le Pape à s’adresser à cette honorable assemblée des nations. En mon nom propre et au nom de toute la communauté catholique, Monsieur Ban Ki-moon, je voudrais vous exprimer la plus sincère et cordiale gratitude. Je vous remercie aussi pour vos aimables paroles. Je salue également les Chefs d’États et de Gouvernement ici présents, les Ambassadeurs, les diplomates et les fonctionnaires politiques et techniques qui les accompagnent, le personnel des Nations Unies impliqué dans cette 70ème session de l’Assemblée Générale, le personnel de tous les programmes et agences de la famille de l’ONU, et tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, participent à cette réunion. A travers vous, je salue aussi les citoyens de toutes les nations représentées dans cette rencontre. Merci pour les efforts de tous et de chacun en faveur de l’humanité.

C’est la cinquième fois qu’un Pape visite les Nations Unies. Ainsi de mes prédécesseurs : Paul VI en 1965, Jean-Paul II en 1979 et en 1995 et mon prédécesseur immédiat, aujourd’hui le Pape émérite Benoît XVI, en 2008. Aucun d’eux n’a été avare d’expressions de reconnaissance pour l’Organisation, la considérant comme la réponse juridique et politique appropriée au moment historique caractérisé par le dépassement technologique des distances et des frontières et, apparemment, par le dépassement de toute limite naturelle de l’affirmation du pouvoir. Une réponse indispensable puisque le pouvoir technologique, aux mains d’idéologies nationalistes et faussement universalistes [Parce que « l’Organisation » promeut le véritable universalisme ???], est capable de provoquer de terribles atrocités. Je ne peux que m’associer à l’appréciation de mes prédécesseurs, en réaffirmant l’importance que l’Église catholique accorde à cette institution et l’espérance qu’elle met dans ses activités.

L’histoire de la communauté organisée des États représentée par les Nations Unies, qui célèbre ces jours-ci son 70ème anniversaire, est une histoire d’importants succès communs, dans une période d’accélération inhabituelle des événements. Sans prétendre à l’exhaustivité, on peut mentionner la codification et le développement du droit international, la construction de la législation internationale des droits humains, le perfectionnement du droit humanitaire, la résolution de nombreux conflits ainsi que des opérations de paix et de réconciliation, et tant d’autres acquis dans tous les domaines de portée internationale de l’activité humaine. Toutes ces réalisations sont des lumières en contraste avec l’obscurité du désordre causé par les ambitions incontrôlées et par les égoïsmes collectifs. Certes, les graves problèmes non résolus sont encore nombreux, mais il est évident que si toute cette activité internationale avait manqué, l’humanité pourrait n’avoir pas survécu à l’utilisation incontrôlée de ses propres potentialités. Chacun de ces progrès politiques, juridiques et techniques est un chemin d’accomplissement de l’idéal de fraternité humaine et un moyen pour sa plus grande réalisation.

Je rends hommage, pour cela, à tous les hommes et femmes qui ont servi loyalement, et dans un esprit de sacrifice, toute l’humanité durant ces 70 ans. En particulier, je voudrais rappeler aujourd’hui ceux qui ont donné leur vie pour la paix et la réconciliation des peuples, depuis Dag Hammarskjöld jusqu’aux très nombreux fonctionnaires de tous niveaux, décédés dans des missions humanitaires, dans des missions de paix et de réconciliation.

L’expérience de ces 70 années, au-delà de tous les acquis, montre que la réforme et l’adaptation aux temps est toujours nécessaire, progressant vers l’objectif ultime d’accorder à tous les peuples, sans exception, une participation et une incidence réelle et équitable dans les décisions. Cette nécessité de plus d’équité vaut en particulier pour les corps dotés d’une capacité d’exécution effective, comme c’est le cas du Conseil de Sécurité, des Organismes Financiers et des groupes ou mécanismes spécialement créés pour affronter les crises économiques. Cela aidera à limiter tout genre d’abus et d’usure surtout par rapport aux pays en voie de développement. Les Organismes Financiers Internationaux doivent veiller au développement durable des pays, et à ce qu’ils ne soient pas soumis, de façon asphyxiante, à des systèmes de crédits qui, loin de promouvoir le progrès, assujettissent les populations à des mécanismes de plus grande pauvreté, d’exclusion et de dépendance.

Le travail des Nations Unies, à partir des postulats du Préambule et des premiers articles de sa Charte constitutionnelle, peut être considéré comme le développement et la promotion de la primauté du droit, étant entendu que la justice est une condition indispensable pour atteindre l’idéal de la fraternité universelle. Dans ce contexte, il faut rappeler que la limitation du pouvoir est une idée implicite du concept de droit. Donner à chacun ce qui lui revient, en suivant la définition classique de la justice, signifie qu’aucun individu ou groupe humain ne peut se considérer tout-puissant, autorisé à passer par-dessus la dignité et les droits des autres personnes physiques ou de leurs regroupements sociaux. La distribution de fait du pouvoir (politique, économique, de défense, technologique, ou autre) entre une pluralité de sujets ainsi que la création d’un système juridique de régulation des prétentions et des intérêts, concrétise la limitation du pouvoir. Le panorama mondial aujourd’hui nous présente, cependant, beaucoup de faux droits, et – à la fois- de grands secteurs démunis, victimes plutôt d’un mauvais exercice du pouvoir : l’environnement naturel ainsi que le vaste monde de femmes et d’hommes exclus. Deux secteurs intimement liés entre eux, que les relations politiques et économiques prépondérantes ont fragilisés. Voilà pourquoi il faut affirmer avec force leurs droits, en renforçant la protection de l’environnement et en mettant un terme à l’exclusion.

Avant tout, il faut affirmer qu’il existe un vrai ‘‘droit de l’environnement’’ pour un double motif. En premier lieu, parce que nous, les êtres humains, nous faisons partie de l’environnement. Nous vivons en communion avec lui, car l’environnement comporte des limites éthiques que l’action humaine doit reconnaître et respecter. L’homme, même s’il est doté de « capacités inédites » qui « montrent une singularité qui transcende le domaine physique et biologique » (Encyclique Laudato si’, n. 81), est en même temps une portion de cet environnement. Il a un corps composé d’éléments physiques, chimiques et biologiques, et il peut survivre et se développer seulement si l’environnement écologique lui est favorable. Toute atteinte à l’environnement, par conséquent, est une atteinte à l’humanité. En second lieu, parce que chacune des créatures, surtout les créatures vivantes, a une valeur en soi, d’existence, de vie, de beauté et d’interdépendance avec les autres créatures. Nous les chrétiens, avec les autres religions monothéistes, nous croyons que l’Univers provient d’une décision d’amour du Créateur, qui permet à l’homme de se servir, avec respect, de la création pour le bien de ses semblables et pour la gloire du Créateur. Mais l’homme ne peut abuser de la création et encore moins n’est autorisé à la détruire. Pour toutes les croyances religieuses l’environnement est un bien fondamental (cf. Ibid, n. 81).

L’abus et la destruction de l’environnement sont en même temps accompagnés par un processus implacable d’exclusion. En effet, la soif égoïste et illimitée de pouvoir et de bien-être matériel conduit autant à abuser des ressources matérielles disponibles qu’à exclure les faibles et les personnes ayant moins de capacités, soit parce que dotées de capacités différentes (les handicapés), soit parce que privées des connaissances et des instruments techniques adéquats, ou encore parce qu’ayant une capacité insuffisante de décision politique. L’exclusion économique et sociale est une négation totale de la fraternité humaine et une très grave atteinte aux droits humains et à l’environnement. Les plus pauvres sont ceux qui souffrent le plus de ces atteintes pour un triple motif grave : ils sont marginalisés par la société, ils sont en même temps obligés de vivre des restes, et ils doivent subir injustement les conséquences des abus sur l’environnement. Ces phénomènes constituent la ‘‘culture de déchet’’ aujourd’hui si répandue et inconsciemment renforcée.

Le drame de toute cette situation d’exclusion et d’injustice, avec ces conséquences claires, me conduit, avec tout le peuple chrétien et avec tant d’autres, à prendre conscience aussi de ma grave responsabilité à ce sujet, et pour cette raison, j’élève la voix, me joignant à tous ceux qui souhaitent des solutions urgentes et efficaces. L’adoption de l’‘‘Agenda 2030 pour le Développement Durable’’ au Sommet mondial, qui commencera aujourd’hui même, est un signe important d’espérance. J’espère que la Conférence de Paris sur le changement climatique aboutira à des accords fondamentaux et efficaces.

Cependant, les engagements assumés solennellement ne suffisent pas, même s’ils constituent un pas nécessaire aux solutions. La définition classique de la justice, à laquelle je me suis référé plus haut, contient comme élément essentiel une volonté constante et permanente : Iustitia est constans et perpetua voluntas ius suum cuique tribuendi. Le monde réclame de tous les gouvernants une volonté effective, pratique, constante, des pas concrets et des mesures immédiates, pour préserver et améliorer l’environnement naturel et vaincre le plus tôt possible le phénomène de l’exclusion sociale et économique, avec ses tristes conséquences de traites d’êtres humains, de commerce d’organes et de tissus humains, d’exploitation sexuelle d’enfants, de travail esclave – y compris la prostitution -, de trafic de drogues et d’armes, de terrorisme et de crime international organisé. L’ampleur de ces situations et le nombre de vies innocentes qu’elles sacrifient sont tels que nous devons éviter toute tentation de tomber dans un nominalisme de déclarations à effet tranquillisant sur les consciences. Nous devons veiller à ce que nos institutions soient réellement efficaces dans la lutte contre tous ces fléaux.

La multiplicité et la complexité des problèmes exigent de compter sur des instruments techniques de mesure. Cela, cependant, comporte un double danger : se limiter au travail bureaucratique consistant à rédiger de longues listes de bonnes intentions – buts, objectifs et indicateurs statistiques – ou bien croire qu’une unique solution théorique et aprioriste donnera une réponse à tous les défis. À aucun moment, il ne faut oublier que l’action politique et économique est efficace seulement lorsqu’on l’entend comme une activité prudentielle, guidée par un concept immuable de justice, et qui ne perd jamais de vue, qu’avant et au-delà des plans comme des programmes il y a des femmes et des hommes concrets, égaux aux gouvernants, qui vivent, luttent et souffrent, et qui bien des fois se voient obligés de vivre dans la misère, privés de tout droit.

Pour que tous ces hommes et femmes concrets puissent échapper à l’extrême pauvreté, il faut leur permettre d’être de dignes acteurs de leur propre destin. Le développement humain intégral et le plein exercice de la dignité humaine ne peuvent être imposés. Ils doivent être édifiés et déployés par chacun, par chaque famille, en communion avec les autres hommes, et dans une juste relation avec tous les cercles où se développe la société humaine – amis, communautés, villages et communes, écoles, entreprises et syndicats, provinces, nations, entre autres. Cela suppose et exige le droit à l’éducation – également pour les filles (exclues dans certaines régions) -, droit qui est assuré en premier lieu par le respect et le renforcement du droit primordial de la famille à éduquer, et le droit des Églises comme des regroupements sociaux à soutenir et à collaborer avec les familles dans la formation de leurs filles et de leurs fils. L’éducation, ainsi conçue, est la base pour la réalisation de l’Agenda 2030 et pour sauver l’environnement.

En même temps, les gouvernants doivent faire tout leur possible afin que tous puissent avoir les conditions matérielles et spirituelles minimum pour exercer leur dignité, comme pour fonder et entretenir une famille qui est la cellule de base de tout développement social. Ce minimum absolu a, sur le plan matériel, trois noms : toit, travail et terre ; et un nom sur le plan spirituel : la liberté de pensée, qui comprend la liberté religieuse, le droit à l’éducation et les autres droits civiques.

Pour toutes ces raisons, la mesure et l’indicateur les plus simples et les plus adéquats de l’exécution du nouvel Agenda pour le développement seront l’accès effectif, pratique et immédiat, de tous, aux biens matériels et spirituels indispensables : logement personnel, travail digne et convenablement rémunéré, alimentation adéquate et eau potable ; liberté religieuse, et, plus généralement, liberté de pensée et éducation. À la fois, ces piliers du développement humain intégral ont un fondement commun, qui est le droit à la vie, et, plus généralement, ce que nous pourrions appeler le droit à l’existence de la nature humaine elle-même.

La crise écologique, avec la destruction d’une bonne partie de la biodiversité, peut mettre en péril l’existence même de l’espèce humaine. Les conséquences néfastes d’une mauvaise gestion irresponsable de l’économie mondiale, guidée seulement par l’ambition du profit et du pouvoir, doivent être un appel à une sérieuse réflexion sur l’homme : « L’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature » (Benoît XVI, Discours au parlement Fédéral d’Allemagne, 22 septembre 2011, cité dans Enc. Laudato Si’, n. 6). La création subit des préjudices « là où nous-mêmes sommes les dernières instances… Le gaspillage des ressources de la Création commence là où nous ne reconnaissons plus aucune instance au-dessus de nous, mais ne voyons plus que nous-mêmes » (Id., Discours au clergé du Diocèse de Bolzano-Bressanone, 6 août 2008, cité Ibid.). C’est pourquoi, la défense de l’environnement et la lutte contre l’exclusion exigent la reconnaissance d’une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme (cf. Ibid, n. 155), et le respect absolu de la vie à toutes ses étapes et dans toutes ses dimensions (cf. Enc. Laudato Si’, nn. 123 ; 136).

Sans la reconnaissance de certaines limites éthiques naturelles à ne pas franchir, et sans la concrétisation immédiate de ces piliers du développement humain intégral, l’idéal de « préserver les générations futures du fléau de la guerre » (Charte des Nations Unies, Préambule) et de « favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande » court le risque de se transformer en un mirage inaccessible ou, pire encore, en paroles vides qui servent d’excuse à tous les abus et à toutes les corruptions, ou pour promouvoir une colonisation idéologique à travers l’imposition de modèles et de styles de vie anormaux, étrangers à l’identité des peuples et, en dernier ressort, irresponsables.

La guerre est la négation de tous les droits et une agression dramatique contre l’environnement. Si l’on veut un vrai développement humain intégral pour tous, on doit poursuivre inlassablement l’effort pour éviter la guerre entre les nations et entre les peuples.

A cette fin, il faut assurer l’incontestable état de droit et le recours inlassable à la négociation, aux bons offices et à l’arbitrage, comme proposé par la Charte des Nations Unies, vraie norme juridique fondamentale. L’expérience des 70 ans d’existence des Nations Unies, en général, et en particulier l’expérience des 15 premières années du troisième millénaire montrent aussi bien l’efficacité de la pleine application des normes internationales que l’inefficacité de leur inobservance. Si l’on respecte et applique la Charte des Nations Unies dans la transparence et en toute sincérité, sans arrière-pensées, comme point de référence obligatoire de justice et non comme instrument pour masquer des intentions inavouées, on obtient des résultats de paix. En revanche, lorsqu’on confond la norme avec un simple instrument, à utiliser quand cela convient et à éviter dans le cas contraire, on ouvre une véritable boîte de Pandore de forces incontrôlables, qui nuisent gravement aux populations démunies, à l’environnement culturel, voire à l’environnement biologique.

Le Préambule et le premier article de la Charte des Nations Unies montrent quels sont les ciments de la construction juridique internationale : la paix, la résolution pacifique des conflits et le développement de relations d’amitié entre les nations. La tendance toujours actuelle à la prolifération des armes, spécialement les armes de destruction massive comme les armes nucléaires, contraste fortement avec ces affirmations et les nie dans la pratique. Une éthique et un droit fondés sur la menace de destruction mutuelle – et probablement de toute l’humanité – sont contradictoires et constituent une manipulation de toute la construction des Nations Unies, qui finiraient par être ‘‘ Nations unies par la peur et la méfiance’’. Il faut œuvrer pour un monde sans armes nucléaires, en appliquant pleinement l’esprit et la lettre du Traité de non-prolifération, en vue d’une prohibition totale de ces instruments.

Le récent accord sur la question nucléaire dans une région sensible de l’Asie et du Moyen Orient est une preuve des possibilités d’une bonne volonté politique et du droit, exercés de façon sincère, patiente et constante. Je forme le voeu que cet accord soit durable et efficace, et qu’il porte les fruits désirés avec la collaboration de toutes les parties impliquées.

En ce sens, ne manquent pas de rudes épreuves liées aux conséquences négatives des interventions politiques et militaires qui n’ont pas été coordonnées entre les membres de la communauté internationale. C’est pourquoi, tout en souhaitant ne pas avoir besoin de le faire, je ne peux m’empêcher de réitérer mes appels incessants concernant la douloureuse situation de tout le Moyen Orient, du nord de l’Afrique et d’autres pays africains, où les chrétiens, avec d’autres groupes culturels ou ethniques, y compris avec les membres de la religion majoritaire qui ne veulent pas se laisser gagner par la haine et la folie, ont été forcés à être témoins de la destruction de leurs lieux de culte, de leur patrimoine culturel et religieux, de leurs maisons comme de leurs propriétés, et ont été mis devant l’alternative de fuir ou bien de payer de leur propre vie, ou encore par l’esclavage, leur adhésion au bien et à la paix.

Ces réalités doivent constituer un sérieux appel à un examen de conscience de la part de ceux qui sont en charge de la conduite des affaires internationales. Non seulement dans les cas de persécution religieuse ou culturelle, mais aussi dans chaque situation de conflit, comme en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Libye, au Sud Soudan et dans la région des Grands Lacs, avant les intérêts partisans, aussi légitimes soient-ils, il y a des visages concrets. Dans les guerres et les conflits, il y a des êtres humains concrets, des frères et des sœurs qui sont nôtres, des hommes et des femmes, des jeunes et des personnes âgées, des enfants qui pleurent, souffrent et meurent, des êtres humains transformés en objet mis au rebut alors qu’on ne fait que s’évertuer à énumérer des problèmes, des stratégies et des discussions.

Comme je le demandais au Secrétaire Général des Nations Unies dans ma lettre du 9 août 2014, « la compréhension la plus élémentaire de la dignité humaine […] contraint la communauté internationale, en particulier en vertu des normes et des mécanismes du droit international, à faire tout ce qui est en son pouvoir pour arrêter et prévenir d’ultérieures violences systématiques contre les minorités ethniques et religieuses » et pour protéger les populations innocentes.

Dans cette même ligne, je voudrais faire mention d’un autre genre de conflit pas toujours clairement déclaré mais qui, en silence, provoque la mort de millions de personnes. Un autre genre de guerre que vivent beaucoup de nos sociétés à travers le phénomène du narcotrafic. Une guerre ‘‘assumée’’ et faiblement combattue. Le narcotrafic, de par sa propre dynamique, est accompagné par la traite des personnes, le blanchiment des actifs, le trafic des armes, l’exploitation des enfants et par d’autres formes de corruption. Corruption qui a infiltré les divers niveaux de la vie sociale, politique, militaire, artistique et religieuse, en générant, dans beaucoup de cas, une structure parallèle qui met en péril la crédibilité de nos institutions.

J’ai commencé cette intervention en rappelant les visites de mes prédécesseurs. Je voudrais à présent que mes paroles soient surtout comme une suite des paroles conclusives du discours de Paul VI, prononcées il y a exactement 50 ans, mais qui sont d’une valeur perpétuelle. « Voici arrivée l’heure où s’impose une halte, un moment de recueillement, de réflexion, quasi de prière: repenser à notre commune origine, à notre histoire, à notre destin commun. Jamais comme aujourd’hui, […] n’a été aussi nécessaire l’appel à la conscience morale de l’homme. Car le péril ne vient, ni du progrès, ni de la science, qui, bien utilisés, pourront […] résoudre un grand nombre des graves problèmes qui assaillent l’humanité » (Discours à l’Organisation des Nations Unies à l’occasion du 20ème anniversaire de l’Organisation, 4 octobre 1965). Entre autres, sans doute, le génie humain, bien utilisé, aidera à affronter les graves défis de la dégradation écologique et de l’exclusion. Paul VI a poursuivi : «Le vrai péril se tient dans l’homme, qui dispose d’instruments toujours plus puissants, aptes aussi bien à la ruine qu’aux plus hautes conquêtes » (Ibid.).

La maison commune de tous les hommes doit continuer de s’élever sur une juste compréhension de la fraternité universelle et sur le respect de la sacralité de chaque vie humaine, de chaque homme et de chaque femme ; des pauvres, des personnes âgées, des enfants, des malades, des enfants à naître, des chômeurs, des abandonnés, de ceux qui sont jugés bons à exclure, parce qu’on ne les perçoit plus que comme des chiffres de l’une ou l’autre statistique. La maison commune de tous les hommes doit aussi s’édifier sur la compréhension d’une certaine sacralité de la nature créée.

Cette compréhension et ce respect exigent un niveau supérieur de sagesse, qui accepte la transcendance, renonce à la construction d’une élite toute puissante, et comprenne que le sens plénier de la vie individuelle et collective se révèle dans le service dévoué des autres et dans la prudente et respectueuse utilisation de la création, pour le bien commun. Pour reprendre les paroles de Paul VI, « l’édifice de la civilisation moderne doit se construire sur des principes spirituels, les seuls capables non seulement de le soutenir, mais aussi de l’éclairer » (Ibíd.).

Le Gaucho Martin Fierro, un classique de la littérature de mon pays natal, chante : « Les frères sont unis parce que c’est la loi primordiale. Qu’ils cultivent une vraie union en toute circonstance, parce que s’ils se querellent entre eux, ceux du dehors les dévoreront ».

Le monde contemporain, apparemment relié, expérimente une fragmentation sociale, croissante et soutenue, qui met en danger « tout fondement de la vie sociale » et par conséquent « finit par nous opposer les uns autres, chacun cherchant à préserver ses propres intérêts » (Enc. Laudato Si’, n. 229).

Le temps présent nous invite à privilégier des actions qui créent de nouveaux dynamismes dans la société jusqu’à ce qu’ils fructifient en événements historiques importants et positifs (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, 223). Nous ne pouvons pas nous permettre de reporter pour plus tard ‘‘certains agendas’’. L’avenir exige de nous des décisions critiques et globales face aux conflits mondiaux qui augmentent le nombre des exclus et de ceux qui sont dans le besoin.

La louable construction juridique internationale de l’Organisation des Nations Unies et de toutes ses réalisations, perfectible comme toute œuvre humaine et, en même temps, nécessaire, peut être le gage d’un avenir sûr et heureux pour les futures générations. Elle le sera si les représentants des États sauront laisser de côté des intérêts sectoriels et idéologiques, et chercher sincèrement le service du bien commun. Je demande à Dieu Tout-Puissant qu’il en soit ainsi, et je vous assure de mon soutien, de ma prière ainsi que du soutien et des prières de tous les fidèles de l’Église catholique, pour que cette institution, tous ses États membres et chacun de ses fonctionnaires rendent toujours un service efficace à l’humanité, un service respectueux de la diversité et qu’ils sachent renforcer, pour le bien commun, le meilleur de chaque peuple et de tout citoyen.

La bénédiction du Très-Haut, la paix et la prospérité à vous tous et à vos peuples. Merci !

UN EXPERT EN HUMANITÉ

Le dialogue et la paix a sens unique

L’Arabie saoudite a prévu de crucifier Ali Mohammed Al-Nimr, opposant chiite de 21 ans. L‘abbé Pierre-Hervé Grosjean, curé de Saint Cyr l’École, est Secrétaire Général de la Commission «Éthique et Politique» du Diocèse de Versailles, écrit dans Le Figaro :

N« Demain, si rien n’est fait, il sera décapité, puis son corps sera exposé crucifié, «jusqu’au pourrissement». Par les barbares de Daech? Non. Par un de nos alliés. Un de nos partenaires commerciaux les plus importants. Un de nos «pays amis» que nos présidents successifs visitent souvent. Par l’Arabie saoudite.

Quel est le crime d’Ali Mohammed al-Nimr? Il est chiite. Il est le neveu d’un opposant célèbre au régime. Il a manifesté contre ce régime une fois, en 2012. Il n’avait que 17 ans. Il a été arrêté, torturé. Sous la torture, ce gosse a avoué détenir des armes. Il n’a pas eu le droit de communiquer avec son avocat. Son dernier recours a été rejeté. La sentence peut être exécutée à partir de ce jeudi. Même si ce jeune était coupable de ce que le régime lui reproche, comment supporter l’horreur de la peine décidée? […]

Nos dirigeants se sont fait les défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme contre Poutine, Saddam et Bachar… Pourquoi cette complaisance qui dure vis à vis de l’Arabie saoudite? Complaisance qui vire à la complicité, quand elle amène à se taire devant ces atrocités. Je ne suis pas un «spécialiste» de géostratégie ni de la raison d’État. J’imagine bien que «c’est compliqué» comme nous le diront les diplomates. Que la situation est «complexe». Que des «intérêts colossaux» sont en jeu. J’entends tout cela. Je remarque simplement, comme beaucoup de Français, que le deux poids deux mesures apparent est de plus en plus difficile à justifier, quand un tel «allié» rivalise avec Daech dans l’horreur. Alors je veux qu’on m’explique ce qui peut bien justifier qu’on se taise. Quels intérêt stratégique ou économique majeur impose que la France jette un voile pudique sur des crimes qu’elle dénonce ailleurs.

Le scandale éclate d’autant plus au grand jour quand on apprend que l’Arabie saoudite vient de prendre la tête du panel du Conseil des droits de l’homme, une instance stratégique de ce Conseil des droits de l’homme de l’ONU. […]

L’Arabie saoudite ne reconnaît aucune liberté religieuse sur son sol, mais finance des mosquées partout dans le monde. L’Arabie saoudite est un des régimes les plus répressifs pour les opposants politiques. La condition des femmes, des minorités religieuses, des travailleurs immigrés est dramatique. Les décapitations et autres exécutions publiques se comptent par dizaines depuis le début de l’année. Sans parler du rôle trouble quant au financement des groupes radicaux. Et le monde occidental baisse les yeux, pudiquement.

Monsieur le Président de la République, Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères, toutes les raisons d’État, tous les intérêts économiques et financiers en jeu, ne suffiront pas à faire oublier que demain, un jeune de 21 ans sera décapité et crucifié par un de nos pays «alliés». Pour sa religion. Pour ses opinions. »

Le dialogue et la paix a sens unique

La soft dictature

Officiellement les ministres de l’Intérieur, hier, n’ont pas ratifié un plan imposant des quotas contraignants de « réfugiés » aux pays de l’Union européenne. Car dans le texte il n’y a pas le mot « quotas », ni le mot « contraignant ». Officiellement il s’agit d’un plan de répartition élaboré sur la base du volontariat.

Par exemple, la République tchèque est volontaire pour accueillir un premier paquet de 1.591 clandestins migrants réfugiés. Mais la République tchèque a voté contre ce plan…

Le texte est donc un mensonge. Un mensonge de la dictature de l’UE au service de l’invasion islamique.

Quatre pays prouvent le mensonge : avec la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie. Plus la Finlande qui s’est abstenue. Le gouvernement polonais, pour une raison encore occulte, a fait volte face et a signé le plan.

Beata Szydlo, qui sera sans doute, sans aucun doute désormais, Premier ministre de Pologne après les élections du mois prochain : « La décision prise hier par les ministres de l’Intérieur de l’UE est un scandale. Elle a été prise aux dépens de la sécurité et sans l’accord des Polonais. Le plus scandaleux, c’est le fait que le gouvernement ait trompé les pays du Groupe de Visegrad. Encore lundi, on déclarait que la Pologne défendrait le principe de l’accueil volontaire. Hier ce principe a été violé. »

Le Premier ministre slovaque Robert Fico : « Tant que je serai Premier ministre, les quotas contraignants ne seront pas appliqués sur le territoire slovaque. Je préfère plutôt transgresser les règles européennes que d’accepter ce diktat… Nous déposerons plainte à la Cour à Luxembourg. »

Le président tchèque, Milos Zeman : « L’avenir montrera à quel point ceci a été une erreur. »

Jan Zahadril, député tchèque, ancien président du groupe ECR : « Ce vote aura des conséquences fatales sur la confiance en l’UE en République tchèque. Ce n’est pas seulement un vote, cela bouleverse fondamentalement la façon dont l’UE opère. »

On rappellera que le Royaume-Uni, l’Irlande et le Danemark se sont exemptés des politiques liées à ces questions et n’ont donc pas participé au vote… ni au partage des clandestins migrants réfugiés.

D’autre part, le soi-disant accord ne porte que sur 66.000 clandestins migrants réfugiés (ci dessous la répartition), et non sur 120.000 comme on nous le dit. De toute façon ces chiffres sont dérisoires par rapport au tsunami, et en outre cela ne sert à rien puisque les clandestins migrants réfugiés ont assez montré qu’ils allaient où ils voulaient… Le seul effet de la décision européenne est de montrer aux pays qui ont encore le sens national que l’UE est leur adversaire. Au fond ce n’est pas une mauvaise chose.

La soft dictature

Le combat de Satan contre la Cité de Dieu

Le problème demeure très grave, et il ne faut surtout pas le minimiser. C’est ce qu’il faut répondre à tous les laïcs qui vous demandent si la crise va finir, s’il n’y aurait pas moyen d’avoir une autorisation pour notre liturgie, pour nos sacrements…

Certainement la question de la liturgie et des sacrements est très importante, mais plus importante encore est celle de la foi. Pour nous cette question est résolue, car nous avons la foi de toujours, celle du concile de Trente, du catéchisme de saint Pie X, de tous les conciles et de tous les papes d’avant Vatican II, en un mot la foi de l’Église.

Mais à Rome ? La persévérance et la pertinacité des idées fausses et des graves erreurs de Vatican II continuent. C’est clair.

Monsieur l’abbé Tam nous a envoyé des coupures de L’Osservatore Romano : des discours du Saint-Père, du cardinal Casaroli, du cardinal Ratzinger. Ce sont des documents officiels de l’Église dont on ne peut douter de l’authenticité, et on est stupéfait.

Ces temps-ci (puisque je suis un peu en chômage) j’ai relu le livre que vous connaissez bien, de Barbier, sur le catholicisme libéral. Il est frappant de voir que notre combat est exactement celui des grands catholiques du XIXe siècle depuis la Révolution, et le combat des papes Pie VI, Pie VII, Pie VIII. Grégoire XVI, Pie IX, Léon XIII, saint Pie X, jusqu’à Pie XII. Or en quoi se résume-t-il ? C’est Quanta Cura et le Syllabus de Pie IX, et Pascendi domini gregis de saint Pie X. Ce sont des documents sensationnels, qui d’ailleurs ont fait choc en leur temps, et qui ont opposé la doctrine du Saint-Siège devant les erreurs modernes. C’est la doctrine que l’Église a opposée aux erreurs qui se sont manifestées au cours de la Révolution, particulièrement dans la Déclaration de droits de l’homme.

Or c’est le même combat que nous livrons aujourd’hui : il y a les pro- Syllabus, les pro-Quanta Cura, les pro-Pascendi et il y a ceux qui sont contre. C’est tout simple.

Ceux qui sont contre ces documents adoptent les principes de la Révolution, les erreurs modernes. Ceux qui sont pour demeurent dans la vraie foi catholique.

Or, vous savez très bien que le cardinal Ratzinger a dit officiellement que pour lui Vatican II était l’anti-Syllabus. S’il s’est clairement placé contre le Syllabus, c’est donc qu’il a adopté le principe de la Révolution. D’ailleurs il l’a dit très clairement : « L’Église s’est ouverte aux doctrines qui ne sont pas nôtres mais qui viennent de la société, etc… » Tout le monde a compris : les principes de 89, les Droits de l’homme.

Nous sommes exactement dans la situation du cardinal Pie, de Mgr Freppel, de Louis Veuillot, du député Keller en Alsace, de Ketler en Allemagne, du cardinal Mermillod en Suisse, qui ont combattu le bon combat, avec la grande majorité des évêques, car à cette époque là ils avaient la chance d’avoir la grande majorité des évêques avec eux. Certes, Mgr Dupanloup et quelques évêques français à sa suite ont fait exception. De même quelques-uns, en Allemagne et en Italie, ont été ouvertement opposés au Syllabus et à Pie IX, mais ce furent plutôt des cas extraordinaires.

Il y avait cette force révolutionnaire des héritiers de la Révolution et, pour leur tendre la main, les Dupanloup, Montalembert, Lamennais…, qui ne voulaient jamais invoquer les droits de Dieu contre les droits de l’homme. « Nous demandons le droit commun » c’est-à-dire ce qui convient à tous les hommes, à toutes les religions, à tout le monde. Le droit commun, pas les droits de Dieu…

Nous nous retrouvons à présent dans la même situation, il faut ne pas se faire d’illusions : nous menons un combat très fort. Mais comme il est assuré par toute une lignée de papes, nous n’avons pas à hésiter ou à avoir peur.

Certains voudraient changer ceci ou cela, se rallier quand même à Rome, au pape… Nous le ferions, bien sur, s’ils étaient dans la Tradition, et continuaient le travail de tous les papes du XIXe siècle et de la première moitié du XXe. Mais eux-mêmes reconnaissent qu’ils ont pris une voie nouvelle, que le concile Vatican II a ouvert une nouvelle ère, et que l’Église parcourt une nouvelle étape.

Je pense qu’il faut inculquer cela à nos fidèles, de telle manière qu’ils se sentent solidaires de toute l’histoire de l’Église. Parce qu’enfin cela remonte même avant la Révolution : c’est le combat de Satan contre la Cité de Dieu. Comment cela va-t-il se résoudre ? C’est le secret de Dieu, un mystère. Mais il n’y a pas à se faire de souci, il faut avoir confiance dans la grâce du Bon Dieu.

Que nous ayons à combattre contre les idées actuellement en vogue à Rome, celles que le Pape exprime, ainsi que Ratzinger, Casaroli, Willebrands, et tant d’autres, c’est clair. Nous les combattons parce qu’ils ne font que répéter le contraire de ce que les papes ont dit et affirmé solennellement pendant un siècle et demi.

Alors il faut choisir.

C’est ce que je disais au pape Paul VI. ON EST BIEN OBLIGÉ DE CHOISIR ENTRE VOUS, LE CONCILE, ET VOS PRÉDÉCESSEURS. A qui faut-il aller ? Aux prédécesseurs qui ont affirmé la doctrine de l’Église, ou bien suivre les nouveautés du concile Vatican II que vous avez affirmées. « Oh, il ne faut pas faire de théologie ici », m’a-t-il répondu. C’est donc clair

Nous n’avons pas à hésiter une minute, si nous voulons ne pas nous retrouver avec ceux qui sont en train de nous trahir. Il y en a qui ont toujours envie de regarder de l’autre côté de la barrière. Ils ne regardent pas du côté des amis, de ceux qui se défendent sur le terrain même du combat, ils regardent toujours un peu du côté de l’ennemi.

Ils disent qu’il faut être charitable, avoir de bons sentiments, qu’il faut éviter les divisions. Après tout, ces gens là disent quand même la bonne messe, ils ne sont pas si mauvais qu’on le dit…

Mais ils nous trahissent. Ils donnent la main à ceux qui démolissent l’Église, à ceux qui ont des idées modernistes et libérales, pourtant condamnées par l’Église. Donc maintenant, ils font le travail du diable, eux qui travaillaient avec nous pour le règne de Notre Seigneur et pour le salut des âmes.

« Oh, pourvu qu’on nous accorde la bonne messe, on peut donner la main à Rome, il n’y a pas de problèmes ». Voilà comment ça marche ! Ils sont dans une impasse car on ne peut pas à la fois donner la main aux modernistes et vouloir garder la Tradition.

Qu’on ait des contacts pour les ramener à la Tradition, les convertir, à la rigueur. C’est le bon œcuménisme. Mais donner l’impression qu’on regrette presque, et qu’après tout on irait bien parler avec eux, ce n’est pas possible. Comment parler avec ceux qui maintenant nous disent que nous sommes figés comme des cadavres ? Selon eux, nous ne sommes plus la Tradition vivante, nous sommes des gens tristes, « sans vie et sans joie ». C’est à croire qu’ils n’ont jamais fait partie de la Tradition ! C’est invraisemblable. Comment voulez-vous que l’on puisse avoir des rapports avec ces gens-là?

C’est ce qui nous pose parfois des problèmes avec certains très bons laïcs, qui sont pour nous et qui ont accepté les sacres, mais qui ont comme une espèce de regret intime de ne plus être avec ceux avec lesquels ils étaient auparavant, ceux qui n’ont pas accepté les sacres et qui maintenant sont contre nous. « C’est dommage, je voudrais bien aller les retrouver, boire un verre avec eux, leur tendre la main ». Cela c’est de la trahison, parce qu’à la moindre occasion ils partiront avec eux. Il faut savoir ce que l’on veut.

Car c’est cela qui a tué la chrétienté de l’Europe, pas seulement l’Église de France, mais aussi celle d’Allemagne, de Suisse… Ce sont les libéraux qui ont permis à la Révolution de s’installer, précisément parce qu’ils ont tendu les mains à ceux qui n’avaient pas leurs principes.

Il faut savoir si nous voulons collaborer aussi à la destruction de l’Église, à la ruine du règne social de Notre Seigneur, ou bien si nous sommes décidés à œuvrer au règne de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Tous ceux qui veulent venir avec nous, pour travailler avec nous, Deo gratias, nous les accueillons, peu importe d’où ils viennent, mais qu’ils ne nous disent pas de quitter notre chemin pour aller avec eux collaborer avec les autres. Ce n’est pas possible.

Tout au long du XIXe siècle, les catholiques se sont littéralement déchirés à propos de ce document du Syllabus, pour, contre, pour, contre…

Vous vous souvenez en particulier du comte de Chambord que l’on a critiqué d’avoir refusé la royauté pour une question de drapeau. Mais ce n’était pas tellement une question de drapeau, le comte de Chambord a refusé d’être soumis aux principes de la Révolution. Il a dit : « Je ne consentirai jamais à être le roi légitime de la Révolution ». Et il avait raison, car il aurait été plébiscité par le pays et l’Assemblée, mais à condition d’accepter le parlementarisme, c’est-à-dire les principes de la Révolution. Alors il a dit : « Non, si je dois être roi, je le serai selon mes ancêtres d’avant la Révolution ».

Il avait raison, c’est à choisir. Avec le Pape il choisissait les principes d’avant la Révolution, principes catholiques et contre-révolutionnaires. ET NOUS AUSSI NOUS AVONS CHOISI D’ÊTRE CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES, AVEC LE SYLLABUS, CONTRE LES ERREURS MODERNES, D’ÊTRE DANS LA VÉRITÉ CATHOLIQUE ET DE LA DÉFENDRE.

Ce combat entre l’Église et les libéraux modernistes, c’est celui du concile Vatican Il. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Et cela va très loin. Plus on analyse les documents de Vatican II et l’interprétation qu’en ont donnée les autorités de l’Église, plus on s’aperçoit qu’il s’agit non seulement de quelques erreurs, l’œcuménisme, la liberté religieuse, la collégialité, un certain libéralisme, mais encore d’une perversion de l’esprit. C’est toute une nouvelle philosophie, basée sur la philosophie moderne du subjectivisme. Le livre que vient de faire paraître un théologien allemand, et qui, j’espère sera traduit en français afin que vous puissiez l’avoir en mains, est très instructif de ce point de vue. Il commente la pensée du Pape, spécialement une retraite que, simple évêque, il prêcha au Vatican. Il montre bien que tout est subjectif chez le Pape. Quand on relit ensuite ses discours, on s’aperçoit bien que telle est sa pensée. MALGRÉ LES APPARENCES, CE N’EST PAS CATHOLIQUE. La pensée que le Pape a de Dieu, de Notre Seigneur, vient du tréfonds de sa conscience et non pas d’une Révélation objective à laquelle il adhère par son intelligence. Il construit l’idée de Dieu. Il a dit dernièrement, dans un document invraisemblable, que l’idée de la Trinité n’a pu venir que très tard, parce qu’il fallait que la psychologie de l’homme intérieur puisse être capable d’arriver à la Trinité Sainte. C’est donc que l’idée de la Trinité n’est pas venue d’une révélation, mais du tréfonds de la conscience. C’est toute une autre conception de la Révélation, de la foi et de la philosophie, c’est une perversion totale. Comment sortir de là ? Je n’en sais rien En tout cas, c’est un fait.

Ce ne sont pas de petites erreurs. On se trouve devant tout un courant de philosophie qui remonte à Descartes, à Kant, à toute la lignée des philosophes modernes qui ont préparé la Révolution.

Voici quelques citations du Pape sur l’œcuménisme publiées dans L’Osservatore Romano du 2 juin 1989:

« Ma visite aux pays nordiques est une confirmation de l’intérêt de l’Église catholique dans l’œuvre de l’œcuménisme qui est de promouvoir l’unité entre tous les chrétiens. Il y a vingt-cinq ans que le concile Vatican II a insisté clairement sur l’urgence de ce défi à l’Église. Mes prédécesseurs ont cherché à atteindre cet objectif avec une persévérante attention à la grâce du Saint-Esprit qui est la source divine et le garant du mouvement œcuménique. Depuis le début de mon pontificat, j’ai fait de l’œcuménisme la priorité de ma sollicitude pour l’action pastorale ».

C’est clair.

Et le Pape fait sans arrêt bien d’autres discours sur l’œcuménisme parce qu’il reçoit constamment des délégations d’orthodoxes, de toutes les religions, de toutes les sectes.

Mais on peut dire que cet œcuménisme n’a pas fait faire le moindre progrès à l’Église. Il n’a abouti à rien, sinon à conforter les autres dans leurs erreurs, sans chercher à les convertir. Tout ce qu’on dit est un véritable charabia : la communion, l’approche, nous désirons bientôt être dans une communauté parfaite, nous espérons bien d’ici peu pouvoir communier dans les sacrements de l’unité… Et ainsi de suite. Mais ils n’avancent pas, et il est impossible qu’ils avancent jamais.

Toujours dans L’Osservatore Romano, on trouve un discours de Casaroli s’adressant à la Commission des droits de l’homme des Nations Unies :

« En répondant avec beaucoup de plaisir à l’invitation qui m’a été adressée de venir jusqu’à vous et en vous apportant les encouragements du Saint-Siège, je désire m’attarder quelque peu – et tous le comprendront – sur un aspect spécifique de la liberté fondamentale de penser et d’agir selon sa conscience, donc la liberté de religion. » (Entendre des choses comme cela dans la bouche d’un archevêque !). « Jean-Paul II n’hésitait pas à affirmer l’an passé dans un message pour la Journée mondiale de la paix, que la liberté religieuse constitue comme une pierre angulaire dans l’édifice des droits de l’homme.

L’Église catholique et son Pasteur suprême, qui a fait des droits de l’homme l’un de grands thèmes de sa prédication, n’ont pas manqué de rappeler que dans le monde fait par l’homme et pour l’homme » (dixit Casaroli !) « toute l’organisation de la société n’a de sens que dans la mesure où elle fait de la dimension humaine une préoccupation centrale. » (Dieu, on n’en parle pas, pas de dimension de Dieu dans l’homme, c’est affreux. C’est le paganisme). Alors il continue : « Tout homme et tout l’homme, voilà la préoccupation du Saint-Siège, telle est sans doute la vôtre aussi ».

IL N’Y A PLUS QU’À TIRER L’ÉCHELLE ! NOUS N’AVONS RIEN À FAIRE AVEC CES GENS-LÀ, CAR NOUS N’AVONS RIEN DE COMMUN AVEC EUX.

Alors notre fameux Ratzinger se trouve maintenant gêné d’avoir dit que Vatican II était un contre-Syllabus, car on le lui reproche souvent. C’est pourquoi il a trouvé une explication, qu’il a donnée le 27 juin 1990.

Vous savez que Rome a publié un document fleuve pour expliquer les relations entre le Magistère et les théologiens. Comme ils ne savent pas comment se sortir des ennuis qu’ils ont un peu partout, ils essayent de rattraper les théologiens sans trop les condamner. Il y en a des pages et des pages, c’est à s’y perdre complètement.

C’est dans la présentation de ce document que le cardinal Ratzinger délivre sa pensée sur la possibilité de pouvoir dire le contraire de ce que les papes ont toujours affirmé depuis le siècle dernier.

« Le document, dit le Cardinal, affirme peut-être pour la première fois avec cette clarté (en effet, je pense que c’est vrai), qu’il y a des décisions du Magistère qui ne peuvent être le dernier mot sur la matière en tant que telle, mais qui sont un ancrage substantiel dans le problème (le malin !) et avant tout une expression de prudence pastorale. Une espèce de disposition provisoire. (Des décisions officielles du Saint-Siège, des dispositions provisoires !) Le noyau reste stable mais les aspects particuliers sur lesquels, ont une influence les circonstances du temps, peuvent avoir besoin de rectifications ultérieures. A cet égard on peut signaler les déclarations des papes du siècle dernier sur la liberté religieuse (s’il vous plaît) comme aussi les décisions antimodernistes du début du siècle. (Il va fort !) Et surtout les décisions de la Commission biblique de la même époque » (Alors cela il ne peut pas le digérer).[c’est la même manipulation que celle du concile : reformulation en langage adapté aux contemporains]

Voilà trois décisions du Magistère que l’on peut mettre de côté. Cela peut changer. A cet égard on peut signaler les déclarations des papes du siècle dernier qui ont besoin de rectifications ultérieures « Les décisions antimodernistes ont rendu un grand service, mais après avoir rendu leur service pastoral en leur temps, dans leurs déterminations particulières, elles sont maintenant dépassées ». (Et voilà, on tourne la page du modernisme. C’est terminé, on n’en parle plus).

Il se dégage de l’accusation qu’on lui fait d’être contre le Syllabus, contre des décisions pontificales et le Magistère : un noyau reste (quel noyau ? on ne sait pas !) mais les aspects particuliers sur lesquels ont une influence particulière les circonstances du temps peuvent avoir besoin de rectifications ultérieures. Voilà, le tour est joué, c’est incroyable

Comment voulez-vous que l’on ait confiance en des gens comme cela, qui justifient la négation de Quanta Cura, de Pascendi, des décisions de la Commission biblique, etc…

Ou bien nous sommes les héritiers de l’Église catholique, c’est-à-dire de Quanta Cura, de Pascendi, avec tous les papes jusqu’avant le concile, et la grande majorité des évêques d’alors, pour le règne de Notre Seigneur et le salut des âmes, ou bien nous sommes les héritiers de ceux qui s’efforcent, même au prix d’une rupture avec l’Église et sa doctrine, d’admettre les principes des droits de l’homme, basés sur une véritable apostasie, en vue d’obtenir une présence de serviteurs dans le gouvernement mondial révolutionnaire. Car c’est cela au fond : à force de dire qu’ils sont pour les droits de l’homme, pour la liberté religieuse, la démocratie et l’égalité des hommes, ils auront une place dans le gouvernement mondial, mais ce sera une place de serviteurs.

Si je vous dis ces choses, c’est parce qu’il me semble qu’il faut raccrocher notre combat à ce qui l’a précédé. Car il n’a pas commencé avec le Concile, ce combat très dur, très pénible, dans lequel le sang a coulé. La séparation de l’Église et de l’État, les religieux et les religieuses chassés, la mainmise sur tous les biens de l’Église, ont constitué une véritable persécution, pas seulement chez nous mais en Suisse, en Allemagne, en Italie. C’était le moment de l’occupation des États pontificaux, lorsque le Pape s’est trouvé relégué dans le Vatican, en proie à des choses abominables. Alors serons-nous avec tout ce monde-là, contre la doctrine des papes, sans nous occuper des protestations qu’ils ont élevées pour défendre les droits de l’Église et de Notre Seigneur, pour défendre les âmes?

Je crois que nous avons vraiment une assise et une force qui ne sont pas de notre fait. Bien précisément, ce n’est pas notre combat que nous livrons, c’est celui de Notre Seigneur, continué par l’Église. Nous ne pouvons pas hésiter : ou bien nous sommes avec l’Église ou bien nous sommes contre elle, nous ne sommes pas pour cette Église conciliaire qui a de moins en moins de l’Église catholique, pratiquement plus rien.

Avant, quand le Pape parlait des droits de l’homme, il faisait souvent au début allusion aux devoirs de l’homme également. Maintenant c’est fini : tout est pour l’homme, tout par l’homme. Je voulais vous donner ces quelques considérations, pour que vous vous fortifiiez aussi, et que vous ayez conscience de continuer le combat avec la grâce du Bon Dieu.

Parce qu’il est évident que nous n’existerions plus si le Bon Dieu n’avait pas été avec nous. Il y a eu au moins quatre ou cinq occasions au cours desquelles la Fraternité aurait pu disparaître. Et, grâce à Dieu, nous sommes toujours là pour continuer. Elle devait disparaître en particulier à l’occasion des sacres, on nous l’avait tant prédit ! Tous les prophètes de malheur et même de nos proches nous disaient : « Monseigneur, ne faites jamais cela, c’est la fin de la Fraternité ». Mais non, le Bon Dieu ne veut pas que son combat se termine. C’est tout.

Ce combat a eu ses martyrs : les martyrs de la Révolution, et tous ceux qui ont été martyrisés moralement au cours de toutes les persécutions du XIXe et du XXe siècle. Saint Pie X a souffert le martyre à cause de tant d’évêques persécutés, de couvents expropriés, de religieuses chassées au-delà des frontières et tant d’autres choses. Et tout cela serait pour rien ? Ce serait un faux combat, inutile, un combat qui condamnerait les victimes et les martyrs ? Ce n’est pas possible.

Nous sommes pris dans ce courant, dans cette continuité, remercions-en le Bon Dieu. Nous sommes persécutés, c’est évident, nous sommes les seuls excommuniés, les seuls persécutés, mais nous ne pouvons pas ne pas l’être.

Alors qu’adviendra t-il ? Je ne le sais pas. Elie ? Je lisais cela encore ce matin dans l’Écriture : « Elie reviendra et remettra tout en place », Omnia restituet. Qu’il vienne tout de suite !

Humainement parlant, je ne vois pas de possibilité d’accord actuellement. On me disait hier : « Si Rome acceptait vos évêques et que vous soyez complètement exempt de la juridiction des évêques… » D’abord ils sont bien loin d’accepter une chose comme celle-là, ensuite il faudrait qu’ils nous en fassent l’offre, et je ne pense pas qu’ils y soient prêts, car le fond de la difficulté, c’est précisément de nous donner un évêque traditionaliste. Eux ils ne voulaient qu’un évêque ayant le profil du Saint-Siège. Le « profil », vous comprenez ce que cela veut dire. Ils savaient très bien qu’en nous donnant un évêque traditionnel ils constitueraient une citadelle traditionaliste. Ils ne le voulaient pas, et ne l’ont pas plus donné aux autres. Quand les autres disent qu’ils ont signé le même protocole que nous, ce n’est pas vrai. Notre protocole prévoyait un évêque et deux membres à la Commission romaine. Or eux ils n’ont ni l’évêque, ni les membres dans la Commission romaine. Rome a enlevé cela du protocole, car elle n’en voulait à aucun prix.

Le premier novembre prochain nous fêterons les vingt ans de la Fraternité, et je suis intimement convaincu que c’est elle qui représente ce que le Bon Dieu veut pour garder et maintenir la foi, la vérité de l’Église, et ce qui peut encore être sauvé dans l’Église. Cela se fera grâce aussi aux évêques qui entourent le Supérieur général, et remplissent leur rôle indispensable de mainteneurs de la foi, en prêchant, et en donnant les grâces du sacerdoce et de la confirmation. Ce sont des choses irremplaçables, dont on a absolument besoin.

Tout cela est vraiment très consolant, et je pense que nous pouvons remercier le Bon Dieu, et œuvrer dans la persévérance, afin qu’un jour on reconnaisse ce que nous faisons. Bien que la visite du cardinal Gagnon n’ait pas donné beaucoup de résultats, elle a quand même montré que nous étions présents, et que du bien se faisait par la Fraternité. Bien qu’ils n’aient pas voulu le dire explicitement, ils sont bien obligés de reconnaître que la Fraternité représente une force spirituelle irremplaçable pour la foi, dont ils auront, j’espère, la joie et la satisfaction de se servir lorsqu’ils auront retrouvé la foi traditionnelle.

Prions la Sainte Vierge, demandons à Notre-Dame de Fatima, à tous nos pèlerinages respectifs dans tous les pays, de venir en aide à la Fraternité pour qu’elle ait beaucoup de vocations. Nous devrions avoir un peu plus de vocations, nos séminaires ne sont pas remplis. Mais je pense qu’avec la grâce de Dieu, cela viendra. Merci de m’avoir écouté. Je vous demande de prier pour que je fasse une bonne et sainte mort, parce que maintenant je n’ai plus que cela à faire.

Conférence de Mgr Lefebvre à l’issue de la retraite sacerdotale au mois de septembre 1990 à Ecône.

Le combat de Satan contre la Cité de Dieu

HERMÉNEUTIQUE DE LA CONTINUITÉ

JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

Proposée par le pape Paul VI, elle a été instaurée durant son pontificat de “ pèlerin de la paix”. Le pape déclare dans son message de 1972: « Pourquoi tar­dons-nous à donner à la paix son fondement, celui de la justice ? N ’avons-nous pas à instaurer une plus grande justice, tant dans les communautés nationales qu’au plan international ? La justice n’implique-t-elle pas le devoir de donner à tous les pays les conditions de leur propre développement, dans le cadre d’une coopération exempte de tout calcul de domination aussi bien économique que politique ? »

DE LA SEULE PAIX VÉRITABLE

Car c’est Lui qui est notre paix, Lui qui des deux peuples n’en a fait qu’un: Il a renversé le mur de séparation, l’inimitié, ayant ABROGÉ par l’immolation de sa chair la loi des ordonnances avec ses rigoureuses prescriptions, afin de fondre en Lui-même les deux dans un seul homme nouveau, en faisant la paix, et de les réconcilier, l’un et l’autre unis en un seul corps avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Et Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient proches; car par Lui nous avons accès les uns et les autres auprès du Père, dans un seul et même Esprit. Ainsi donc vous n’êtes plus des étrangers, ni des hôtes de passage; mais vous êtes concitoyens des saints et membres de la famille de Dieu, édifiés que vous êtes sur le fondement des apôtres et des prophètes, dont Jésus-Christ Lui-même est la pierre angulaire. C’est en Lui que tout l’édifice bien ordonné s’élève, pour former un temple saint dans le Seigneur; c’est en Lui que, vous aussi, vous êtes édifiés, pour être par l’Esprit-Saint, une demeure où Dieu habite. Ep 2, 14-22

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L’ENCYCLIQUE POPULORUM PROGRESSIO

Dans la même perspective que les grandes encycli­ques sociales de ses prédécesseurs, Paul VI adresse sa lettre à tous les croyants et aux hommes de bonne volonté, à Pâques 1967 : « Il ne s’agit pas seulement de vaincre la faim ni même de faire reculer la pauvreté. Le combat contre la misère, urgent et nécessaire, est insuffisant. Il s’agit de construire un monde où tout homme, sans exception de race, de religion, de natio­nalité, puisse vivre une vie pleinement humaine, affran­chie des servitudes qui lui viennent des hommes et d’une nature insuffisamment maîtrisée ; un monde où la liberté ne soit pas un vain mot et où le pauvre Lazare puisse s’asseoir à l’a même table que le riche »(n° 47)

Où l’on voit que François n’a rien inventé, il a seulement rajouté à cela le culte de la terre Mère. Cet utopisme de Montini qui inaugure le culte de l’homme déchu et considère le catholique, enfant de Dieu, à égalité avec les fils de colère. Son sens de la justice oublie les devoirs de la créature envers le Seul vrai Dieu et prêche un paradis tout terrestre, fort proche du socialisme matérialiste.

 Indian Sikh head priest of Sri Akal Takhat Sahib, Gurbachan Singh (2L) presents a model of the Golden temple to the President of the Pontifical Council for Inter-Religious Dialogue of the Vatican City Cardinal Jean-Louis Tauran (C) during a visit to the Golden Temple Sikh Shrine in Amritsar on November 11, 2011. Tauran along with four members visited the city to attend a religious seminary on Sikhism and Christians held at Guru Nanak Dev University in Amritsar on November 12. AFP PHOTO/NARINDER NANU (Photo credit should read NARINDER NANU/AFP/Getty Images)Le cardinal Tauran en plein dialogue montinien

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