Il ne manque que les moines

Le cloître du Mont-Saint-Michel flambant neuf

Le chantier du cloître de l’abbaye du Mont Saint-Michel a été livré le 15 novembre 2017 à l’architecte en chef des Monuments historiques. Des images du cloître rénové.

Partiellement fermé depuis le début des travaux de restauration en janvier, le cloître de l’abbaye du Mont Saint-Michel est, depuis début novembre 2017, rouvert « entièrement » au public.

Le chantier a été livré le 15 novembre 2017 à François Jeanneau, l’architecte en chef des Monuments historiques.

Les visiteurs devront néanmoins attendre le printemps pour admirer le jardin situé au milieu du cloître du Mont-Saint-Michel.

 

Le but des travaux du cloître de l'abbaye du Mont Saint-Michel était de restaurer son étanchéité.

 

Le cloître de l'abbaye du Mont-Saint-Michel offre une vue imprenable.

Il ne manque que les moines

Et la France peut-être un jour…….

Après le Rosaire aux frontières en Pologne, l’Irlande organise un Rosaire sur les côtes

Source  Réinformation.tv :

Rosaire-frontières-côtes-catholique-Irlande-e1511796827918« Le Rosaire aux frontières qui a rassemblé un très grand nombre de catholiques le samedi 7 octobre en Pologne fait des émules. Après une prière du Rosaire nationale en Italie le vendredi 13 octobre, « pour suivre les enseignements de Marie et pour suivre le très bel exemple donné par nos frères polonais », c’est en Irlande qu’avait lieu ce dimanche, jour de la fête du Christ Roi (dans le Nouvel Ordo), un « Rosaire sur les côtes pour la foi et pour la vie ». Pourquoi ce jour ? Tout simplement, expliquent les organisateurs, parce que l’Irlande a été le premier pays consacré au Christ Roi, dans les années 1940. Dimanche, tout le long des côtes irlandaises, la prière du Rosaire a donc été dite à partir de 14 h 30, suivie du Chapelet de la Divine Miséricorde à 15h. Plus de 250 lieux de prières avaient été déclarés aux organisateurs tout le long des côtes d’Irlande, y compris en Irlande du Nord, alors que l’objectif initial était de 53.

Le Rosaire sur les côtes pour protéger l’Irlande du mal

Au moins quatre évêques et de nombreux prêtres avaient annoncé qu’ils y prendraient part. L’intention de cette grande prière nationale, comme le nom donné à cette initiative l’indique, était la restauration de la foi catholique en Irlande et la protection des enfants dès la conception. Les organisateurs rappellent les mots de Pie IX : « Donnez-moi une armée qui récite le chapelet et je ferai la conquête du monde. » Ils avaient demandé aux fidèles d’amener avec eux leurs médailles miraculeuses pour les faire bénir par les prêtres et les enterrer sur le bord de mer en demandant à la Vierge Marie d’intercéder pour protéger l’Irlande contre le mal. Ils disent ouvertement s’être inspirés du centenaire des apparitions de la Vierge Marie à Fatima et aussi de l’initiative « Rosaire aux frontières » polonaise. […]

Le 8 décembre prochain, pour la fête de l’Immaculée Conception, ce sera au tour des catholiques de Colombie de réciter la prière du Rosaire dans tout le pays et ils ont demandé aux organisateurs du Rosaire aux frontières polonais de les soutenir par la prière. Dans leur demande, les organisateurs colombiens ont écrit leur crainte de voir, après l’accord de paix, les communistes des FARC transformer le pays en un nouveau Venezuela ou un nouveau Cuba. « En Pologne, vous savez combien le communisme est terrible », ont-ils écrit, « et nous savons que le Rosaire est l’arme la plus puissante contre le diable et le communisme ». Les organisateurs du Rosaire aux frontières polonais ont encore été informés d’initiatives similaires en Croatie et en Italie, mais cette fois aux frontières du pays comme cela avait été le cas en Pologne. » Source  Réinformation.tv :

Et la France peut-être un jour…….

J’AI CHOISI LA VÉRITÉ

Christ Tahul

Veritas caritatis, Caritas veritatis

C’est pourquoi, revêtus de ce ministère selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage. Nous rejetons loin de nous les choses honteuses qui se font en secret, ne nous conduisant pas avec astuce et ne faussant pas la parole de Dieu; mais en manifestant franchement la vérité, nous nous recommandons à la conscience de tous les hommes devant Dieu.

Si l’Évangile est encore voilé, c’est pour ceux qui se perdent qu’il reste voilé, pour ces incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient point briller la splendeur de l’Évangile, où reluit la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu.

Car ce n’est pas nous-mêmes que nous prêchons, c’est le Christ Jésus, comme Seigneur. Pour nous, nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus. Car Dieu, qui a dit: Que la lumière brille du sein des ténèbres, c’est Lui qui a fait luire sa clarté dans nos coeurs, pour que nous fassions briller la connaissance de la gloire de Dieu, laquelle resplendit sur la face du Christ.

Mais nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin qu’il paraisse que cette souveraine puissance de l’Évangile vient de Dieu et non pas de nous. (2Cor 4, 1-7)

La question essentielle me semble : peut-on conserver la Tradition, sans, et contre, le Pape, sans et contre le Magistère actuel, conciliaire ? Si le Pape, ne remplit pas sa fonction, demeure-t-il Pape ? Si le Magistère défaille est-il encore Magistère ? Continuer la Tradition, sans et contre le Pape, tout en le considérant comme Pape, voilà qui n’est pas très traditionnel.

Un éminent prélat nous le rappelle : la définition exacte de la vérité est «l’adhésion de l’intelligence à la réalité», à la réalité objective. Tous le concèdent, la réalité actuelle, c’est l’apostasie, apostasie pilotée par la hiérarchie occupant l’Église, nombreux sont ceux qui le constatent, peu en tirent les conséquences logiques, peu en comprennent les ressorts et aucun ne sait comment réagir.

Tous sont d’accord sur le remède, qui est celui que la Sainte Vierge a donné à Fatima, le Rosaire et la dévotion à son Cœur Immaculé, accompagné de la consécration de la Russie.

La division apparaît lorsqu’il s’agit de déterminer si les « Ariens » ont l’autorité et la juridiction, et d’aucuns considèrent que bien qu’ils ne renient pas toute la foi, ils demeurent cependant dans la Sainte Église catholique, apostolique et romaine, or la foi est intégrale ou n’est pas, un seul dogme nié la corrompt tout entière.

On ne sait pas, depuis quand, celui qui enseigne des hérésies, n’est plus considéré comme un hérétique ; ni, depuis quand, on est obligé de corriger le Souverain Pontife, qui a reçu de Notre Seigneur Jésus-Christ la promesse que sa foi ne défaillirait pas. La confusion dans ce domaine est complète, et peu veulent regarder en face la réalité objective. N’ayant pas de solution ils préfèrent ne pas considérer le problème, cependant il est impossible de se taire, de se faire complice.

 

J’AI CHOISI LA VÉRITÉ

L’esprit d’Assise frappe toujours

Mgr Aubertin (archevêque de Tours)

Comme tout le monde a le même dieu (dans la nouvelle église), on peut réunir toutes les expressions religieuses pour une belle rencontre interreligieuse dans l’église saint-Martin de Tours :
http://diocesedetours.catholique.fr/actualites/detail-de-lactualite/news/di…

Avec un insolent détournement de la prière de saint François d’Assise (« Seigneur faites de moi un instrument de votre paix » etc.) :
http://www.relations-catholiques-musulmans.cef.fr/2016/01/20/tours-recueillement-interreligieux/

Le même événement commenté par MPI :
http://www.medias-presse.info/le-diocese-de-tours-et-mgr-aubertin-en-mode-islamofolie-cette-misericorde-que-lislam-relie-a-la-paix-et-la-fraternite/47975/

L’esprit d’Assise frappe toujours

La folie de l’homme sans Dieu

La technologie au service de l’homme déchu

PMA le recherche frénétique

Aujourd’hui, dans notre pays, un enfant sur 32, en crèche ou en petite section de maternelle, n’est déjà pas le fruit d’un rapport sexuel, mais de la procréation médicalement assistée. Les Terriens conçus en laboratoire sont déjà plus de cinq millions. Ce sont quelques statistiques sidérantes qu’a découvert Philippe Bouvard en invitant sur l’antenne de la radio RTL Jean-François Bouvet, auteur du livre Bébés à la carte.

« Nous vivons à une époque où les avancées biotechnologies sont tellement rapides que la réflexion éthique a de plus en plus de mal à suivre, confie, inquiet, le neurobiologiste. Nous sommes un peu dépassés par tout cela, surtout dans certains pays autres que la France. En France, il existe quand même un contrôle éthique assez strict. Mais il y a de nombreux pays où l’on fait des choses interdites en France, et cela va s’amplifier, en particulier en Chine, très en avance d’un point de vue technique.

« J’ai découvert beaucoup de choses grâce à votre livre, confie Philippe Bouvard. On apprend ainsi qu’il peut y avoir pour un enfant six « parents » différents, de sexe semblable ou non : le donneur de spermatozoïde, la donneuse d’ovocyte. Plus « éventuellement une mère porteuse, qui va confier le bébé à des parents dits attentionnels. Mais il y a maintenant un nouvel intervenant possible : une donneuse de mytochondrie. On peut, dans un ovocyte, au moment de la Fécondation In Vitro, changer les mytochondries de l’ovocyte si elles sont porteuses d’anomalies génétiques. Et une femme de plus va alors intervenir. » Inquiétant ? Oui ! « Un certains nombre de choses qui se profilent ne sont pas encourageantes, notamment en Chine ou au USA, où  l’on recherche de manière frénétique les gènes de l’intelligence. Aux USA, une clinique achète ainsi 40 000 dollars les lots d’ovocytes de jeunes filles de l’université Columbia … »

La folie de l’homme sans Dieu

LA MESSE DE PAUL VI: UNE HÉMORRAGIE DU SACRÉ

LA MESSE DE PAUL VI: UNE HÉMORRAGIE DU SACRÉ

Après notre analyse du missel nouveau sous son aspect cérémonial (lire ici), nous allons consacrer la présente lettre et une lettre suivante au contenu même de ce missel promulgué le 3 avril 1969 et à ses déficiences du point de vue doctrinal et spirituel. Des déficiences qui ont conduit, depuis 50 ans, à une véritable hémorragie du sacré.

 I – Un arrière-fond œcuménique, mais en direction du seul protestantisme

L’œcuménisme, qui fut le mot-clé de Vatican II, n’a visé, en matière de liturgie, que le protestantisme. Le Consilium pour l’application de la réforme liturgique, dont Mgr Annibale Bugnini était le Secrétaire, a écarté immédiatement la velléité qu’il avait exprimée d’inviter des observateurs orthodoxes. En revanche, dès la session d’octobre 1966, cinq observateurs protestants assistèrent à ses assemblées : deux désignés par la Communion anglicane ; un par le Conseil œcuménique des Églises ; un par la Fédération luthérienne mondiale ; et un par la Communauté de Taizé (Max Thurian), qui assistèrent à toutes les réunions. Placer la révision totale de la liturgie romaine sous l’observation de représentants des communautés les plus critiques vis-à-vis du culte « papiste », était une révolution.

Ils furent officiellement consultés en diverses occasions. Par exemple, ce qui dans l’instruction Eucharisticum mysterium, du 25 mai 1967, concerne l’eucharistie dans une perspective œcuménique, fut rédigé « en tenant compte des remarques de frères non catholiques » (Jean-Marie Roger Tillard, La Maison-Dieu, 3ème trimestre 1967, p. 55). Plus généralement, leur influence, par souci d’« aller dans leur sens », s’est manifestée comme dans la rédaction des nouvelles collectes du sanctoral, pour lesquelles on a veillé « à supprimer autant que possible toute allusion à l’intercession des saints » (Pierre Jounel, La Maison-Dieu, 1er trimestre 1971, p. 182).

Mais le principal point de collaboration œcuménique fut la composition d’un nouveau lectionnaire dominical. Les observateurs protestants expliquèrent, par exemple, qu’ils étaient choqués que la liturgie traditionnelle utilisât des passages des Livres de la Sagesse pour les fêtes mariales (Pierre Jounel, « Le Culte de la Vierge Marie dans l’année liturgique », Paroisse et Liturgie 87, pp. 13-14), et on leur donna satisfaction. La question était : fallait-il enrichir le lectionnaire traditionnel ou en créer un complètement nouveau ? Un enrichissement dans la ligne de la tradition, par des systèmes de lectures complémentaires anciennement en usage dans certains lieux fut envisagé, mais le P. Cipriano Vagaggini parvint à convaincre ses confrères qu’une refonte totale était nécessaire.

Au total, le nouveau lectionnaire fut donc organisé ainsi :

Le lectionnaire des dimanches et fêtes introduit le principe de trois lectures, avec une lecture semi-continue des épîtres et des évangiles en deux cycles indépendants.

Le lectionnaire férial, avec deux lectures, la première lecture étant établie selon un cycle de deux ans, l’évangile selon un cycle annuel.

Le lectionnaire des saints, avec deux lectures. Seuls les textes qui se réfèrent strictement à tel saint sont, de fait, obligatoires. Et dans les lectures accompagnant les sacrements, baptêmes, mariages, ou les funérailles, règne la liberté.

C’est en définitive, une tradition plus que millénaire qui fut subvertie, avec le déclassement de toute une lignée de commentaires anciens (saint Bonaventure) ou modernes (Dom Guéranger), qui s’étaient reportés à ce vénérable lectionnaire romain.

II – Une moindre expression de la présence réelle

Ce contexte œcuménique en direction du protestantisme a pour effet de souligner une faible révérence vis-à-vis de la présence réelle dans l’eucharistie [François ne s’agenouille même pas devant le Saint Sacrement et génuflecte rarement lors de la synaxe]. Cela résulte d’un ensemble de transformations.

On note ainsi la réduction des génuflexions du prêtre après la consécration (douze dans le missel tridentin, trois dans le missel nouveau).

Est supprimée la jonction obligatoire du pouce et de l’index de chaque main après la consécration et jusqu’à la purification qui suit la communion. Cette pratique permettait d’éviter que des parcelles d’hostie, qui auraient pu se coller aux doigts, ne tombent.

Le frottement de ces deux doigts, par précaution, au-dessus du calice, après chaque contact avec l’hostie, n’existe plus.

Non plus que la collecte des parcelles qui pourraient se trouver sur le corporal, avec la patène, pour les faire tomber dans le calice, avant la communion au Précieux Sang.

Enfin, la purification des doigts, au moyen du vin et de l’eau, après la distribution de la communion, est supprimée. 

Il n’est plus obligatoire que la coupe du calice et du ciboire, de même que l’intérieur de la patène soient dorées en l’honneur des espèces saintes.

Une seule nappe est nécessaire sur l’autel, et non les trois nappes traditionnelles qui pouvaient absorber le vin consacré s’il venait à se renverser.

La pale recouvrant le calice pour éviter que des poussières ou insectes n’y tombent est devenue facultative.

Le récit de l’Institution apparaît davantage, dans le missel nouveau, comme la narration d’un événement passé [Ce qui la rend invalide] qu’une intimation sur le pain et le vin présents sur l’autel, dans la mesure où les caractères typographiques utilisés pour les paroles consécratoires sont identiques à ceux qui précèdent et à ceux qui suivent, alors que, dans le missel traditionnel, ces mêmes paroles sont imprimées avec des caractères nettement plus gros. De même, alors que dans le missel traditionnel, le Hoc est enim Corpus… et le Hic est enim calix… sont séparés de ce qui précède par un point à la ligne, dans le missel nouveau, ces paroles sont introduites par deux points à la ligne, comme introduisant une citation narrative.

La prière Perceptio Corporis tui, la plus révérencielle parmi les prières de préparation à la communion – « Que la communion à votre Corps et à votre Sang, Seigneur Jésus Christ, que j’ose recevoir malgré mon indignité, n’entraîne pour moi ni jugement ni condamnation… » – est omise par le nouveau missel.

La modification la plus importante du point de vue du signe et de ses conséquences sur la révérence et la foi des fidèles, est l’introduction de la communion dans la main pour les fidèles. C’est à partir de 1965/1966, sans aucune autorisation, que la communion a commencé à être donnée dans la main, abus couvert par les conférences des évêques. Le Saint-Siège organisa alors une étrange enquête auprès des évêques du monde pour savoir si cette pratique « sauvage » était ou non légitime. Les réponses communiquées par les évêques furent à une nette majorité négatives : la communion dans la main n’était pas légitime. Cependant, l’Instruction Memoriale Domini du 29 mai 1969 la fit accéder au statut d’« exception » : la communion traditionnelle à genoux et sur les lèvres restait en soi la règle, mais le Saint-Siège s’en remettait au jugement des conférences épiscopales pour permettre la communion dans la main. Et l’abus, devenu « exception », se transforma rapidement en règle : la presque totalité des conférences adoptèrent ce nouveau mode de réception de la communion. Concrètement, réalisée au sein de la modernité, cette réception de l’hostie consacrée dans la main brisait une longue tradition de respect religieux et conduisait à la banalisation d’un des moments liturgiques les plus importants et les plus marquants pour les fidèles qui participent aux saints mystères. 

 III – Le prêtre hiérarque devient prêtre président

Paradoxalement, dans la liturgie réformée, la distinction entre le président et les fidèles s’est accentuée. Les formes cultuelles traditionnelles fondaient en effet tous les intervenants dans un même ensemble ritualisé. Le faible ritualisme des cérémonies nouvelles comme la part importante des libres interventions du célébrant laissent une place considérable à son « jeu » personnel. Sa présence, dans un acte cultuel, tout entier en langue vernaculaire et comportant une part d’improvisation, est beaucoup plus marquée que dans la forme traditionnelle.

Dans la messe nouvelle, l’officiant est davantage président que hiérarque intercédant pour le peuple. La distinction sacramentelle entre le prêtre et les ministres et fidèles est moins marquée, comme il résulte d’un ensemble de détails : le Confiteor du début de la messe est commun à tous, ensuite de quoi le prêtre ne donne plus l’absolution, alors qu’il y a un Confiteor réservé au prêtre, suivi de celui des ministres et de l’absolution du prêtre, dans le missel ancien. Cette demande de purification de l’âme du ministre était redoublée par deux oraisons prononcées par le prêtre, l’une en montant à l’autel, issue du Sacramentaire lénonien (« Ôtez de nous, nos fautes, nous vous en prions, Seigneur »), l’autre en s’inclinant devant lui (« Nous vous prions, Seigneur, par les mérites de vos saints dont nous conservons ici les reliques, et de tous vos saints de daigner me pardonner tous mes péchés »). L’ancienne distinction entre la communion du prêtre et celle des fidèles (le prêtre prononçait trois fois pour lui le Domine non sum dignus…, communiait au Corps et au Sang, puis se retournait vers les fidèles, qui récitaient eux aussi trois fois le Domine non sum dignus…) est abolie : le prêtre dit avec le peuple, une fois, Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir…, communie, et la communion des fidèles commence.

En ce qui concerne les servants, il y a une inversion. Dans la messe traditionnelle, ils peuvent être des laïcs, mais ils sont assimilés à des clercs le temps de la célébration. Dans la messe nouvelle, les ministres de l’autel restent clairement des laïcs, ce qui laïcise la célébration. Cela va très loin : le motu proprio Ministeria quaedam de Paul VI, du 15 août 1972, qui a supprimé les ordres mineurs et le sous-diaconat, n’a laissé subsister que deux ministères de lecteur et d’acolyte, réservés aux hommes, mais qui restent des fidèles laïcs. En toute hypothèse, les divers services liturgiques rendus lors de la messe, lectures, intentions de la prière universelle, direction des chants de l’assemblée, monitions et commentaires, distribution de la communion comme ministre extraordinaire, le sont par des fidèles, en tant que laïcs. Cela étant confirmé par le fait qu’ils sont aussi bien des hommes que des femmes, lesquelles, à ce jour du moins, ne peuvent pas entrer dans la cléricature.

Concernant le service immédiat de l’autel, les instructions Liturgicæ instaurationes, du 5 septembre 1970, Inæstimabile donum, du 3 avril 1980, avaient rappelé l’interdiction du service des femmes à l’autel. Malgré tout, la pratique des filles enfants de chœur se répandait de plus en plus. Alors, selon le processus habituel, on est passé de l’interdiction à la permission exceptionnelle de qui était déjà, en réalité, l’usage commun : une réponse de la Congrégation pour le Culte Divin du 15 mars 1994 précisait que le principe restait identique (« Il sera toujours opportun de suivre la noble tradition du service de l’autel confié à de jeunes garçons »), mais qu’il revenait à chaque évêque, s’il le jugeait bon, d’autoriser ce service au titre d’une « députation temporaire ». Une fois de plus l’abus, requalifié d’« exception », est pratiquement devenu la règle.

 IV – Moins de transcendance, plus d’« insertion dans la vie »

Le thème d’une participation active de tous les baptisés allait de pair avec celui de l’adaptation des textes, gestes, symboles pour une meilleure compréhension du message. La liturgie devait être plus pédagogique pour les hommes d’aujourd’hui (Sacrosanctum Concilium, n. 34). Cela montre une étrange méconnaissance des signes des temps : nos contemporains, privés de ce patrimoine symbolique par la réforme, le recherchent dans les liturgies orientales, et au fur et à mesure qu’elle redevient accessible, tout simplement dans la liturgie traditionnelle.

Le passage d’une langue sacrée à une langue d’usage profane (et purement profane, sans la distance que donne une version ancienne comme, par exemple, chez les anglicans, le Book of Common Prayer, ou la Bible du Roi Jacques, ou le slavon d’Église, chez les orthodoxes et certains uniates russes) y contribue grandement. D’un discours dans une langue proprement liturgique on est passé à un discours sur un registre inférieur, qui retrouve au mieux un peu de sacralité par le « ton curé » du célébrant, mais qui est la plupart du temps totalement banalisé.

La qualité des expressions des prières nouvelles, rendues volontairement accessibles aux publics visés, accentue cette impression et va parfois jusqu’à dévaluer le message. Ainsi, dans la prière eucharistique pour des circonstances particulières : « [Jésus] qui se tient au milieu de nous, quand nous sommes réunis en son nom : comme autrefois pour ses disciples, il nous ouvre les Écritures et nous partage le pain ». Dans la première prière eucharistique pour les assemblées d’enfants : « Un soir, en effet, juste avant sa mort, Jésus mangeait avec ses Apôtres. Il a pris du pain sur la table. Dans sa prière, il t’a béni. Puis il a partagé le pain en disant à ses amis :… ». Dans la deuxième prière pour enfants : « Oui, Père très bon, c’est une fête pour nous ; notre cœur est plein de reconnaissance ». Ou encore : « Il est venu arracher du cœur des hommes le mal qui empêche l’amitié, la haine qui empêche d’être heureux ». Dans la troisième : « Nous pouvons nous rencontrer, parler ensemble. Grâce à toi, nous pouvons partager nos difficultés et nos joies ».

Qui plus est, contrairement, en effet, à ce que pratique la liturgie romaine traditionnelle, presque tout est désormais dit à haute voix, notamment la prière eucharistique. Or, le silence du canon, attesté au IXème siècle, servait dans la liturgie latine d’iconostase morale. Le « secret » de l’action sacrée était l’une des grandes caractéristiques romaines, image de la prière silencieuse du Christ marchant au sacrifice. Désormais, cette barrière mystérieuse n’existe plus, la diction à haute voix soulignant, par ailleurs, la forme assez commune du discours. On en retire l’impression de « bavardage continuel », repoussant tout silence de recueillement. Ceci d’autant plus que le célébrant, volens nolens, s’attribue à lui-même la cérémonie comme un long discours personnel.

On notera aussi une accentuation qui tient au fait que la théologie des années cinquante et soixante avait été marquée par sa découverte naïvement admirative des sciences humaines. Le phénomène s’est traduit en liturgie par le désir de se montrer en lien avec les réalités terrestres. La poignée de main échangée par les participants à l’eucharistie avant la communion souligne leur solidarité. Les « eucologes » qui remplacent l’offertoire, valorisent la signification du pain et du vin comme « fruits de la terre et du travail des hommes ».

Ces affaissements du sacré sont ainsi le fait des nombreux éléments profanes introduits dans la célébration : l’intervention d’hommes et femmes en costume de ville pour faire les lectures ou pour donner la communion comme ministres extraordinaires ; la poignée de main ou le baiser sur les deux joues en guise de signe de paix ; le souhait d’un bon dimanche aux paroissiens au moment du renvoi, comme le fait le boulanger-pâtissier à ses clients.

Il faut d’ailleurs insister sur le fait que la généralisation de la célébration intentionnellement face au peuple concourt grandement à une baisse rituelle. Cette forme de célébration s’était beaucoup répandue au début des années 60, pour devenir quasi générale vers 1964-1965, de sorte que la réforme conciliaire n’a même pas eu à légiférer sur ce point. On pourrait, au reste, soutenir que les textes la considéraient théoriquement comme une exception (1), laquelle était déjà devenue quasiment la règle. La célébration nouvelle, avec l’autel-table rapproché des fidèles, sur lequel sont accomplis à la vue de tous des gestes assez communs, fait pratiquement corps avec le face au peuple, comme le soulignent les réactions violentes que produisent toute invitation à l’abandonner (2).

Alors que les liturgies traditionnelles, latines ou grecques, font toucher le surnaturel, paradoxalement, en soulignant dans leurs gestes et leurs paroles le caractère transcendant du mystère qu’elles dévoilent en le voilant, par une sorte de jeu continuel d’éloignement/rapprochement (3), de toutes ces « insertions dans la vie » pratiquées par la réforme, il résulte clairement une impression de rabaissement de la transcendance du message.

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(1) Voir Cyrille Dounot, « Plaidoyer pour la célébration ad orientem », L’Homme nouveau, 3 décembre 2016, p. 11.

(2) Voir celles provoquée par le discours prononcé le 5 juillet 2016 par le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation du culte divin, ouvrant à Londres le colloque Sacra Liturgia.

(3) Voir Martin Mosebach, La liturgie et son ennemi, Hora Decima, 2005.

SOURCE – Paix Liturgique – lettre n°620 – 13 novembre 2017

Note de la rédaction : Une hémorragie du sacré, mais aussi et surtout l’invalidité, le tarissement de la source de toutes les grâces qu’est la Sainte Messse., des sacrements douteux…..

 

LA MESSE DE PAUL VI: UNE HÉMORRAGIE DU SACRÉ

Surtout pas de prosélytisme

Intrusion islamiste au carmel de Verdun

Title-1510864651Vendredi 10 novembre, vers 17 h, au moment de l’office de Vêpres, deux individus d’une trentaine d’années, barbus et vêtus normalement, pénètrent dans le Carmel de Verdun. Après avoir discuté avec la sœur présente à l’accueil, cette dernière leur a dit que l’office allait commencer. Ils lui ont demandé s’ils pouvaient aller dans la chapelle. Elle a dit oui.

Une fois dans la chapelle, ils ont prié en arabe pendant les vêpres. Ils se sont présentés comme des annonciateurs et leur ont dit : « si vous ne vous convertissez pas, vous irez en enfer ».

A l’issue de l’office, l’un des deux hommes « aurait rédigé les mots « Allah Akbar » sur le livre d’or de l’église ». Les deux hommes sont enfin repartis comme ils étaient venus en remerciant la sœur pour son accueil.Les deux individus ont été interpellés à Verdun le 11 novembre et placés en garde à vue dans les locaux du commissariat. À l’issue de celle-ci, ils ont été déférés devant le procureur de la République de Verdun, le 13 novembre, puis placés sous contrôle judiciaire par le Juge des libertés et de la détention. Ils sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Verdun pour être jugés à l’audience du 28 avril 2018 à 8 h 45 du chef de violences volontaires aggravées (sans incapacité totale de travail et en réunion). Les violences, dans ce cas, sont des violences psychologiques. Ils encourent une peine de trois ans d’emprisonnement et 45.000 € d’amende.

Surtout pas de prosélytisme

Un pape selon nos besoins


Deux amis : le cardinal Gianfranco Ravasi et Oscar de Alfonso Ortega, Grand Maître de la Grande Loge d’Espagne

 Chronique de l’infiltration maçonnique dans l’Église, par Paul Delance – Octobre 2017

Accès à notre dossier « La franc-maçonnerie, ennemie déclarée du Christ et de l’Eglise »

Que des clercs aient été francs-maçons n’est pas un mythe, mais une vieille histoire. Toutefois, cette infiltration de la maçonnerie dans la hiérarchie ecclésiastique est devenue bien plus significative dans les décennies récentes. Jusqu’où les loges ont elles étendu leur influence dans l’Église ?

Ce que nous devons demander, ce que nous devons chercher et attendre, comme les Juifs pour le Messie attendu, c’est un pape selon nos besoins. Alexandre VI, avec tous ses crimes privés, ne nous conviendrait pas, car il n’a jamais commis une erreur en matière religieuse. Clément XIV, au contraire, nous conviendrait de la tête aux pieds. » Tel est, en 1818, le dessein des Carbonari, société secrète italienne liée à la franc-maçonnerie (1).

UN PAPE SELON LES BESOINS DE LA MAÇONNERIE

En mars 2013, à la suite de l’avènement au siège pétrinien de l’évêque de Buenos Aires, Jorge Maria Bergoglio, des quatre coins du monde surgissent les félicitations de diverses loges maçonniques. En date du 13 mars 2013, Luciano Nistri, de la Grande Loge virtuelle de l’Italie, publie un communiqué où il exprime son contentement au nom de ses « frères troispoints » :

« L’Église catholique a choisi comme pontife le jésuite Jorge Mario Bergoglio, qui a pris le nom de François. (…) Dès le premier moment, le pape François, un homme qui vient « presque du bout de l’univers », rejetant la robe d’hermine et la croix en or remplacée par sa croix de fer, a accompli son premier acte tangible. Dans ses premières paroles de salutation, il a favorisé une volonté de dialogue avec le monde et avec l’humanité, nourrissant l’espoir vivant pour les laïcs et les non-croyants qu’un changement soit en cours. Peut-être que cela est vraiment ce que le monde attend et qu’il attendait. Une nouvelle Église qui sait comment reconnecter l’amour avec la vérité dans une confrontation entre les institutions qui ne sont plus retranchées dans la défense de leur propre pouvoir (…). Un message que la maçonnerie perçoit comme une nette rupture avec le passé (…). Au nouveau pontife, nous envoyons nos meilleurs voeux de bon travail pour les années à venir (2).»

Le 14 mars 2013, le communiqué du grand-maître du Grand-Orient d’Italie, Gustavo Raffi, est tout autant dithyrambique : « Avec le pape François, rien ne sera peut-être plus comme avant. Notre souhait c’est que le pontificat de François (…) puisse marquer le retour de l’Église-parole par rapport à l’Église-institution, en promouvant une confrontation ouverte avec le monde contemporain, avec croyants et non-croyants, selon le printemps de Vatican II (3). »

Le grand-maître Raffi espère que François montrera « au monde le visage d’une Église qui doit retrouver l’annonce d’une nouvelle humanité » et que « la simple croix qu’il porte sur sa veste blanche laisse espérer qu’une Église du peuple retrouve la capacité de dialoguer avec tous les hommes de bonne volonté et avec la maçonnerie qui (…) travaille pour le bien et le progrès de l’humanité (…). »

Ne pouvant détruire l’Église catholique, la maçonnerie, tout comme le protestantisme dont elle est la fille fidèle, a résolu de l’infiltrer afin d’user de sa structure et des ses rouages pour « bâtir » un monde selon ses idéaux progressistes : « le but (de la franc-maçonnerie) n’est plus de détruire l’Église, mais de se servir d’elle en l’infiltrant (4) » déclarait la Loggia en 1908.

Presque deux siècles séparent la déclaration de la Haute Vente de l’élection de François. La maçonnerie semble donc avoir atteint son but, elle a un pape comme elle l’entend. Mais pour arriver à ce résultat victorieux, les temples occultes ont inexorablement favorisé les contacts avec les hommes d’Église. Afin d’amener subrepticement ces derniers à penser et à concevoir la destinée du monde futur et la rédemption salvatrice de l’humanité à travers le prisme des « Lumières », des valeurs humanistes et progressistes ont été échafaudées dans les loges souterraines : mettons de côté le Christ, place à l’Homme ; pareillement pour les dogmes catholiques qui sont détrônés au profit des droits de l’homme sans Dieu ; une trilogie révolutionnaire, liberté-égalité-fraternité, vient remplacer une trinité divine.

Un tournant décisif dans son action d’infiltration fut Vatican II qui engagea résolument le monde catholique dans la voie tracée par l’humanisme maçon : « Nous souhaitons de tout coeur la réussite de la révolution de Jean XXIII (…). Tout franc-maçon digne de ce nom (…) ne pourra pas faire autrement que de se réjouir sans aucune restriction des résultats irréversibles du Concile (5) » soulignait le baron Yves Marsaudon, dirigeant du conseil suprême français des francs-maçons de rite écossais, et ami de Jean XXIII.

VATICAN II, UN TOURNANT DÉCISIF

« La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion, car c’en est une, de l’homme qui se fait Dieu », s’écria Paul VI lors de son discours de clôture de Vatican II.

« Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes, qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme (6).»

Cette reconnaissance par le pape Montini des valeurs véhiculées par les temples occultes a engagé un processus de réhabilitation de la maçonnerie auprès des fidèles catholiques. Le vaticaniste italien Marco Tosatti relate, dans un article d’avril 2017, que le grand maître de la loge du Grand-Orient d’Italie, l’avocat Raffi, constatait lors de deux entretiens, l’un en 1999 et l’autre en 2003, que pendant le pontificat de Paul VI « la franc-maçonnerie avait eu une grande période de dialogue avec l’Église. Plusieurs dans le clergé ont parlé alors de la fin de la censure antimaçonnique et ont plaidé en faveur de la compatibilité entre l’Église et la Loggia (7). » L’humanisme gnostique va, à partir de ce concile imprégné d’idéaux maçonniques et de la main amicale offerte par Paul VI, s’épanouir librement à l’ombre de l’Église catholique, pénétrer en profondeur sa structure et sa hiérarchie, circonvenir nombre de prélats romains. Mgr Annibale Bugnini, le concepteur du nouvel Ordo Missæ et très probablement frère maçon, se plaira dès lors à invoquer la nouvelle « Église conciliaire » issue de Vatican II dont Mgr Bernard Tissier de Mallerais dresse ainsi le portrait : « Formellement considérée, l’Église conciliaire est (…) le fruit d’un plan ourdi par la franc-maçonnerie (8).» [Alors comment se soumettre à elle, à sa « juridiction » pour les mariages, pour les sacrements….à son code de 1983 ?]

Toute idéologie – mais l’on peut parler raisonnablement pour la maçonnerie également de religion – a besoin de s’incarner dans une parcelle d’humanité pour progresser et se perpétuer. Les contacts entre maçons et ecclésiastiques sont donc primordiaux pour imposer d’abord, raffermir ensuite, les valeurs humanistes, fruits de la modernité protestante, au sein du monde romain. D’abord secrètes, particulièrement sous le pontificat du saint pape Pie X qui fit courber la tête aux modernistes et les fit rentrer dans leurs tanières obscures, les relations amicales entre maçons et clercs progressistes se firent par la suite moins secrètes et simplement discrètes [Voir le GREC…]. Depuis le concile, elles s’affichent plus ouvertement au grand jour.

LA LISTE PECORELLI

Certains prêtres, évêques ou théologiens, voire papes, ne dédaignent pas de se glorifier publiquement de leurs amitiés occultes. Et que cette proximité porte une partie d’entre eux à s’affilier à une loge quelconque ne fait guère de doutes. La discrétion semble cependant encore de mise pour la gent sacerdotale.

Les mentalités ne sont pas encore totalement prêtes à auréoler de prestige les prêtres francsmaçons. Cependant malgré leur désir de rester cachés, le 12 septembre 1978, un journaliste italien à l’Osservatore Politico, membre de la loge P2, Mino Pecorelli, publiait un article intitulé « La Grande Loge vaticane » dans lequel figurait, accompagné des dates d’adhésion, numéros de matricule et sigles maçonniques, une liste de plus d’une centaine d’ecclésiastiques maçons, cardinaux, évêques, simples prêtres, parmi lesquels on retrouve les noms des cardinaux Jean-Marie Villot, Augustin Bea et Augustin Casaroli, dont deux furent secrétaires d’État au Vatican, emploi équivalent à celui de premier ministre. Six mois après la publication de cet index sulfureux, Pecorelli était, étrangement, assassiné.

Si, pour brouiller les pistes, le journaliste a pu introduire des noms de non-affiliés, le professeur Carlo-Alberto Agnoli, dans une étude éditée au Courrier de Rome en 2001 et intitulée « La maçonnerie à la conquête de l’Église », estime fiable (9) la liste Pecorelli, « symptôme d’une pénétration de la maçonnerie dans les plus hautes hiérarchies ecclésiastiques, à semer le doute que cette secte ait pratiquement pris la barre de cette Église catholique (10) ».[C’est donc le moment de rallier !!??]

Conférences, invitations et réceptions de part et d’autre, éloges funèbres, congratulations, etc., toutes les occasions sont bonnes pour cimenter cette embrassade mortelle pour l’Église catholique dont la maçonnerie universaliste, messianique et farouchement anti-catholique dans son fondement, veut la perte : cette infiltration suave et douce est mue par cette finalité destructrice que Mgr Marcel Lefebvre avait dénoncée : « (…) je ne peux pas nier que Rome est sous l’influence de la maçonnerie ! Rome est sous l’influence des maçons ! C’est sûr, voyez : réconcilier avec les principes de 89, les principes maçonniques ! C’est ce que disait le cardinal Ratzinger, il ne s’en cache pas ! Vatican II est un effort pour se réconcilier avec 89. Vous vous rendez compte ? C’est effrayant ! (…) C’est maçonnique, c’est vraiment une révolution à l’intérieur de l’Église. Le diable a fait son coup de maître : il s’est servi de l’Église pour détruire l’Église ! Il s’est servi des autorités de l’Église pour détruire l’Église (11) !» [Mais Mgr Fellay est allé demander une juridiction et reconnait ces autorités, comme légitimes]

Les exemples des liens divers et variés qui unissent ces libéraux voulant amener l’Église à s’allier avec la maçonnerie regorgent dans l’histoire récente.

UN DOCUMENT INÉDIT

Un document inédit, publié après l’élection de Jorge Maria Bergoglio par deux journalistes italiens, Giacomo Galeazzi et Ferruccio Pinotti, et dans leur ouvrage Vatican maçon édité en 2013, témoigne du rapprochement opéré notamment depuis le concile Vatican II : une lettre écrite 12 par le cardinal Silvio Oddi (1910-2011), protecteur de la Militia Templi et considéré comme un conservateur, et l’ex-grand maître du Grand- Orient italien, l’avocat romain Virgilio Gaito. Dans cette missive adressée au pape Jean-Paul II et que les deux journalistes situent entre les années 1999-2001, ces deux personnalités demandaient au pontife polonais « un grand pacte » de pacification entre l’Église et la franc-maçonnerie afin qu’elles « marchent ensemble » pour guider « le troupeau » des hommes. Ils en appelaient à l’union des deux institutions pour « le bien de l’humanité » et à la reconnaissance officielle de la part du Vatican de l’entente possible entre foi catholique et appartenance à la maçonnerie.

Si la Déclaration sur la franc-maçonnerie de novembre 1983 publiée par la Congrégation pour la doctrine de la foi, dirigée à l’époque par le cardinal Joseph Ratzinger, renouvelle l’interdiction de l’appartenance pour un catholique aux loges maçonniques, le code de droit canonique de cette même année 1983 est en revanche bien plus ambigu et laisse une porte ouverte à la double obédience en levant la peine d’excommunication. [Voilà au moins une bonne raison pour le rejeter] L’article 1374 dispose en effet : « Qui s’inscrit à une association qui conspire contre l’Église sera puni d’une juste peine ; mais celui qui y joue un rôle actif ou qui la dirige sera puni d’interdit. » La franc-maçonnerie n’est plus mentionnée en tant que telle tandis que l’expression « association qui conspire contre l’Église » est assez floue pour que les maçons se justifient en s’estimant amis et non ennemis du Vatican, donc ne tombant pas sous le coup de ce canon ecclésiastique.

D’ailleurs les louanges des frères « trois-points » envers le pape François sont là pour les affranchir aux yeux du public de toute volonté de conspiration contre la Rome néomoderniste et néo-protestante actuelle, qui leur convient si bien. Un rapide tour d’horizon de la presse maçonne donne une idée de l’amplitude de l’affection portée au pape argentin qui fut, il est vrai, en tant qu’évêque de Buenos Aires, membre honoraire du Rotary Club (13), antichambre des loges.

Forts de la nouvelle orientation donnée par le Concile, il est certain que nombreux sont les ecclésiastiques qui ont été ou sont au service des deux institutions. L’abbé Jean Claude Desbrosse, avec l’accord de son évêque, Mgr Le Bourgeois d’Autun, était entré, en 1980, à la Grande Loge nationale française. Son décès fut annoncé par son obédience sur le carnet mondain du Figaro du 9 décembre 1999 en ces termes : « On nous prie d’annoncer le retour à l’Orient éternel de l’abbé J.-C. Desbrosse ». Il était également précisé qu’« une messe de funérailles a été célébrée le samedi 4 décembre à la cathédrale d’Autun (14) ».

Pareillement la disparition du très progressiste jésuite le cardinal Carlo Martini, le 31 août 2012, soutien du cardinal Bergoglio lors du conclave de 2005, fut saluée par le Grand-Orient italien en ces termes :

« Maintenant que les célébrations rhétoriques et les condoléances emphatiques ont laissé place au silence et à la souffrance du deuil, le Grand-Orient démocratique salue avec affection le frère Carlo Maria Martini, passé à l’Orient éternel (15). »

Dans leur petite biographie de Martini publiée à la suite de leurs condoléances, les frères maçons révèlent à demi-mot l’affiliation du prélat à la confrérie des Libres Maçons.

Le 28 juillet 2013, lors du décès du cardinal Ersilio Tonini, le grand maître Raffi s’exprime par des mots qui ne laissent, là aussi, pas beaucoup de doutes quant à l’appartenance du prince de l’Église aux loges : il pleure « l’ami, l’homme de dialogue avec les maçons, le maître de l’Évangile social. Aujourd’hui, l’humanité est plus pauvre » et il ajoute cet hommage au pape François qui donne une perspective particulière à ce pontificat : « l’Église du pape François est une Église qui promet d’être respectueuse de l’altérité et de partager l’idée que l’État laïc promeut la paix et la coexistence des diverses religions (16).»

Entre les amis de la maçonnerie, qu’ils soient affiliés ou simples proches, les murs tombent et les ponts chers à François se multiplient, favorisés qu’ils sont par des artisans du rapprochement, tel le cardinal Gianfranco Ravasi. Le 14 février 2016, ce prélat publie, sur le quotidien italien Il Sole 24 ore, une tribune adressée à « ses chers frères maçons » dans laquelle il leur reconnaît « tant de valeurs communes ». Le site de la Fraternité Saint-Pie X en France, La Porte Latine, rapporte que le 8 mars suivant, « Oscar de Alfonso Ortega, grand maître de la Grande Loge d’Espagne lui a chaleureusement répondu en soulignant le « grand courage » de son « honorable frère Gianfranco ». L’hommage va même si loin que la Grande Loge d’Espagne reconnaît, de fait, le cardinal Ravasi comme « maître » et s’adresse ainsi à lui comme à un initié (17).»

Quelques années auparavant, un prêtre de Marseille, Xavier Manzano, directeur adjoint de l’institut de Sciences et de théologie des religions de Marseille et professeur de philosophie fondamentale au grand séminaire régional d’Aixen- Provence, participait officiellement à un colloque maçonnique organisé par la Grande Loge de France, la Grande Loge traditionnelle et symbolique Opéra et la Grande Loge féminine de France, sans que son évêque Mgr Georges Pontier ne condamne ce grave scandale (18).

En 2013, une autre affaire qui implique un prêtre franc-maçon fait grand bruit : Pascal Vesin, curé de la paroisse Sainte-Anne d’Arly-Montjoie, à Megève, va plus loin dans le rapprochement entre maçonnerie et Église : il appartient tout bonnement au Grand Orient de France. Destitué de sa charge de curé par son évêque après que sa double obédience a été rendue publique, il entame un long pèlerinage à Rome dans l’espoir vain d’y rencontrer le pape François afin de plaider la cause de cette ouverture. Il lui a notamment adressé une lettre qui a été expédiée au Vatican « par quatre ou cinq canaux, notamment via certains cardinaux ». Pascal Vesin explique que sa démarche « est dans la dynamique de ce que le nouveau pape annonce et semble commencer à faire (19) ». Dans la suite de ce dossier, le cas du père Vesin est raconté dans ses détails.

LES PAPES ET LA DÉDIABOLISATION DE LA FRANC-MAÇONNERIE

Il faut admettre que les papes conciliaires eux-mêmes ont donné l’exemple de cette amitié contre-nature. Tout comme elle salue l’action de François et de Paul VI, la maçonnerie a honoré celle de Jean-Paul II en lui discernant, par l’intermédiaire de la loge du Grand-Orient italien, sa plus grande distinction, l’Ordre de Galilée, car, expliquait-elle, le pape a promu « les valeurs de la franc-maçonnerie universelle : fraternité, respect de la dignité de l’homme, et l’esprit de tolérance, points centraux de la vie des vrais maçons (20) ».

Le 22 mars 1984, le pape polonais reçut les Bnai’B’rith, puissante maçonnerie juive. Son allocution témoigne du changement opéré envers la maçonnerie : « Le simple fait de votre visite, dont je vous suis reconnaissant, est en lui-même une preuve du développement et de l’approfondissement constants de ces relations (21). » L’année précédente, le 18 avril, ce furent les membres de la Trilatétrale qui eurent l’honneur d’une audience publique avec Jean-Paul II, lequel leur adressa ses compliments : « C’est avec plaisir que je reçois les membres de la commission Trilatérale... Et que Dieu, le Créateur de la personne humaine et le Seigneur de vie rende efficace votre contribution à l’humanité (22). » On ne peut être plus explicite quant à l’estime que porte le pontife à l’action humaniste des maçons !

Benoît XVI ne négligea pas lui non plus d’accueillir et de féliciter les frères du Bnai’B’rith : le 18 décembre 2006, il recevait une délégation de la secte au Vatican avec ce message :

« Je suis heureux de saluer votre délégation du B’nai B’rith International à l’occasion de sa visite au Vatican » et continue en souhaitant « à nos communautés non seulement d’entrer en dialogue, mais également d’être des partenaires en vue d’oeuvrer ensemble au bien de la famille humaine (…) en promouvant les valeurs spirituelles et morales enracinées dans nos convictions religieuses (23). »

LE « MARIAGE ADULTÈRE »

La rencontre entre libéraux, qu’ils soient maçons ou catholiques, a bien eu lieu. Le dialogue et la collaboration entre les deux institutions sont à l’honneur depuis le concile Vatican II : « J’ai un rêve, écrit un maçon italien de haut grade, le sénateur Paolo Amato en 2008 : qu’une alliance entre les « porteurs » de sens, de valeurs, comme l’Église et la maçonnerie, soit établie (24). »

Son rêve d’alliance est en train de devenir une réalité tangible. Mgr Lefevbre constatait qu’elle était déjà en chemin lors d’une conférence à Saint-Nicolas-du- Chardonneret le 13 décembre 1984 :

« Or c’est ce que font les hommes d’Église actuellement. Nous le voyons sous nos yeux, c’est clair, partout. Depuis le Concile le libéralisme a investi les postes les plus importants de l’Église, depuis le pape jusqu’aux cardinaux de Rome, jusqu’à la Curie.[Et c’est à ces bons frangins que l’on va demander d’être accepter comme nous sommes ???]

« Le libéralisme s’est implanté dans l’Église, donc la compromission des hommes d’Église avec les hommes de Satan, par un pacte ouvert (…) et ce pacte a été signé à l’occasion du Concile ouvertement, publiquement avec les francs-maçons, avec les protestants, avec les communistes. Nous assistons à ce mariage, à ce mariage adultère, abominable entre les hommes d’Église et la révolution et les idées qui vont contre Dieu et Notre- Seigneur Jésus-Christ, contre son règne. C’est abominable.»

Parallèlement à la pénétration des idées humanistes germées dans les loges maçonniques au sein de l’Église catholique, se sont aussi réalisées une affiliation des hommes d’Église à la secte et une « dédiabolisation » au sein du monde catholique de la franc-maçonnerie. L’infiltration et la proximité ayant persévéré, les maçons ont enfin, avec le pape François, « un pape selon [leurs] besoins ». Plus que jamais la recommandation de Léon XIII dans l’encyclique Humanum genus est à l’ordre du jour : il faut « arracher à la franc-maçonnerie le masque dont elle se couvre et la faire voir telle qu’elle est ».

Paul Delance

Sources : Fideliter n° 239 de septembre-octobre 2017 – La Porte Latine du 11 novembre 2017

Notes

(1) – www.dominicainsavrille.fr ; fr.wikipedia. org/wiki/ Alta_Vendita ; De l’instruction permanente de l’Alta Vendita, art. xix
(2) – blog.libero.it
(3) – www.grandeoriente.it
(4) – cité par Michael Davies, Pope John’s Council, vol. 2 : « Liturgical Revolution », Angelus Press, 1977, p. 165.
(5) – www.courrierderome.org
(6) – w2.vatican.va
(7) – www.marcotosatti.com
(8) – www.dominicainsavrille.fr
(9) – www.revue-item.com
(10) – www.a-c-r-f.com
(11) – Mgr Lefebvre, Cospec 118-B (20 mai 1986)
(12) – Giacomo Galeazzi et Ferruccio Pinotti, Vaticano massone, Piemme
(13) – rotaryba.com.ar
(14) – www.revue-item.com
(15) – www.grandeoriente-democratico.com
(16) – www.grandeoriente.it
(17) – laportelatine.org
(18) – www.contre-info.com
(19) – www.liberation.fr
(20) – The Remnant, Saint-Paul, MN, 30 avril 2000, p. 6. 21 – Cité par Daniel Leroux, Pierre m’aimes-tu ?, éditions Fideliter, 1988, p. 80.
(22) – Ibid., p.79.
(23) – w2.vatican.va
(24) – www.grandeoriente.it

 

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