DESIDERATUS CUNCTIS GENTIBUS

DESIDERATUS CUNCTIS GENTIBUS


Message de l’archevêque Carlo Maria Viganò  à l’occasion de la fin de l’année civile



Salvum fac populum tuum, Domine, et benedic hereditati tuæ.

Et rege eos, et extolle illos usque in æternum. 

En ces dernières heures qui marquent la conclusion de l’année civile, chacun de nous se prépare à prendre part aux fonctions solennelles par lesquelles l’Église élève à la divine Majesté les louanges d’action de grâce du Te Deum.


Te Deum laudamus : te Dominum confitemur. Nous te louons, ô Dieu, nous te proclamons Seigneur. Dans ce pluriel, nous percevons la voix auguste de l’Épouse de l’Agneau, parée des joyaux précieux des Sacrements et des pierres les plus précieuses de sa couronne royale : le très auguste Sacrement de l’Autel, le Sacro-saint Sacrifice de la Messe et l’Ordre sacerdotal. Et c’est devant le Saint Sacrement que tous, debout comme il sied à des vainqueurs avec le Christ au jour du triomphe, nous rendons grâce à Dieu pour l’année qui s’achève.


Regardons donc ce dont nous devons rendre grâce à la Très Sainte Trinité.

Remercions le Seigneur Dieu de nous avoir punis pour notre tiédeur, nos silences, notre tendance au compromis, nos hypocrisies, notre soumission à l’esprit du monde et aux erreurs des idéologies dominantes. Ce sont ces péchés et ces échecs qui ont permis à ceux qui nous imposent aujourd’hui la tyrannie du Nouvel Ordre Mondial de prospérer dans le monde civilisé, et à ceux qui excommunient aujourd’hui un prêtre pro-vie et promeuvent scandaleusement des prélats et des clercs corrompus et hérétiques de prévaloir dans le monde ecclésiastique.

Que dans le monde civilisé, la démocratie se transforme en apostasie des nations et en massacre cruel des innocents.

Que le Concile Vatican II introduirait les principes de la Révolution dans l’Église comme un levier subversif pour la détruire de l’intérieur.

Dans le monde civilisé, le péché et le vice sont encouragés, tandis que l’honnêteté, l’intégrité et la moralité chrétienne sont bafouées et piétinées, voire criminalisées.

Que dans le monde ecclésiastique, les fidèles et les clercs qui demandent à professer la Foi catholique et à la célébrer selon le Rite Apostolique sont persécutés, tandis que le Sanhédrin du Vatican adore une idole infernale sur la tombe du Prince des Apôtres.

Que dans les mondes civil et ecclésiastique – significativement alliés – la marque sanitaire de la Bête a été imposée à des milliards de personnes, au nom d’un plan délirant de contrôle de la population mondiale et en utilisant comme prétexte une maladie qui ne s’est avérée curable et non mortelle qu’après que l’interdiction des thérapies appropriées ait causé suffisamment de morts pour terroriser les masses.

Qu’une opération de l’OTAN prévue de longue date soit impunément présentée comme une guerre contre un envahisseur visant à détruire l’économie des nations occidentales, alors qu’il est clair que la crise ukrainienne contribue à la mise en œuvre de la Grande Réinitialisation, ni plus ni moins que Covid-19, et qu’elle permet à Joe Biden de cacher les preuves de la corruption de sa famille et de la présence de laboratoires biologiques liés au Pentagone.

Que dans les institutions civiles et ecclésiastiques, le chantage des fonctionnaires augmente au fur et à mesure que leur carrière s’élève, et qu’aucun citoyen, aucun croyant n’exige que les corrompus et les pervers soient destitués et poursuivis.

Ce dont nous sommes témoins aujourd’hui est le résultat inévitable d’une série de petits pas, dont chacun aurait pu être évité si seulement nous avions exercé un minimum de jugement critique et élevé la voix, si seulement nous avions protesté pour défendre nos droits violés par ceux qui auraient dû les protéger en premier lieu. Le divorce, l’avortement, l’euthanasie, la sodomie, le genre, le libéralisme de gauche ou de droite, l’immigrationnisme, la culture du cachet, le globalisme, la dictature sanitaire, l’écologisme malthusien, l’œcuménisme, la synodalité… A chaque fois, nous aurions pu et dû dénoncer la menace qui se profilait, et pourtant nous nous sommes tus, de peur de paraître complotistes, d’être taxés d’intégristes, de subir l’ostracisme social et ecclésial à cause de nos idées ou de notre Foi. « Chacun est libre de faire ce qu’il veut, si cela me permet aussi d’être catholique et d’aller à la messe en latin », disent ceux qui se sont laissés contaminer par la pensée libérale. Mais ce même « faire ce qu’il veut » a permis aux manipulateurs des masses de changer la société et de faire de nous des étrangers dans notre patrie, que ce soit la Nation ou l’Église.

Pourtant, nous savions très bien que le projet de libéralisme maçonnique devait être combattu par les catholiques, suite aux avertissements répétés et aux multiples condamnations des Pontifes romains. Nous savions que les libéraux accordent leur tolérance à tous, sauf aux catholiques, et que leur pire ennemi est le Christ, le roi des nations, car là où il règne, les ennemis de Dieu et de l’humanité sont dans les stocks et non au sommet des gouvernements. Nous savions très bien que la rébellion contre Dieu dans les choses temporelles et dans les choses spirituelles ne peut mener qu’à la dictature ou à l’anarchie, et pourtant nous avons permis que la Justice soit bafouée dans les tribunaux, que les droits des travailleurs soient bafoués dans les entreprises, que des traitements soient empêchés dans les hôpitaux, que des mensonges soient répandus dans les médias, que la morale des jeunes soit corrompue dans les écoles, et que le Magistère soit contredit en chaire.

Ceux qui ont occupé jusqu’à présent des positions d’autorité l’ont fait en usurpant le pouvoir dans le but opposé à celui pour lequel il existe. Comme je l’ai dit précédemment, nous nous sentons traités comme des étrangers, voire comme des ennemis de l’État en tant que citoyens et de l’Église en tant que fidèles, tandis que les véritables étrangers et les véritables ennemis de l’État sont accueillis, honorés et obéis dans leurs projets « humanitaires » et « philanthropiques » délirants. Et certains d’entre nous, face à cette opération d’ingénierie sociale et religieuse, ont renoncé à se battre, voire se sont rangés du côté des conspirateurs, ont choisi de plaire aux puissants, d’accompagner leurs plans subversifs dans les Parlements, dans les couloirs des institutions internationales, dans les cathédrales et même sous la coupole de Saint-Pierre. Conformité, lâcheté, courtoisie ; avec l’espoir que la trahison d’aujourd’hui par laquelle ils écrasent leur prochain – qu’il s’agisse d’un citoyen demandant des gouvernants honnêtes ou d’un croyant demandant des bergers saints – leur épargnera une décimation ultérieure. Ils oublient, ces gens, que la Révolution dévore ses propres enfants comme Saturne, et qu’aucun des complices de la première heure n’est sauvé de la potence, réelle ou médiatique.

Le Seigneur est notre Père et, en tant que Père, il nous punit pour que nous comprenions nos fautes, que nous nous repentions et que nous changions de vie. Deus, qui culpa offenderis, pœnitentia placaris, dit une prière de Carême ; ô Dieu, qui est offensé par la culpabilité et apaisé par la pénitence : il y a la culpabilité, il y a la Majesté de Dieu infiniment offensée, il y a la nécessité du châtiment. Flagella tuæ iracundiæ, quæ pro peccatis nostri meremur, les fléaux de votre indignation, que nous méritons à cause de nos péchés. Comme cela est si souvent arrivé au peuple d’Israël.


Béni soit donc ce châtiment, qui dure depuis plus de deux ans, et qui est destiné à durer si nous ne nous rendons pas dignes d’en être épargnés, en donnant des signes de conversion, de repentir, d’expiation et de réparation. Bénie soit cette année peu propice que nous laissons derrière nous, au cours de laquelle la farce de la pandémie a montré sa nature criminelle en révélant le projet de mort de l’élite mondialiste ; au cours de laquelle le cynisme impitoyable des organismes internationaux s’est manifesté par une propagande hypocrite en faveur de gouvernements parmi les plus corrompus et soumis à la Grande Réinitialisation, montrant de quels mensonges sont capables ceux qui ne reconnaissent pas le principe transcendant de la Vérité, et qui s’illusionnent en pensant qu’ils peuvent utiliser le transhumanisme pour annuler l’œuvre même du Créateur, à l’image et à la ressemblance duquel nous avons été créés. Béni soit l’effronterie avec laquelle les tyrans du Nouvel Ordre Mondial nous ont montré les horreurs qui nous attendent si nous restons inertes et nous soumettons à leur chantage sanitaire, environnemental, énergétique, économique ou guerrier. Bénissez l’arrogance de la secte bergoglienne, complice du pouvoir et servante de l’idéologie maçonnique, qui avec sa condescendance envers les méchants et sa sévérité pharisienne contre les bons révèle même aux simples son apostasie, découvre la gangrène de ses propres vices. Comme Job, nous bénissons surtout le Seigneur dans les moments de tribulation, parce que dans ces épreuves – même les plus ardues et douloureuses – nous devons voir l’intervention de la Providence, la main aimante de Dieu qui ne nous abandonne pas à nous-mêmes, finis bien pire que de garder les cochons, comme cela est arrivé au fils prodigue.

Miserere nostri, Domine, miserere nostri. Fiat misericordia tua, Domine, super nos, quemadmodum speravimus in te. Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous. Accorde-nous, Seigneur, ta miséricorde, dans la mesure où nous avons espéré en toi. Ayez pitié de Vos enfants abandonnés par leurs gouvernants et leurs bergers. Aie pitié de ceux qui, précisément parce qu’ils ne se complaisent pas dans les fausses illusions du temps mais vivent dans la bienheureuse espérance de Ton saint secours, trouvent en Toi la force de mener le bon combat, que ce soit en famille, sur le lieu de travail, depuis les sièges du Parlement ou les rédactions d’un journal, depuis la chaire d’une église de campagne ou depuis la cellule d’un couvent. Ayez pitié de ceux qui ne se résignent pas à l’instauration de l’enfer sur terre du Nouvel Ordre Mondial, ni à l’apostasie non moins infernale de l’œcuménisme iréniste.

Et si nous demandons la fin des fléaux de cette année 2022, alors que nous nous préparons à invoquer avec le Veni, Creator les dons du Paraclet au début de l’année 2023, faisons-le avec l’humilité confiante du fils prodigue : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils (Lc 15,21). Faisons-le en renouvelant notre détermination à obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Ac 5:29), lorsque les hommes abusent de leur autorité pour l’offenser et lui désobéir dans les domaines temporel et spirituel.

Le Te Deum est un hymne d’action de grâce pour la victoire, un chant de triomphe. Mais ce triomphe n’est pas le triomphe passager des hommes, mais le triomphe éternel du Fils de Dieu, qui a vaincu Satan non pas avec des armées et des armées angéliques, mais en mourant sur la Croix, instrument d’ignominie transformé en bannière de gloire par le Sang de l’Agneau. La victoire du Christ – Ego vici mundum, J’ai vaincu le monde, nous rassure Notre Seigneur (Jn 16, 33) – s’accomplit sur le chemin triomphal du Calvaire, que le Corps mystique tout entier doit parcourir jusqu’à la passio Ecclesiæ, à l’exemple du divin Rédempteur, son Chef. Si nous ne nous unissons pas à la Passion du Christ, nous ne pouvons pas ressusciter avec Lui et nous asseoir à Sa droite dans la gloire bénie du Ciel. Si nous ne luttons pas contre le péché sous la bannière du Christ et de la Sainte Vierge, nous ne pourrons pas célébrer le triomphe final sur l’ancien Serpent et ses adeptes. Si nous ne sortons pas de notre torpeur et ne regardons pas les scélérats qui sévissent contre l’Église et l’humanité pour faire disparaître toute trace du Christ, nous n’aurons aucune raison de remercier le Seigneur en chantant le Te Deum, car nous serons restés insensibles à ses châtiments et aux nombreux avertissements qu’il daigne nous envoyer pour nous inciter à lui rendre son amour, cet amour parfait et infini qui a conduit la deuxième personne de la Très Sainte Trinité à s’incarner pour nous racheter. Nous serons alors dignes de ce cauchemar dystopique que les serviteurs du mondialisme maçonnique nous préparent depuis des années et dont nous avons eu un avant-goût terrifiant dans un passé récent.

Chantons donc ce Te Deum avec un cœur renouvelé et dans le but de témoigner notre fidélité au Seigneur, quelles que soient nos capacités et en faisant confiance à son saint secours, d’autant plus puissant que l’assaut de l’Ennemi est plus féroce : In te, Domine, speravi : non confundar in æternum.

Qu’il en soit ainsi.

+ Carlo Maria Viganò, archevêque

31 décembre 2022

S. Silvestri Papæ et Confessoris

DESIDERATUS CUNCTIS GENTIBUS

In eodem sensu, in eadem sententia.

Certains modernistes éminents cherchent à nous faire croire que l’approfondissement de la doctrine peut aboutir à l’inverse de ce qu’elle enseigne.

Saint Vincent de Lérins, prêtre

Saint Vincent, originaire de Toul, aurait, selon la tradition suivi l’exemple de son frère, saint Loup de Troyes, en quittant les armes et en se consacrant à la prière dans la solitude du monastère de Lérins. Il y mena une vie cachée, mais se rendit célèbre par son Commonitorium ou Avertissement contre les hérétiques, ouvrage contre les hérésies, écrit quatre ans après le concile d’Éphèse (435). Il y rappelle l’esprit dans lequel doivent s’engager les travaux théologiques et se dérouler les controverses religieuses. Dans une page lumineuse du chapitre 23, il enseigne que l’immutabilité du fond n’exclut pas un certain progrès, un certain développement du dogme chrétien qui s’exprime dans sa nouveauté « in eodem sensu, in eadem sententia. » On a retenu aussi de lui cette règle exprimée en une formule lapidaire selon laquelle « In ipsa Catholica Ecclesia magnopere curandum est ut id teneamus quod ubique, quod semper, quod ab omnibus » : dans l’Église catholique, il faut apporter le plus grand soin à tenir ce qui a été cru partout, toujours et par tous. Il mourut vers 445-450.

In eodem sensu, in eadem sententia.

La conversion selon François

Le message de Noël de François : Nous devons nous convertir à ce que l’Église a toujours rejeté


François adresse un message de Noël à la Curie romaine vatican.va


« Nous sommes en plus grand danger que tous les autres, car nous sommes assaillis par le ‘démon élégant’, qui ne fait pas une entrée fracassante, mais qui vient avec des fleurs à la main. » –


Les vœux de Noël 2022 de François à la Curie romaine comprennent plusieurs éléments qui sont authentiquement catholiques, et même édifiants, lorsqu’ils sont lus hors contexte. L’un des thèmes dominants, par exemple, est la nécessité de la conversion :


« La conversion est une histoire sans fin. La pire chose qui puisse nous arriver est de penser que nous n’avons plus besoin de conversion, que ce soit en tant qu’individus ou en tant que communauté. Se convertir, c’est apprendre toujours à nouveau à prendre au sérieux le message de l’Évangile et à le mettre en pratique dans nos vies. Il ne s’agit pas simplement d’éviter le mal, mais de faire tout le bien que nous pouvons. Voilà ce que signifie être converti ».

Nous pourrions trouver des exhortations similaires chez certains des grands saints, et tous les saints avaient certainement cet esprit de toujours chercher à mieux connaître, aimer et servir Dieu.
Sans surprise, cependant, François ne limite pas la « conversion » à la croissance en sainteté. Il se concentre sur la « conversion » principalement en termes d’apprentissage de nouvelles choses sur l’Évangile :

« En ce qui concerne l’Évangile, nous sommes toujours comme des enfants qui ont besoin d’apprendre. L’illusion que nous avons tout appris nous fait tomber dans l’orgueil spirituel ».

Avant de voir comment François développe ce thème, nous pouvons nous arrêter pour déchiffrer ces deux phrases. Il est clair qu’il dit que l’orgueil spirituel est mauvais, et nous pouvons tous être d’accord avec cette affirmation, même si la plupart d’entre nous luttent pour éradiquer l’orgueil spirituel de nos vies. Mais il fait également allusion à quelque chose qu’il développe tout au long de son message de Noël : nous ne pouvons pas nous fier aux interprétations que l’Église a données aux Évangiles au cours des deux mille dernières années ; nous devons au contraire les réévaluer pour nous-mêmes à la lumière d’un monde en mutation. Ainsi, selon la logique complètement inversée de François, il est orgueilleux de se soumettre à ce que l’Église a toujours enseigné, et humble de se fier à nos propres capacités intellectuelles. C’est certainement le type d’éloquence que le serpent a utilisé pour tromper Eve dans le jardin d’Éden et les Pères du Concile à Vatican II.


La version de l’Évangile de François ne diffère pas seulement de ce que l’Église a toujours soutenu – elle contredit complètement l’enseignement de l’Église sur de nombreux points importants, comme tout observateur rationnel et honnête peut facilement le discerner.

François a ensuite salué Vatican II pour avoir converti l’ensemble de l’Église :


« Cette année a marqué le soixantième anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II. Qu’a été le Concile si ce n’est un grand moment de conversion pour toute l’Église ? Comme le faisait remarquer saint Jean XXIII : ‘L’Évangile ne change pas, c’est nous qui commençons à le comprendre plus complètement’. La conversion que le Concile a suscitée a été un effort pour comprendre plus complètement l’Évangile et pour le rendre pertinent, vivant et efficace à notre époque. »

François nous rappelle ici à quel point Vatican II est indispensable à son programme et à celui des mondialistes. Vatican II, affirme-t-il, a rendu l’Évangile plus « pertinent, vivant et efficace à notre époque », ce qui signifie que le Concile a donné aux progressistes le soutien dont ils avaient besoin pour mettre en œuvre des initiatives qui sapent ce que l’Église a toujours enseigné.

Le fait que François s’appuie sur Jean XXIII met en lumière un sophisme qui est la clé de tout l’assaut contre le catholicisme : « L’Évangile ne change pas, c’est nous qui commençons à le comprendre plus complètement ». François nous a déjà dit que c’est de l' »orgueil spirituel » de contester cela, mais son message de Noël n’a pas expliqué comment ce soutien à la « conversion du catholicisme » s’accorde avec le serment de saint Pie X contre le modernisme :

« Je tiens sincèrement que la doctrine de la foi nous a été transmise des apôtres par les Pères orthodoxes, exactement dans la même signification et toujours dans le même sens. Par conséquent, je rejette entièrement la fausse représentation hérétique selon laquelle les dogmes évoluent et changent d’une signification à une autre différente de celle que l’Église tenait auparavant.« 

La version de l’Évangile de François ne diffère pas seulement de ce que l’Église a toujours tenu – elle contredit complètement l’enseignement de l’Église sur de nombreux points importants, comme tout observateur rationnel et honnête peut facilement le discerner. Ainsi, lorsqu’il dit que nous devons comprendre l’Évangile de manière plus approfondie, il veut dire en réalité que nous devons abandonner ce que l’Église a toujours enseigné et accepter quelque chose que l’Église a toujours dénoncé. François insiste donc pour que nous croyions maintenant ce que saint Pie X exigeait que tous les prêtres et évêques catholiques rejettent complètement.

François a poursuivi son message de Noël en condamnant les croyances des catholiques qui ne sont pas d’accord avec lui :

 » Le contraire de la conversion, c’est  » l’immobilisme « , la croyance secrète que nous n’avons plus rien à apprendre de l’Évangile. C’est l’erreur de vouloir cristalliser le message de Jésus dans une forme unique, éternellement valable. Au contraire, sa forme doit être capable de changer constamment, afin que son fond puisse rester constamment le même. La véritable hérésie ne consiste pas seulement à prêcher un autre évangile (cf. Ga 1,9), comme nous le dit saint Paul, mais aussi à cesser de traduire son message dans les langues et les modes de pensée d’aujourd’hui, ce que fit précisément l’Apôtre des Gentils. Préserver signifie garder vivant et non emprisonner le message du Christ ».

Le sophisme de François est si élégant que nous pourrions tomber dans le panneau. Peut-être avons-nous vraiment besoin du pape pour traduire le message de l’Évangile dans les nouveaux modes de pensée ? Après tout, le bienheureux Pie IX a écrit quelque chose de similaire :

« 80. Le Pontife Romain peut et doit se réconcilier avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne – Allocution ‘Jamdudum cernimus’, 18 mars 1861″.

Malheureusement pour François, Pie IX a écrit cela comme une proposition condamnée dans son Syllabus des Erreurs de 1864.

Ceux qui ont eu la chance d’ignorer les machinations impies de François ne comprendront peut-être pas pourquoi il doit insister sur de nouvelles interprétations de l’enseignement immuable de l’Église. Pour mieux comprendre ce qui est en jeu ici, il suffit de considérer les paroles sans ambiguïté de saint Paul dans son épître aux Romains :

« C’est pourquoi Dieu les a livrés à des affections honteuses. Car leurs femmes ont changé l’usage naturel en un usage contraire à la nature. Et de même, les hommes aussi, abandonnant l’usage naturel des femmes, se sont enflammés dans leurs convoitises les uns envers les autres, hommes avec hommes travaillant ce qui est immonde, et recevant en eux-mêmes la rétribution qui était due à leur erreur. » (Rm 1, 26-17)

C’est ce que François promeut par son grand soutien public au Père James Martin. C’est ce que nous voyons dans la récente annonce scandaleuse des 50 prêtres homosexuels italiens. Et saint Paul dit que Dieu condamnera non seulement ces pécheurs mais aussi ceux qui consentent à leurs péchés :

« Qui, connaissant la justice de Dieu, n’a pas compris que ceux qui font de telles choses méritent la mort, non seulement ceux qui les font, mais encore ceux qui y consentent » (Rm 1, 32).

Les mondialistes et la mafia de la lavande ne peuvent tolérer ceux qui tolèrent ce que saint Paul a écrit. Et donc nous devons être « convertis », afin que nous soyons suffisamment éclairés pour réaliser que les mots de St Paul signifient exactement le contraire aujourd’hui. Le message de Noël de François : quiconque n’est pas d’accord est plein d’orgueil spirituel et d’hérésie.

Heureusement pour François, le Synode sur la synodalité fournit le mécanisme permettant de convertir ceux qui peuvent l’être et de bannir les traditionalistes têtus qui ne le feront pas :

« Comme cela s’est produit bien d’autres fois dans l’histoire de l’Église, ainsi qu’à notre époque, nous nous sommes sentis appelés, en tant que communauté de croyants, à la conversion. Ce processus est loin d’être achevé. Notre réflexion actuelle sur la synodalité de l’Église est le fruit de notre conviction que le processus de compréhension du message du Christ ne se termine jamais, mais nous interpelle constamment. »

François et les mondialistes ne seront pas satisfaits tant qu’ils n’auront pas fait tout ce qu’ils peuvent pour détruire la religion catholique, et le synode sur la synodalité est l’une de leurs armes les plus puissantes aujourd’hui.

Bien sûr, tout cela est extrêmement pénible, mais Dieu le permet pour le bien des âmes qui l’aiment et veulent faire sa volonté. Lorsque nous voyons à quel point les méchants sont devenus complètement mauvais et effrontés, nous voyons l’œuvre de Satan. Et quand nous voyons que Satan et ces méchants attaquent si vicieusement ce que l’Église a toujours enseigné, nous avons plus de raisons que jamais de nous attacher au vrai catholicisme. De la même manière que le massacre des innocents par Hérode a montré l’importance du Divin Enfant, les attaques de François contre le Catholicisme traditionnel nous montrent à quel point la Foi catholique immuable est vitale aujourd’hui

L’élégante défense par François de mensonges diaboliques – dans son message de Noël, rien de moins – est un signe qu’il sait que les catholiques fidèles ont rejeté son programme. Nous devrions prier pour la conversion de François, mais nous ne pouvons pas prendre part à sa méchanceté anti-catholique et mondialiste. Que Dieu nous donne à tous la grâce de rester toujours fidèles à son Église alors que François et les mondialistes tentent de la détruire. Dieu gagne à la fin, et c’est un grand honneur de faire tout ce que nous pouvons pour lutter pour sa gloire et le salut des âmes. Sainte Vierge Marie, destructeur de toutes les hérésies, priez pour nous !

Source Robert Morisson The Remnant

La conversion selon François

Comprendre Babylone

L’abbé Juan Carlos Ceriani (1954-…) a été ordonné prêtre en 1983 par Mgr Lefebvre. Il exerça son apostolat pour la FSSPX durant 21 années en Argentine puis durant 6 ans en France. En 2009, il publia une Lettre explicative de sa démission de la Fraternité Saint Pie X, où il expliquait comment la FSSPX, en raison de la politique de Mgr Fellay, était passé de l’opération survie en 1988 à l’opération suicide de (2004-2009).

Il est aussi l’auteur de plusieurs livres (dont Le Magistère Romain, le Père Meinvielle et la Liberté Religieuse), d’articles (La Civilisation chrétienne et la Révolution à la lumière des paraboles du grain de moutarde et du fort armé & Inégalité naturelle ou égalitarisme révolutionnaire?), de conférences (Le judaïsme à travers l’histoire & Le judéo-christianisme au cœur de la contre-église aux journées Jean Vaquié en 2006) et de plusieurs émissions spéciales de Radio Cristiandad sur la Théologie de l’histoire et la révolution antichrétienne. Il a aussi écrit plusieurs essais d’après les œuvres du Père Leonardo Castellani dont Le règne du Christ… que nous publions ici mais qui a été conçu en 2007, publié sur Radio Cristiandad en 2010, et qui synthétise de manière magistrale divers réflexions du Père Castellani issues de ses œuvres.

Les lecteurs de la sapiniere.info connaissent déjà le Père Castellani (1899-1981) depuis notre publication L’Apocalypse du Père Leonardo Castellani.

Pour réaliser cette brillante synthèse que vous allez lire, l’abbé Ceriani a particulièrement puisé dans les ouvrages suivants du Père Castellani : DECÍAMOS AYER, Editorial Sudestada. El Estado Servil, página 379 (1945); EL EVANGELIO DE JESUCRISTO, Ediciones Teoría (1959). Domingo Decimocuarto después de Pentecostés, página 302; DOMINGUERAS PRÉDICAS I, Ediciones Jauja Domingo de Septuagésima, página 51 (1963) ; DOMINGUERAS PRÉDICAS II, Ediciones Jauja Domingo Decimocuarto después de Pentecostés, página 253 (1964). LAS PARÁBOLAS DE CRISTO, Itinerarium (1960). Los Pájaros y los Lirios, página 76. Los Patrones Prudentes, página 117.

DE LA CHRETIENTE AU REGNE DU CHRIST EN PASSANT PAR BABYLONE

Pour combattre en nous la sollicitude terrestre et ses funestes effets, Notre-Seigneur nous propose en exemple, dans une de ses paraboles, les oiseaux du ciel et les lys des champs (Mt 6, 24-33). Les oiseaux ne sèment ni ne moissonnent mais le Père Céleste les nourrit ; les lys ne travaillent ni ne filent, et cependant ils sont vêtus avec plus de munificence que Salomon lui-même.

L’homme justifie la sollicitude terrestre par cette objection évidente : « Il faut bien de l’argent pour vivre ! ». Malheureusement, cette sollicitude entraîne avec elle le désir des richesses et tout un cortège de maux innombrables.

Saint Paul nous dit : « Quant à ceux qui veulent devenir riches, ils s’exposent à la tentation, et tombent dans les pièges du démon : quantité de désirs inutiles et même nuisibles, qui précipitent les hommes dans la ruine et la mort. A la racine de tous les malheurs du monde, il y a l’amour de l’argent, et certains qui s’y sont laissés prendre, en sont venus à perdre la foi et se sont infligés à eux –mêmes beaucoup de tourments. » (St Paul, Tm I,6,6-12)

L’avidité se tapit jusque dans les replis les plus secrets de l’âme humaine. Aussi le Divin Maître nous prévient-il : « Ne soyez pas esclaves de l’argent. Au contraire, méprisez-le ! ».

Il ne nous demande pas d’être imprévoyants, il nous demande seulement de vaincre en nous la sollicitude terrestre :« Ne vous inquiétez donc pas de ce que vous mangerez ou boirez demain car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. »

Pour s’affranchir de cette sollicitude qui est souvent à l’origine de l’avarice et de tant de maux, le chrétien doit utiliser tous les moyens, même les plus audacieux, comme par exemple « vendre tout ce que l’on possède afin de l’offrir aux pauvres ».

Pourtant, nous dira-t-on, nous ne sommes plus à l’époque de Notre-Seigneur. De nos jours, le monde connaît le chômage, la détresse, la pénurie de logements, la famine ; nous sommes détachés de l’argent par la force, puisqu’on nous l’enlève. L’Église doit-elle encore prêcher le détachement des biens terrestres et le mépris de l’argent ? Quand l’économie mondiale est en crise, avons-nous besoin de cet enseignement de l’Évangile ?

Or c’est justement parce qu’il y a de la famine qu’il faut prêcher cet Évangile. En effet, à la fin de la parabole, Notre-Seigneur conclut : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. ». Ce qui signifie : « Si vous ne cherchez pas d’abord le royaume de Dieu et sa justice, vous n’obtiendrez rien. »

Nous avons aujourd’hui de multiples occasions de vérifier la véracité de cette prédiction : la religion a été abandonnée, on a apostasié et les économies ont aussitôt commencé à chanceler, ainsi que les coutumes et les trônes…

DE LA SOLLICITUDE TERRESTRE A LA QUESTION SOCIALE

Jésus-Christ ne maudit pas l’argent ; mais le mauvais usage de l’argent, les mauvais riches et l’adoration de l’argent qu’Il appela « idole inique » ; idole, parce que nous l’idolâtrons ; inique parce que nous faisons à cause de lui des iniquités.

Jésus-Christ appelle l’argent inique car, comme le dit Saint Jean Chrysostome, « Dans le fond de toute grande fortune existe un crime ».

Jésus-Christ savait ce qu’est l’argent

Qu’est-il donc réellement ? L’argent est un « ticket », un billet.

En lui-même il ne vaut rien, il équivaut à un signe ; tous les biens terrestres sont représentés par de l’argent, mais si cela ne signifie pas une certaine quantité de propriétés, cet argent ne vaut rien, il n’a aucune valeur.

Et cependant, l’argent se vend, s’achète et se loue comme si c’était un bien au lieu d’être un signe.

Pourquoi ? Parce que, en plus d’être un signe, c’est un instrument ; avec l’argent je peux acheter des outils, et produire davantage de biens, ainsi que manger et me vêtir.

Actuellement on doit obligatoirement « investir » l’argent parce que, à cause d’une loi mystérieuse qu’a formulée, bien qu’il ne l’ait pas expliquée, le grand économiste génois Augustin Maria Truco, l’argent est toujours en train de se dévaluer, il perd de sa valeur d’une façon vertigineuse qu’on appelle « inflation », et celui qui le garde le perd.

En investissant son argent, l’homme entre dans le Système Capitaliste ; et dans ce système la main d’œuvre doit être la moins chère possible, et la masse ouvrière doit souffrir de nécessité, d’insécurité, c’est-à-dire de chômage, pour que celui qui possède l’argent puisse réaliser des gains.

Si je prête une houe, puis-je demander une location pour elle ? Oui, parce que je ne peux pas travailler pendant que l’autre l’utilise, et de plus la houe s’use.

Ceci s’appelle « intérêt » ou rente.

Mais si j’exige de l’emprunteur de la houe qu’il me donne tout ce qu’il a gagné en l’utilisant, prélevant seulement une petite somme afin qu’il puisse manger et continuer à travailler pour moi, est-ce juste ? Cela s’appelle « usure » et c’est la base du Capitalisme.

Si je monopolise toutes les houes qui se trouvent dans le pays, en les louant à qui je veux, et si je peux percevoir une location comme bon me semble, faute de quoi les emprunteurs mourront de faim… cela s’appelle la Grande Finance ou la Haute Finance ou le Capital Financier.

La Haute Finance est un pouvoir occulte et formidable qui opère par le biais du SystèmeBancaire moderne.

Le Système Bancaire moderne est basé sur une fiction, disons même une escroquerie, et elle ouvre la porte à d’innombrables et énormes escroqueries.

Prenons un exemple typique : La Banque d’Angleterre, modèle et maître de toutes les Banques.

La Banque d’Angleterre s’est fondée ainsi : le roi Guillaume III (1817-1890) avait besoin de 1.200.000 livres sterling. Un prêteur juif de Francfort du nom de Rothschild (c’est-à-dire écu rouge) les lui prêta.

Il les lui prêta à cette condition: le roi, en recevant cette quantité en or et en s’engageant à la rembourser à Rothschild, donna en même temps à celui-ci l’autorisation d’émettre et de prêter 1.200.000 billets. Ceci s’appela « l’actif Bancaire ».

De cette façon on voit clairement que l’argent s’est multiplié : que le roi a reçu 1.200.000 livres sterling en or et les a dépensés ; la Banque a disposé de 1.200.000 autres livres en billets, et elle a pu les prêter à d’autres débiteurs, tout en attendant les 1.200.000 livres en or que lui devait le roi.

Comme l’argent représente des biens et qu’il s’est multiplié, alors que, en réalité, les biens ne se sont pas multipliés, cela signifie qu’ils coûtent maintenant le double ou le triple…

Cette augmentation revient dans les coffres de Rothschild, et c’est le consommateur qui paie.

Ceci n’est rien encore, il reste ce qu’on appelle la « Réserve ». Les banquiers se rendirent compte rapidement que les gens qui font leur versement à la banque afin qu’on leur effectue des emprunts ou des échanges ne retirent pas tout, ou du moins pas tout de suite. 5 % ou 10 % du dépôt peuvent être demandés à la banque normalement, en comptant ce qu’elle reçoit habituellement.

Nous mettrons 20% pour plus de sécurité, dit le banquier ; par conséquent nous pouvons prêter 80%, c’est-à-dire nous pouvons prêter de l’argent qui n’existe pas. Cela s’appelle « Crédit ».

La banque prête et prend l’argent de l’emprunt non seulement pour tout l’actif qu’elle possède, mais pour quatre fois plus, pour de l’argent et des biens qui n’existent pas. En supposant qu’elle possède réellement 20 livres, elle fait un prêt de 100 livres, et touche des intérêts. Non seulement elle fabrique de l’argent, mais elle sort de l’argent irréel : « del’argentfantôme ».

Pourquoi les banques peuvent-elles faire cela ? Parce que les gens sont persuadés que s’ils vont exiger leur argent à la banque, on le leur donnera. Mais c’est une erreur : Si tous les gens allaient retirer en même temps leur argent, la banque ne pourrait point payer ; ce serait la panique, un « krach » ; la banque ferait faillite et les clients perdraient totalement ou en partie leur argent.

On pourra objecter que maintenant les « krachs » ne se produisent plus car le gouvernement soutient les banques. Il soutient les banques en effet en les endettant davantage, c’est-à-dire sur le dos du contribuable ; nous payons ces escroqueries par le biais des impôts. La règle est : « la banque ne doit jamais être débitrice mais créditrice ».

Mais ne peut-on mettre un frein à ceux qui spéculent avec l’usure dans la Grande Finance ?

On ne peut pas actuellement. La Grande Finance est plus puissante que les gouvernements et les rois ; elle fait trembler les politiciens, et même peut provoquer, si elle veut, des guerres internationales.

La Grande Finance prête des capitaux aux industriels et aux chefs d’entreprises (capitaux sans lesquels les grandes entreprises industrielles ne pourraient se maintenir, de nos jours), et elle perçoit des intérêts usuraires.

Les industriels, pour ne pas être en déficit, répercutent naturellement ces intérêts sur les prix : les prix montent ; les gens n’ont pas de l’argent pour les payer et cela engendre pour eux la pénurie.

Pénurie au milieu d’un excès de production. Il devient alors nécessaire de détruire la production pour maintenir les prix. Il s’ensuit des guerres pour conquérir les « marchés », la « question sociale », l’inquiétude, l’amertume, l’angoisse…

Résumons les conséquences extrêmes du volontarisme moderne :

1°- la volonté de produire « à plein rendement », au lieu d’ordonner la production à la consommation, le moyen à la fin : avec pour conséquence que l’homme est subordonné à la production, l’homme est pour la production : c’est le Capitalisme.

2°- la volonté de planifier pour augmenter la production ; l’homme se trouve tenu de se soumettre aux modèles économiques prévus par la planification, et donc doit travailler en conséquence.

3°- la volonté pour une nation de dominer les autres : les marchés.

4°- la volonté de « faire de l’argent » sans limite : le profit pour augmenter le capital ; plus de capital, davantage de domination, davantage de production, davantage de profit.

5°- la volonté de détruire la production pour faire de l’argent, soit en renversant le vin et en brûlant le maïs, soit par ces grandes destructions collectives que sont les guerres.

6°- la volonté de détruire l’argent pour produire : le monopole arbitraire de l’argent, l’inflation, la déflation.

7°- la volonté de détruire et d’être détruit, qui est diabolique ; c’est-à-dire le suicide de Kirillof.

Mais pourquoi l’homme est-il livré de cette manière absolue et quasi religieuse à la technique ?

C’est qu’il y a là une racine religieuse : conquérir la terre c’est une mission pour l’homme. Dieu a mis l’homme dans le Jardin de l’Éden pour qu’il conquière, par un travail raisonnable et adapté à ses forces, toute la terre, et la transforme en Jardin de l’Éden.

L’homme a abandonné sa première relation, la relation avec Dieu, pour être livré avec fureur à sa seconde relation, à la relation avec la terre ; et il a préféré faire la tour de Babel.

Et ce qu’il a préféré ne lui a pas été refusé. Il a toujours en vue la tour de Babel… ; et il est permis de penser que, de nos jours, on est en en train de la reconstruire…

BABYLONE

Et nous sommes ainsi arrivés à cet état absurde : pénurie au milieu de l’abondance, pauvreté au milieu des richesses, famine au milieu de la surproduction d’aliments. Pénurie artificielle… et criminelle… C’est la tristement célèbre question sociale

Le problème politique et social le plus important de notre époque est l’existence d’un prolétariat.

Le prolétaire est la personne qui n’a, pour vivre, que son salaire, lequel peut en outre lui manquer à tout moment.

Il est dégradant pour l’âme humaine de tenir ses pensées attachées au souci du quotidien et à la crainte de l’avenir et de la misère alors que son intelligence lui a été donnée pour s’instruire, s’élever et contempler.

Ce qui perturbe le plus le prolétaire actuel c’est sans doute davantage l’insécurité que le manque d’argent lui-même. La pauvreté est une bénédiction, parce qu’elle est un Purgatoire ; mais la misère est un Enfer.

Cet état de millions d’hommes résulte d’une disposition de l’économie qui favorise la réunion des moyens de production en un petit nombre de mains, et ceci est appelé le Capitalisme.

Ce problème est tellement important que la guerre la plus importante de l’Histoire a été provoquée par lui… et cela se reproduira encore…

Le Capitalisme est un ordre instable qui devrait nécessairement disparaître, parce qu’il est impossible à l’homme de vivre dans ces conditions terribles, en plein milieu des guerres mondiales, des guerres civiles, des luttes de classes et des essais de solution comme le Fascisme et le Communisme.

Les illusoires « libertés » du Libéralisme ont été balayées par l’« économie ».

Au cœur du Capitalisme on trouve l’usure a dit Léon XIII ; et au cœur du Communisme la vengeance et le ressentiment.

Et l’univers est aujourd’hui menacé par une immense guerre entre les mauvais riches et les mauvais pauvres; c’est-à-dire ceux qui, les uns comme les autres, « servent les richesses », comme a dit Notre-Seigneur Jésus-Christ.

A cause de l’avarice et de l’avidité, aujourd’hui, des milliers d’hommes meurent de faim. L’avidité et l’avarice en Occident ont été méthodiquement érigées en système économique et politique ; et ce système a été remplacé par un autre système pire encore dans l’Est.

Les mauvais effets du Capitalisme, nous les connaissons tous puisque nous en souffrons : depuis l’inefficacité des gouvernements enchaînés par le pouvoir de l’argent jusqu’aux grandes guerres modernes.

Mais les causes de ces maux, de ces mauvais effets, tous ne les voient pas, car elles ne sont en effet pas faciles à reconnaître. Elles ont été étudiées dans les Encycliques Sociales des Souverains Pontifes, dont la première, « Rerum Novarum » de Léon XIII, est sans doute la meilleure, la plus brève et la plus claire. Dans un seul paragraphe il énumère les maux du Capitalisme, sans utiliser ce terme qu’a utilisé plus tard Pie XI, mais tout est là :

─ ce que le Capitalisme a engendré, à savoir la destruction des anciennes corporations, la laïcisation des États, l’accumulation des richesses entre les mains de quelques-uns, la ruine des petites industries et du commerce pour faire place aux monopoles ;

─ le fond de toute cette organisation est l’usure, non l’usure superficielle de ceux que nous appelons avec dédain usuriers, mais l’usure de fond de ceux que nous appelons avec respect « financiers »

Cette usure de fond nous pouvons la résumer en trois opérations principales :

D’abord, faire passer l’Argent comme producteur, alors qu’il est seulement un instrument du Travail.

En effet, l’Argent est un instrument par lequel on achète machines et matières premières ; mais sans le Travail il ne peut rien produire.

Un poirier produit des poires et une vache produit des veaux ; mais la monnaie n’engendre pas de monnaie : celui qui produit c’est le travail.

Le Capitalisme a provoqué l’inversion de cette relation, il a fait du travailleur un instrument et du Capital le producteur, lui attribuant tout le profit, et donnant au travailleur seulement le nécessaire pour qu’il vive ; et de nos jours, on a tout organisé pour que les travailleurs se tiennent tranquilles ; cependant ils ne restent jamais tranquilles parce que beaucoup d’entre eux sont des mauvais pauvres

Deuxièmement, convertir le Travail et l’Argent en marchandises, et commercialiser non seulement avec l’Argent mais aussi avec le Crédit, qui est l’ombre de l’Argent.

Ce processus a une longue histoire, beaucoup plus complexe que ce qui en est dit ici, mais ceci en est le fond.

Après qu’il a obtenu d’acheter le Travail, le Capitalisme a commencé à vendre l’Argent, parce que l’argent est devenu une chose vivante qui engendre de l’argent. Et pire encore, il a fini par vendre l’ombre de l’argent, c’est-à-dire le Crédit : vendre de l’argent qui de fait n’existe pas.

Sont apparues alors toutes ces tromperies et escroqueries, que nous ne pouvons même pas comprendre : étranglement du marché, affolement du marché, manœuvres avec les valeurs, spéculation, etc., tout çà par la main des Bourses, des Banques et des grands Prêteurs et Chefs d’entreprise ; tromperies et escroqueries qui sont accompagnées des crimes politiques, le tout condensé en un seul mot : la Corruption.

On reste abasourdi par la quantité de crimes occultes que couvre ce brillant rideau appelé « les Grandes Affaires ».

Troisièmement, s’approprier, occultement ou non, les ressorts du pouvoir public afin de maintenir en pied ce système financier rigoureusement organisé.

Et la guerre devient, elle aussi, nécessaire : la lutte de classes entre les patrons et les travailleurs, la lutte entre les patrons eux-mêmes, la concurrence entre les grands monopoles et les grandes Banques, et enfin la guerre entre les nations, ou mieux encore entre les Continents complets, situation que nous connaissons déjà.

Il est vrai que dans ces guerres mondiales interviennent d’autres facteurs parce que ce sont aussi des « guerres religieuses », idéologiques, hérétiques ; mais à la base de tout cela se trouve ce vice misérable de l’avarice et de l’avidité de l’argent.

DERNIÈRE MANIFESTATION BABYLONIENNE : L’ÉTAT SERVILE

La sollicitude terrestre, passant par le Système Capitaliste et le Système Bancaire, nous a conduit à cet état absurde de pénurie au milieu de l’abondance…, la célèbre Question Sociale

La Question Sociale est difficile, justement parce qu’elle est complètement « sociale » ; elle ne concerne pas seulement les patrons et les travailleurs, ou les employeurs et les employés, mais toute la société, même le clergé.

Qui pourra solutionner cette grave question ? Seuls le Christ et son Église … ou l’Antéchrist mais par le biais d’une fausse solution…

La Question Sociale provoquée par le Capitalisme a une seule solution : la traditionnelle, la catholique. Le démon, lui, offre deux subterfuges : le détour socialiste et le tournant étatiste.

La révolution socialiste considère la propriété privée comme un mal en lui-même et propose de la convertir toute ou presque toute en « Propriété Publique », c’est-à-dire mettre les moyens de production (terre et capital) entre les mains de politiciens qui les administrent pour le bien de tous.

La solution traditionnelle considère comme un bien la propriété privée, et un mal son morcellement indéfini (minifundium = petite propriété) et son accaparement entre les mains d’une minorité de millionnaires et d’une minorité de monopoles irresponsables et antisociaux.

Cette solution tend à casser la roue infernale de la prolétarisation par l’apparition d’une nation de propriétaires. Durant un long temps cela a existé et le monde n’a jamais été plus heureux. De ce temps-là toute notre civilisation tire son origine.

Il existe une troisième proposition, qui est en train de se réaliser toute seule ou par la force des choses, et qui consiste à fournir au prolétariat sa sécurité au prix de sa liberté, sans toucher le latifundium ; c’est-à-dire tendre vers l’État Servile ou esclavagiste dans lequel a été le monde pendant des milliers d’années avant l’avènement du Christianisme, et encore beaucoup d’années après.

L’actuelle société redevient païenne, et par conséquent réapparaissent en elle les grossiers problèmes du paganisme à tous les niveaux.

Les païens ont résolu la question sociale au moyen de l’Esclavage ; et la société moderne s’achemine de nouveau vers l’esclavage, un esclavage dissimulé, appelé par Belloc l’« État Servile ».

Le monde moderne a entendu largement les paroles du Christ, et il ne les a pas mises en œuvre ; et de là proviennent les « bidonvilles », « les taudis », ou « les zones » des villes modernes ; état que n’ont pas connu les villes d’autrefois. De là proviennent encore beaucoup d’autres ruines et catastrophes.

L’ancien ordre économique chrétien a été détruit ; et l’économie, attisée par l’avarice, est devenue folle ; et la politique a perdu un rouage, sinon tous.

Le monde a commencé à se débattre dans des conflits universels et… apocalyptiques tant il est exact que « la ruine a été énorme ».

En effet, deux systèmes économiques, qui sont aussi politiques et même religieux (c’est-à-dire anti-religieux), le Capitalisme et le Communisme, se sont combattus avec toutes les armes pendant des décennies pour imposer au monde leur forme propre ; laquelle est difforme, parce que l’un se base sur l’abus de la propriété privée, et l’autre sur son élimination.

Entre les deux est apparu un troisième système, le « Néocapitalisme yankee », qui est une combinaison faussaire des autres.

Ce Néocapitalisme prétend qu’avec l’acquisition des « actions d’usines » les travailleurs deviennent des propriétaires et que son niveau de vie est le plus haut du monde ; il prétend dépasser ainsi à la fois le Capitalisme et le Communisme.

La réponse est évidente : les travailleurs deviennent propriétaires sans vote effectif, c’est-à-dire qu’ils sont des non-propriétaires ; parce que le véritable propriétaire est celui qui peut diriger ce qui lui appartient et commander dans ses propres affaires. De plus le haut niveau de vie des États Unis est obtenu au prix du bas niveau de vie d’autres nations ; Yankeelandia de nos jours transfère son inflation propre à d’autres nations nigaudes.

Ce qu’on appelle Néocapitalisme est un phénomène curieux, un mélange produit par la pression des deux autres systèmes dont le résultat peut être appelé (crûment) Asservissement Paternaliste du Pauvre.

Avec ce système le travailleur industriel est réduit à l’« état servile » de l’esclave des temps païens, mais d’une manière raffinée et dissimulée : il obtient la sécurité au prix de sa liberté.

C’est comme si le Patron disait : « Tu auras la subsistance toute ta vie ; hôpital, dentiste et cinéma ; mais tu travailleras pour moi toute ta vie ; pour moi et non pas pour un autre ; là où je te placerai et non là où tu désires. Mes Parlements vont faire pour toi une merveille de Lois Protectrices du Travailleur, et ma femme sera membre de la Société de Dames Capitalistes Protectrices du Fils du Travailleur »…

C’était justement la condition de l’ancien esclave, lequel n’était pas maltraité généralement ; au contraire, il était soigné comme une chose de valeur, comme un bœuf ou un cheval.

C’est un État dans lequel les travailleurs (y compris les intellectuels) sont assurés de leur subsistance en échange de leur liberté, à savoir, en travaillant forcément toute sa vie au bénéfice des maîtres.

Le monde moderne se dirige vers cet état de choses : la « condition servile ».

En somme, le résultat de la liquidation du Capitalisme devrait conduire, nécessairement, à une de ces trois choses : soit le Communisme, soit la Propriété, soit l’Esclavage.

C’est-à-dire, en termes historiques, que le monde n’a pas d’autres solutions que de retourner au Paganisme, ou de retourner au Christianisme, ou de tomber dans un Société nouvelle, actuellement en essai, qui pour un croyant ne peut pas être autre chose que la Société de l’Antéchrist.

L’état légal d’esclavage a déjà commencé dans le monde sans que celui-ci s’en rende compte, exception faite pour les esprits les plus pénétrants. Il existe déjà, non pas sous le nom d’esclavage qui répugnerait à nos atavismes chrétiens, mais sous les noms sympathiques de Réformes Sociales ou Lois Ouvrières.

La situation du travailleur actuel tend à devenir pire que celle de l’ancien. Le serf travaillait toute sa vie au bénéfice d’un autre en échange de la sécurité, de la subsistance et avec la possibilité de la manumission ou affranchissement légal.

Le travailleur moderne, par contre, manque en fait de ces deux derniers avantages. La liberté politique qu’on prétend lui avoir donnée actuellement est complètement illusoire : il n’y a pas de véritable liberté politique, ni de dignité humaine sans, de quelque manière, une propriété.

Ces principes permettent de juger avec assurance les prétendues réformes sociales que les éminents spécialistes en questions sociales nous présentent comme de grandes nouveautés.

Il n’est pas difficile de les juger : si elles conduisent à la redistribution de la propriété et la multiplication des propriétaires, elles sont bonnes ; dans le cas contraire, elles sont mauvaises.

Des augmentations de salaires, assurances sociales, caisses de retraites, arbitrage obligatoire, salaire minimal, sanatoriums obligatoires, dentistes gratuits, bourses de travail, etc., de soit ne touchent pas le problème du prolétaire ; mais si elles le touchent aux dépens de sa liberté, elles sont alors nuisibles parce qu’elles le conduisent à la pire des solutions, c’est-à-dire au rétablissement légal et dissimulé de l’ancien esclavage.

Il faut donc dire aux travailleurs ce qu’ils saisissent déjà instinctivement, à savoir : que la retraite est une escroquerie, que les assurances sociales sont une tricherie, et les augmentations de salaires une pantalonnade.

Les véritables progrès sociaux sont ceux qui amènent la liberté de contrat, la liberté d’association corporative et le droit de grève complétés par une éducation morale des masses qui leur permette de jouir de ces libertés sans en abuser.

SOLUTION CHRÉTIENNE A LA QUESTION SOCIALE

Si le Christ peut régler la question sociale, pourquoi ne la règle t-il pas ? Le Christ l’a déjà réglée en venant au monde, en prêchant sa doctrine et en mourant pour elle.

Durant les dix siècles de Chrétienté européenne on ne mourait pas de faim, il n’y avait pas de désoeuvrement, de misère, tout le monde était content à sa place, le paysan n’enviait pas le Roi, au contraire les Rois saints enviaient les paysans.

S’il y avait de la misère et de la famine c’était de façon accidentelle, à cause d’une peste ou d’une invasion des barbares qui brûlaient, détruisaient, pillaient et qui, à la fin, étaient vaincus. Mais il n’y avait pas de misère comme maintenant, en vertu des structures sociales ; maintenant c’est la peste continuelle et l’incendie permanent.

Le Christ ne la règlera-t-il pas de nouveau ? Peut-être, nous ne le savons pas. Cela dépend de nous, et en grande partie de la conversion de l’Europe au Christ.

Le blasphémateur Renan a dit : « le Christ n’a pas donné de solution à la question sociale parce que sa préoccupation était de sauver les âmes individuelles, pas de réformer la société et de faire de la politique non plus ; car son tempérament utopique de paysan Galiléen ne percevait pas les conditionnements sociaux ni les problèmes collectifs » (Vie de Jésus).

Cette idée est une erreur. Dans la doctrine que Jésus enseigna par la Parabole des oiseaux et des plantes se trouve la solution de la célèbre « question sociale ».

Le problème social de la lutte des classes pour l’argent disparaîtrait si la société réussissait à dire à ses membres les paroles de Jésus-Christ : « ״Ne vous inquiétez pas pour votre vie, de ce que vous mangerez ; ni pour votre corps, de quoi vous le vêtirez״ : la communauté s’occupera de cela. Servez la Patrie librement comme un bon chevalier et la Patrie s’occupera de vous comme une mère…. »

Il semble qu’il y a ici un cercle vicieux ; car ni la société ni l’individu ne peuvent faire avec assurance le premier pas. L’individu doit-il attendre pour être en confiance que la société soit parfaite ?… Or elle ne peut l’être si ses membres ne le sont pas déjà… Il semblerait donc que nous sommes en pleine utopie.

Mais Jésus-Christ a déjà brisé ce cercle en invitant les plus fervents, les plus spirituels, les plus courageux à renoncer à tout hardiment, par pur amour de Dieu, pour l’imiter lui, sans assurance préalable, sauf celle de la Providence, à leurs risques et périls, « à s’embarquer en canots gîtés », selon Kierkegaard.

Jésus-Christ lança sur la brèche une petite phalange de héros, lesquels vivant volontairement dans la pauvreté : 1) prouvent qu’il est possible de vivre « comme les oiseaux du ciel et les fleurs des champs », 2) incitent par leur exemple les autres au détachement et à la confiance, 3) vivent avec le minimum, offrent le surplus aux autres ; laissent en fin de compte la plus grande marge de biens temporaires à l’humanité en général, car paradoxalement nul ne peut donner plus que celui qui possède peu.

Sur ces deux points, au commandement de fuir la sollicitude (mère de la peur, de l’avarice, l’exploitation du travail d’autrui) et au conseil de la pauvreté volontaire, s’ajoute le « vae vobis divitibus », c’est-à-dire les terribles anathèmes du Christ à la richesse et aux riches.

En rendant suspectes et dangereuses les richesses superflues, le Christ oppose à leur terrible attraction naturelle le contrepoids religieux ; il facilite de cette façon leur juste distribution, dans la mesure du possible, et malgré la nature humaine blessée par le péché originel.

Ces trois formidables leviers ont créé lentement dans la Chrétienté ce qu’on appelle aujourd’hui « justice sociale », aussi bien dans la pratique que dans la théorie ; et suscitèrent de solides institutions (clergé, noblesse, bourgeoisie et université) qui allaient peu à peu se rapprocher de l’idéal de la Société prenant soin de ses membres.

Si de nos jours, alors que l’État est l’un des premiers exploiteurs, cela nous semble du pur lyrisme, la faute ne vient pas de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; les catastrophes que nous avons vues et celles qui nous menacent ont confirmé la valeur de chacune de ses paroles.

Quant à la solution traditionnelle, il est très difficile pour elle de jouer un rôle dans le monde moderne égaré, pour la simple raison que les deux autres solutions sont sur la ligne de moyenne résistance et sont plus faciles puisqu’elles sont fausses : afin de redresser celui qui se trouve dans le fossé, il faut sangler, et afin de l’enfoncer entièrement il suffit de pousser un peu.

Étant donné que la perte de la Foi fut ce qui facilita en Europe l’arrivée du Capitalisme et ensuite son orientation vers l’État Servile, cette solution traditionnelle est impossible sans une résurrection préalable ou simultanée de la Foi, avec un rétablissement de l’Église.

Pour le théologien toutes ces questions sociologiques si compliquées sont très simples, il les règle avec un texte : « Personne ne peut servir deux maîtres. En effet on ne peut servir à la foi Dieu et l’argent. »

L’alternative que mit le Christ au service de Dieu fut l’esclavage aux richesses. Il ne parle pas de la luxure, l’excès, l’ambition, la paresse… ; l’autre Maître, fatal et nécessaire, c’est Pluton

LE RÈGNE DU CHRIST

Ainsi donc, la Chrétienté arrêta de servir Dieu et tomba sous le joug de l’avarice, de l’usure, du dividende, du « Mauvais Riche » de l’Évangile.

Quelques nations aujourd’hui ont simplement liquidé Dieu en acceptant tranquillement comme maître l’argent, c’est à dire le sang du pauvre, le sang du Pauvre des Pauvres, vendu pour 30 deniers ; et le plus terrible est que jusqu’à ce jour ce petit commerce continue et marche bien…

D’autres nations, par contre, hésitent encore entre les deux maîtres. Ne croyez surtout pas que c’est la meilleure solution. Monseigneur Claudio avait raison lorsqu’il répétait avant de mourir, en parlant des catholiques libéraux : « Celui qui allume une bougie pour le diable, allume une bougie pour le diable ; mais celui qui allume une bougie pour Dieu et une autre pour le diable, allume trois bougies pour le diable. »

Il est très curieux de constater que lorsque les États devinrent virtuellement athées et dirent « La religion est une affaire privée », l’irréligion se transforma en affaire publique ; et lorsque les Rois dirent à leurs sujets qu’ils « n’avaient pas à penser au salut des âmes », ils eurent à penser au salut de leurs têtes couronnées…

Le capitalisme théorique (d’Adam Smith ou de Bentham) prétendit convertir le monde en un Éden grâce à l’abondance obtenue par la superproduction. On ne peut nier que ceci est le meilleur moyen afin d’obtenir la plus grande production, mais ce n’est pas la même chose que le plus grand bonheur collectif humain.

Le Capitalisme a échoué parce que deux Guerres Mondiales, une guerre internationale latente (guerre froide), une autre guerre chaude qui se prépare et terrorise le monde, et la guerre civile permanente de « la lutte des classes » lui ont donné un démenti comme une gifle.

Dans les années 1945-1988 le point culminant de la vie politique du monde était un bras de fer diplomatique entre la Russie et les États Unis, avec la menace d’une énorme guerre ; c’était la rivalité entre capitalisme et communisme, ces deux grands mouvements mondiaux. C’était donc le libéralisme en opposition avec son fils le communisme.

Le modernisme les unit, les fusionne à l’alliage religieux …. C’était prévisible et même probable, au moins pour l’observateur clairvoyant, que le communisme ne se convertirait pas, mais fusionnerait avec le libéralisme et le modernisme, afin de former la tresse de l’Antéchrist.

Walter Rathenau occupa le Ministère des Relations Extérieures d’Allemagne en 1922 et peu de temps après il fut assassiné par deux officiers de la marine qui le tenaient pour la plus grande expression allemande d’un équilibre entre la machine financière et le communisme.

En 1909 Rathenau écrivit : « Trois cents hommes, qui se connaissent tous entre eux, dirigent le destin économique du Continent et se cherchent des successeurs qui les entourent. » Et lorsqu’il y eut les conversations de paix à Versailles, à la fin de la Première Guerre Mondiale, il exprima sans détour quelle est la nature de « l’ordre » qui prétend instaurer la Machine Financière : « plus de nation, plus de frontières, plus d’armées… Ainsi s’achèvent l’hérédité, la richesse, les différences de classe…Il n’y a plus de patrie, de pouvoir et de culture…Les nations doivent se transformer en société anonyme, dont l’objectif essentiel sera de “satisfaire abondamment les nécessités de l’individu” ; des sociétés dans lesquelles la propriété sera totalement dépersonnalisée et où les collectivités humaines obéiront à une autorité supérieure plus puissante que tous les pouvoirs exécutifs, puisqu’elle disposera de l’administration économique du monde. »

Ce projet ne peut réussir sans l’aide d’une Religionuniversellebâtarde. L’Apocalypse (18, 9-24) montre qu’une Grande Ville, somptueuse et prostituée dominera le monde en vertu du pouvoir de l’argent et d’une Religion falsifiée, disons sans crainte, d’un christianisme adultéré.

La Grande Babylone apocalyptique possède les traits propres du Capitalisme : la principauté des marchands qui sont ceux qui réellement gouvernent de nos jours en cachette et par tromperie ; les sorcelleries de luxe, le plaisir et le confort qui éblouissent les masses ; et à la fin, quand c’est Dieu lui-même qui blesse, l’homicide, la guerre et la persécution comme moyens de se soutenir…

La Grande Babylone ira à sa perdition lorsque son iniquité se sera élevée jusqu’au trône de Dieu, c’est-à-dire lorsqu’elle aura placé la religion à son service.

L’argent est aujourd’hui le Maître du MondeLorsque l’argent commande dans une société, c’est signe que le Diablea pris possession du monde « Tout ceci est à moi, je te le donnerai si, prosterné, tu m’adores. »

La révélation de saint Jean nous présente dans son Apocalypse la consommation du mystère de la Babylone politique. Après que Satan eut été jeté sur la terre et eut amorcé la grande tribulation, sachant qu’il lui reste très peu de temps, Saint Jean vit surgir de la mer une Bête avec 10 cornes et 7 têtes, semblable à un léopard, ses pieds étaient comme ceux d’un ours, et sa gueule comme une gueule de lion : l’Antéchrist.

Selon saint Jean, le mystère de l’Antéchrist est l’esprit d’apostasie de ceux qui auparavant avaient la foi et nient désormais la Venue du Christ sous forme humaine, soit dans le passé, soit dans le futur.

Cet esprit d’apostasie, possédé par beaucoup, culminera en la personne de l’Antéchrist. En lui se concentrera et se consommera le mystère de Babylone, tant en son aspect religieux qu’en son aspect politique, puisque son règne apostat sera soutenu par un empire politique qui maîtrisera le monde entier.

Ce mystère d’une Babylone allégorique semble être le paroxysme du mystère de l’iniquité révélé par saint Paul dans Thessaloniciens, II 2, 7, se référant peut-être à un pouvoir installé là comme capitale du monde avec peut -être des apparences de piété comme le Faux Prophète.

Dans l’Apocalypse ont été signalées avec beaucoup de clarté une grande puissance politique et une grande puissance financière en la personne de la Grande Prostituée, qui signifie la religion adultère.

La puissance politique est indiquée par la Bête rouge avec ses 7 têtes et 10 cornes qui représentent un grand empire païen et satanique : c’est la Bête qui surgit de la mer.

La puissance financière est représentée non seulement par l’or et les gemmes qui couvrent la Prostituée, mais surtout par les pleurs de tous les négociants de la terre lorsqu’elle est détruite. C’est donc une ville financière capitaliste : l’empire et le centre du capitalisme mondial.

La Grande Prostituée représente trois choses concrètes qui seront, et ont déjà commencé à être une seule et même chose, trois choses qui, par conséquent, s’impliquent mutuellement : 1) la dernière hérésie, 2) la cité où cette hérésie aura sa tête, 3) l’empire que cette cité gouvernera, l’empire “phénicien” [dont la vision du monde est dominée par l’économie, et, en dernière analyse, réductible à celle-ci (note de lasapiniere.info].

La fornication signifie la religion idolâtre de l’État, qui se convertira ensuite en la religion sacrilège de l’Antéchrist. Les mots fornication, adultère, prostituée, débauche et autres sont répétés plus de 100 fois chez les anciens Prophètes dans le sens de l’idolâtrie, et appliqués seulement à Jérusalem, jamais à Ninive, Babel ou Memphis. Israël est l’épouse de Dieu

Quelle ville est-ce finalement ? Nous ne le savons pas : ses caractéristiques ne s’appliquent pas aux cités actuelles. Les indications que saint Jean nous donnent sont : 1) une ville capitaliste avec un pouvoir mondial, 2) un port, 3) la tête ou le centre d’une religion falsifiée, idolâtrée ou politique.

La femme opprime la Bête et ne l’apaise pas ; mais les dix cornes (ou roitelets) la détruisent en un jour et mettent tout leur pouvoir au service de la Bête.

Ils détesteront eux-mêmes la Prostituée qui avait été l’objet de leur passion et déploreront sa chute par la suite. Nous voyons ainsi combien Dieu se sert de ses propres ennemis afin de réaliser ses plans ; et malgré tant de méchanceté, il sortira de tout ceci un immense bien, c’est-à-dire la chute de la Grande Babylone.

De cette façon cette puissance anti-chrétienne dans l’ordre spirituel périra des mains de l’autre force anti-chrétienne de l’ordre politique, laquelle, à son tour et avec tous les roitelets alliés, sera détruite finalement par le Christ.

« Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande autorité ; et la terre fut éclairée de sa gloire. Il cria d’une voix forte, disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux, parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, et que les rois de la terre se sont livrés avec elle à l’impudicité, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe. » (Ap, 18, 1-3)

Le Règne est encore futur ; et le « jour du Seigneur », c’est-à-dire le Règne du Christ, ne viendra pas avant que la terre ne découvre l’apostasie et que ne se manifeste le fils de la perdition qui arrivant à s’asseoir au lieu Saint se proclamera lui-même Dieu, se faisant adorer par tous les habitants de la terre dont le nombre n’est pas inscrit dans le livre de la Vie.

Et alors, seulement alors, viendra Jésus comme le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs et il tuera l’inique avec son haleine.

Cette soudaine apparition du Christ au milieu de cette nuit d’épouvantable apostasie et de désolation sera comme la pierre vue par Daniel qui soudain se détache du ciel heurtant les pieds de la statue, c’est-à-dire les dix rois de l’Apocalypse.

La destruction de l’Antéchrist marquera le triomphe de l’Église et le commencement de la manifestation des fils de Dieu dans le Règne de Jésus-Christ.

Abbé Ceriani

2007.

via Lasapinière.info

Comprendre Babylone

NOSTRA AETATE combien de victimes ?

On compte par millions les victimes de l’avortement, remboursé par la SS et financé par vos impôts, mais on reste silencieux sur l’avortement spirituel procuré par les fausses doctrines. Et si, un archevêque célèbre a pu identifié le concile Vatican II avec la 3ème guerre mondiale, on est en droit de se demander le nombre de victimes qu’il a occasionné et qu’il continue à faire.

NOSTRA AETATE combien de victimes ?

Derrière les marionnettes

Il existe deux scénarios concurrents. 


1. Comme le suggère l’image de gauche, les deux camps sont contrôlés par Chabad qui utilise le conflit ukrainien pour provoquer une conflagration nucléaire.


2. Poutine est sincère et mène une guerre défensive contre l’OTAN néo-confessionnelle « sataniste » qui est déterminée à « déchirer » la Russie. 


Le problème est que les DEUX scénarios peuvent conduire à une guerre nucléaire.

Il y a vingt ans, un historien munichois, Wolfgang Eggert, a averti sur ce site que les juifs orthodoxes appelés Chasidim veulent provoquer un holocauste nucléaire pour réaliser la prophétie biblique.

Ainsi, même si Medvedev a déclaré hier que l’Occident est dissuadé par la puissance nucléaire de la Russie, cela pourrait ne pas être vrai. Les cabalistes qui contrôlent l’Occident pourraient en fait chercher à « accomplir la prophétie biblique » et pourraient en fait frapper la Russie en premier, déclenchant une catastrophe.

Poutine a ordonné une expansion massive de l’armée russe pour affronter l’OTAN.
Gonzalo Lira prédit que la Pologne sera le prochain mandataire. Elle mènera une guerre d’usure contre l’Ukraine et gagnera.

Derrière les marionnettes

Et le Verbe c’est fait pain de vie

La manne de Noël et Saint François de Sales

Cette année, au milieu de l’Octave de Noël, le 28 décembre, nous célébrerons le 400e anniversaire de la mort et de la naissance à la vie éternelle du grand Docteur Français de l’Église, Saint François de Sales (1567-1622).

Saint patron des journalistes et fervent apôtre de la sainteté des laïcs, il est l’un des évêques, apologistes, réévangélisateurs, écrivains spirituels et directeurs d’âmes les plus vénérés de l’histoire de l’Église catholique.

Dans deux homélies de Noël, Saint François de Sales explore le lien, au départ surprenant, entre Noël et la manne que Dieu fit pleuvoir sur les Israélites dans le désert. Avant que Dieu ne donne ce pain céleste pour la première fois, Moïse avait dit aux enfants d’Israël qui grognaient : « Au matin, vous verrez sa gloire » (Ex 16, 7), et Saint François s’en est servi comme d’une analogie avec ce que les Anges ont dit aux bergers de Bethléem dans la grotte la nuit et ce que l’Église nous dit à la veillée de Noël.

« Dieu a voulu, prêchait-il, un don encore plus grand et plus aimant pour nous qui vivons sur terre comme dans un désert. Il est venu lui-même pour nous apporter ce don. … Ainsi, dans l’obscurité de la nuit, Notre Seigneur est né et nous est apparu sous la forme d’un nourrisson couché dans la crèche« .

Le Christ lui-même était l’incarnation de la gloire de Dieu au plus haut niveau. Cette gloire incarnée a été adorée par l’armée céleste, Marie et Joseph, les bergers, les sages et les animaux de Bethléem. Cette effusion enflammée (Hé 1:3) reste pour nous à adorer sur l’autel et dans le tabernacle.

Comme l’explique Saint François, « la manne est une figure de l’incarnation du Verbe. Elle préfigure aussi l’Eucharistie. Entre le mystère de l’Eucharistie et celui de l’Incarnation, il n’y a qu’une différence :

Dans l’Incarnation, nous voyons le Dieu incarné dans sa propre Personne, et dans l’Eucharistie, nous le voyons sous une forme plus cachée et plus obscure. Dans les deux cas, c’est le même Dieu-Homme qui est né de la Vierge. Ainsi, la manne qui préfigurait l’Eucharistie peut aussi symboliser l’Incarnation.« 

Mettant en évidence à la fois sa connaissance encyclopédique des Saintes Écritures et sa célèbre habitude d’imiter Jésus en décrivant les vérités spirituelles par des analogies terrestres, il a dit que, de même que la manne avait trois goûts distincts – miel, huile et pain (voir Ex 16:31, Nm 11:8 et Sg 16:20) – ainsi le Christ incarné a uni, respectivement, la divinité, une âme humaine et un corps humain.

Il a comparé la divinité au miel, qui se produit grâce au travail des abeilles venant d’en haut ; l’âme à l’huile d’olive, qui flotte au-dessus des autres liquides ; et le corps au pain, dont le grain pousse clairement de la terre. Mais de même que « la manne avait trois goûts, mais il n’y avait qu’une seule manne, ainsi, bien que dans Notre Seigneur incarné il y ait trois « substances« , il n’y a cependant qu’une seule personne« .

Ce lien que Saint François fait entre la manne et l’Incarnation – bien que peut-être rare pour les homélies de Noël – n’était pas nouveau.

Jésus lui-même, en effet, a fait le lien entre les deux lorsque, après la multiplication miraculeuse des pains et des poissons, il s’est identifié comme la « vraie manne du ciel » que Dieu le Père a donnée pour le salut du monde. Puis il a fait le lien entre l’Incarnation et l’Eucharistie en ajoutant : « Je suis le pain de vie … qui descend du ciel pour que l’on puisse en manger et ne pas mourir. … Et le pain que je donnerai pour la vie du monde, c’est ma chair » (Jn 6, 32-58).

Ainsi, Celui qui est né dans le lieu appelé en hébreu « Maison du pain » (Bethléem), et qui a été littéralement placé dans une ancienne mangeoire pour animaux (la crèche), est né comme la manne céleste, comme « le pain vivant descendu du ciel« .

Il faudra trois décennies pour que cette vérité soit proclamée et des siècles supplémentaires pour qu’elle soit mieux comprise. Cependant, comme le note Saint François, il s’agit d’une vérité essentielle pour comprendre ce que nous célébrons à Noël. Saint François de Sales a développé la dimension eucharistique de la nativité du Christ et de toute sa vie dans ses autres œuvres, plus célèbres.

Dans sa Controverse catholique, qui comprend les brochures qu’il a envoyées dans toute la région du Chablais pour ramener (avec succès) à la foi catholique ceux qui étaient devenus calvinistes, il écrit que le Saint-Sacrement est « l’abrégé de notre foi« , un « saint et parfait mémorial de l’Évangile » et un « admirable résumé de notre foi« .

Dans son Introduction à la vie dévote, il développe l’idée que l’Eucharistie est la synthèse de la foi et de la vie chrétienne en déclarant que l’Eucharistie est « la somme de tous les exercices spirituels… le centre même de notre religion chrétienne, le cœur de toute dévotion, l’âme de la piété, le mystère ineffable qui embrasse toute la profondeur de l’amour divin, par lequel Dieu, se donnant réellement à nous, communique aux hommes, avec une magnificence royale, toutes ses grâces et ses faveurs« .

L’Eucharistie, en d’autres termes, résume l’incarnation, la naissance, la vie cachée, le ministère public, la passion, la mort, la résurrection, l’ascension et la glorification du Christ, ainsi que l’identité, le centre, la vie et la mission de l’Église en tant que Corps et Épouse du Christ.

Dans son Traité de l’amour de Dieu, son œuvre la plus profonde, il appelle sans surprise l’Eucharistie « la fête perpétuelle de la grâce divine » dans laquelle nous recevons « le sang de notre Sauveur dans sa chair et sa chair dans son sang… donnés dans notre bouche corporelle« . Cela renvoie à ce que l’Église implore dans la prière d’ouverture de la messe le jour de Noël et chaque jour à l’autel, lorsque le prêtre mélange une goutte d’eau au vin du calice :

« O Dieu, qui a merveilleusement créé la dignité de la nature humaine et qui l’a encore plus merveilleusement restaurée, accorde-nous… de participer à la divinité du Christ qui s’est humilié pour partager notre humanité« .

Cet « échange merveilleux« , cette union transformante avec Dieu notre Sauveur, est le sens de Noël et de la célébration de la Messe. En raison de la réalité du Christ dans l’Eucharistie et de l’œuvre que le Christ cherche à accomplir en nous par le biais de son don de soi incarné et continu à l’autel, saint François nous exhorte, dans son Introduction à la vie dévote, à « faire tous les efforts possibles pour être présent chaque jour à cette sainte célébration« .

De même que les Israélites mangeaient chaque jour la manne que Dieu faisait pleuvoir du ciel, Saint François nous exhorte à faire de même avec la vraie manne, qui est le moyen par lequel nous entrerons beaucoup plus profondément dans la réalité permanente de Noël, Dieu-avec-nous, qui est toujours avec nous.

Alors que nous nous préparons à commémorer le grand Saint François de Sales à l’occasion du 400e anniversaire de l’accomplissement de l’avènement de sa vie, Saint François nous invite à aller vers le Christ dans l’Eucharistie et nous exhorte, comme nous le chantons à Noël, à « venir, adorons-le » – et à le recevoir avec adoration.

Cet article a été publié originellement par le National Catholic Register (Lien de l’article). Il est republié et traduit avec la permission de l’auteur.

Et le Verbe c’est fait pain de vie

Le délire continue

La correspondance romaine, ou l’imagination inépuisable du légitimisme de Bergoglio

« Je laisse mon vélo à mon petit-fils Antonio », c’est ce qui est écrit sur le testament de son grand-père, mais Antonio est catégorique : il veut prouver que « vélo » est synonyme d' »appartement », que son grand-père voulait à tout prix lui laisser l’appartement et qu’il s’est trompé ; que son grand-père n’a pas besoin d’écrire le mot « appartement » sur son testament ; que le testament ne compte pour rien et que l’appartement est à lui et c’est tout.


Un coup de pinceau coloré pour décrire l’escalade de miroirs imaginatifs du monde du « one cum » (les traditionalistes légitimistes de Bergoglio) qui en invente chaque jour un nouveau pour légitimer l’autoproclamé « pape François ». Une attitude inexplicable qui, si elle n’a pas quelque chose de masochiste ou de préternaturel, cache évidemment la nécessité de défendre des rentes de situation et des intérêts matériels même au prix de la fin de l’Église canonique visible : une responsabilité atroce et millénaire.


Jusqu’à présent, ils ont réussi à dire que Benoît XVI a eu tort d’écrire « Je renonce au ministerium » ; que munus et ministerium sont la même chose ; que c’était juste une bizarrerie littéraire de les interchanger ; que Benoît XVI était confus parce qu’il n’avait pas bien compris l’idée de la papauté comme moderniste ; même qu’il n’est pas nécessaire de renoncer au munus et récemment, un individu qui risque un an de prison pour substitution de personne et faux, a réussi à écrire que le pape n’est même pas soumis au droit canonique et peut abdiquer comme il veut.


Il y a quelques jours, le professeur de Mattei, dans un article https://www.romait.it/prof-de-mattei-la-rinuncia-di-benedetto-xvi-e-un-errore-ancora-effetto-ratzinger.html avait commis une belle gaffe en mettant noir sur blanc :  » L’abdication de Benoît XVI, et la manière dont elle s’est déroulée, sont considérées par de nombreux spécialistes et aussi par des membres éminents du Sacré Collège comme une grave erreur « .


Le professeur n’a toujours pas expliqué sur la base de quel critère une abdication écrite de « manière » erronée peut être considérée comme valide, alors que par ailleurs le canon 332.2 exige explicitement qu’elle soit présentée « rite », c’est-à-dire « en bonne et due forme ».


Mais la « perspicacité » ultérieure d’Emmanuele Barbieri, dans sa Corrispondenza Romana, est encore plus savoureuse :

« L’essence de la papauté n’est pas dans le munus, comme dans les évêques, mais elle est dans l’exercice du gouvernement, c’est-à-dire dans le ministerium, qui n’est pas un sacrement indélébile, mais un pouvoir de juridiction, qui peut être perdu ou auquel on peut renoncer. La papauté n’est pas une condition spirituelle ou sacramentelle, mais un « office », ou plus précisément une institution. Celui qui renonce au ministerium, c’est-à-dire au gouvernement, perd la papauté« .

La légitimation de la loi de la jungle : il suffirait alors d’empêcher un pape d’exercer le ministerium (comme ils l’ont fait avec Benoît) pour qu’il en soit déchu.

Mais ce qui est absurde, c’est que maintenant il devient même nécessaire de renoncer au ministère ! Cela fait donc des années que nous nous chamaillons inutilement.

Mais en sommes-nous sûrs ? Alors pourquoi les canons 331 à 335 ne parlent-ils que du munus du pape ? Pourquoi le canon 332.2 exige-t-il pour l’abdication la renonciation au munus et non au ministerium ? Pourquoi les Acta Apostolicae Sedis de l’église golpiste du 1er mars 2013 (précieusement produits par le Père Tullio Rotondo) enregistrent-ils la Declaratio comme « De MUNERIS Episcopi Romae, Successoris Sancti Petri ABDICATIONE » ?

Pourquoi Jean-Paul II dans Universi Dominici Gregis (Art. 53) parle-t-il explicitement de la fonction papale comme munus petrino reçu par le pape « par disposition divine » ?

Partout dans le CIC, l’essence de la papauté, c’est-à-dire le fait d’ÊTRE pape, est considérée comme munus.

A cet égard, il est urgent de clarifier la vieille fola instrumentale de la synonymie entre munus et ministerium, également évoquée par Don Silvio Barbaglia pour Aldo Maria Valli. https://www.liberoquotidiano.it/articolo_blog/blog/andrea-cionci/34306389/codice-ratzinger-l-attacco-dei-legittimisti-di-bergoglio-a-valli-piace-vincere-facile-.html

Une synonymie entre munus et ministerium existe en effet au sens de  » fonction, tâche  » dans divers canons : 116 § 1, 173 § 4, 204 § 1, 225 § 2, 230 § 3, etc.

Mais ce qu’il faut absolument comprendre, c’est que si munus peut être synonyme de ministerium, MINISTERIUM N’EST JAMAIS SYNONYME DE MUNUS AU SENS DE « CHARGE », car ministerium, dans tout le Droit Canon, a TOUJOURS le sens pratique de FAIRE, et jamais d’ÊTRE.

Plus simplement : munus a deux significations : « être » (office, charge, position) et « faire » (fonction, tâche, service, etc.).

Ministerium, par contre, n’a qu’un seul sens : « FAIRE » (fonction, tâche, service, etc.).

La synonymie ne fonctionne que lorsqu’on parle de munus, et non de ministerium !

C’est pourquoi la renonciation de Benoît XVI au ministerium est invalide, parce que le ministerium ne peut JAMAIS se référer à la « charge » ou à l' »office », à l’Être, mais seulement à l’exercice de la même charge ou du même office, au FAIRE.

Et si, de manière cohérente, le canon 332.2 exige la renonciation à la fonction elle-même, à être pape, il l’exige en fait du munus et rien d’autre. Benoît XVI a renoncé au ministerium, qui ne peut jamais être synonyme de fonction, donc il n’a jamais renoncé à être pape. Il n’y a qu’un seul pape, et c’est lui. Fin de l’histoire.

C’est pourquoi nous avons, comme le disait Mgr Gaenswein en 2016  » un seul pape légitime, mais deux successeurs vivants de saint Pierre  » et une sorte de  » ministère élargi avec un membre actif et un membre contemplatif « .

Le pape légitime est le contemplatif, l’impétrant, qui est l’émérite, (qui mérite d’être pape) et qui est Benoît.

Le pape illégitime est le pape actif qui est François. Ce n’est pas difficile.

Nous le répétons pour la millionième fois : Benoît XVI, en renonçant – en fait – à être pape, parce qu’il était empêché, a fait croire à ses ennemis qu’il avait abdiqué d’être pape : ceux-ci, avides de pouvoir, ont bu la Declaratio comme une abdication, se sont empressés de convoquer un conclave nul, avec un pape ni mort ni abdiqué, ont produit un antipape et se sont schismés. Le siège apostolique est  » totalement entravé  » (canon 335) depuis 2013 et rien de ce que Bergoglio a peiné à construire ne sera sauvé de l’effacement total. Un plan de défense ingénieux, que Benoît XVI emprunte directement au théologien romain Ticonio : un retrait partiel de l’Église du Christ pour faire apparaître l’Église du diable et l’annuler ensuite. https://www.liberoquotidiano.it/articolo_blog/blog/andrea-cionci/33034895/il-ticonio-di-ratzinger-svela-la-sede-impedita-e-il-terzo-segreto-di-fatima-bergoglio-e-un-vescovo-vestito-di-bianco.html

Vous ne le croyez pas ? Bien, mais avant de passer à la prochaine mystification canonique fantaisiste, expliquez pourquoi le pape Benoît, ayant reçu en juillet le livre « Codex Ratzinger », parmi les dix premiers best-sellers italiens, ne renie pas l’auteur ; pourquoi l’archevêque Gaenswein a déclaré, à propos de la fausse lettre au père Minutella, que c’est un mensonge que Benoît célèbre en communion avec François https://www.liberoquotidiano. fr/article_blog/blog/andrea-cionci/33859169/false-ga-nswein-sprouts-a-name-from-pope-benedict-xvi-doesn’t-celebrate-in-communion-with-bergoglio.html ; justifier comment Benoît XVI peut écrire qu' »aucun pape n’a démissionné au cours des mille dernières années » avec un Célestin V qui a abdiqué en 1294, avec trois autres papes https://www.liberoquotidiano.it/articolo_blog/blog/andrea-cionci/27114419/benedetto-viii-mai-abdicato-nessun-papa-dimesso.html . Enfin, nous voulons vous entendre dire que lorsque Benoît fait remarquer que la réponse aux incroyants est contenue dans le livre de Jérémie, où il est écrit « JE SUIS IMPÉDITIONNÉ »

https://www.liberoquotidiano.it/articolo_blog/blog/andrea-cionci/33413372/dal-libro-di-geremia-il-codice-ratzinger-definitivo-di-benedetto-xvi-io-sono-impedito-.html, c’est un « pur hasard ».

Il faut avoir le courage de l’écrire noir sur blanc, afin qu’il reste gravé pour la postérité comme un monument à la négation de l’évidence et à l’abandon du Vicaire du Christ par ceux qui étaient d’abord censés le défendre.

Andrea Cionci

Source Stilum Curiae

Le délire continue

ils veulent vous interdire même de prier

Elle prie silencieusement, la police l’arrête

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Elle prie silencieusement, la police l’arrête

La scène est éloquente :

La police de Birmingham a inculpé cette femme catholique de quatre chefs d’accusation pour violation de la “zone tampon” d’une clinique d’avortement. Isabel Vaughan-Spruce a été arrêtée, fouillée et placée en garde à vue après avoir déclaré aux policiers qu’elle avait peut-être fait quelques prières silencieuses à proximité de la clinique Robert du British Pregnancy Advisory Services à Kings Norton. Elle ne portait pas de chapelet ni de signe mais a été photographiée à l’extérieur des locaux et signalée à la police.

Les agents ont demandé à cette femme de 45 ans, originaire de Malvern, dans le Worcestershire, si les photos la montraient en train de prier à l’extérieur de la clinique et elle a admis qu’elle priait peut-être silencieusement dans sa tête, mais qu’elle pensait aussi à son déjeuner et à d’autres choses sans importance.

Elle doit maintenant comparaître devant le tribunal de première instance de Birmingham le 2 février pour quatre chefs d’accusation de non-respect d’une ordonnance de protection de l’espace public.

Mme Vaughan-Spruce a déclaré :

“Il est odieusement injuste que j’aie été arrêtée, amenée en cellule, fouillée et humiliée par la police simplement pour avoir prié dans l’intimité de mon esprit. La législation sur les zones de censure prétend interdire le harcèlement, qui est déjà illégal et évidemment justifiable, car personne ne devrait être victime de harcèlement. Mais ce que j’ai fait est tout sauf nuisible : j’ai exercé ma liberté de pensée, ma liberté de religion, dans l’intimité de mon esprit. Personne ne devrait être criminalisé pour avoir pensé, pour avoir prié, dans un espace public au Royaume-Uni”.

“J’ai consacré une grande partie de ma vie à soutenir les femmes en situation de crise de grossesse en leur apportant tout ce dont elles ont besoin pour faire un choix autonome en matière de maternité. Je suis également impliquée dans le soutien aux femmes qui ont subi un avortement et qui luttent contre les conséquences de celui-ci. Je me suis rapprochée de beaucoup de femmes que j’ai pu soutenir au fil des ans, et cela me brise le cœur de savoir que tant d’autres vivent cela chaque jour. Ma foi est un élément central de mon identité, alors il m’arrive de me tenir debout ou de marcher près d’un centre d’avortement et de prier sur cette question. C’est quelque chose que j’ai fait pratiquement chaque semaine au cours des 20 dernières années de ma vie. Je prie pour mes amis qui ont connu l’avortement et pour les femmes qui envisagent de le faire elles-mêmes.”

La zone d’exclusion a été votée par le conseil municipal de Birmingham en septembre afin d’interdire à quiconque de “se livrer à tout acte d’approbation ou de désapprobation ou de tentative d’approbation ou de désapprobation” de l’avortement à proximité de la clinique, y compris par “des moyens verbaux ou écrits, la prière ou le conseil”.

Un porte-parole de la police des West Midlands a confirmé que Mlle Vaughan-Spruce avait été arrêtée le 6 décembre, puis inculpée le 15 décembre.

L’année dernière, une grand-mère de Liverpool a fait appel avec succès de sa condamnation et de l’amende qui lui avait été infligée pour avoir prié silencieusement près d’une clinique d’avortement lors d’une promenade.

À Westminster, les parlementaires envisagent de légiférer pour introduire des zones de censure en Angleterre et au Pays de Galles. L’article 9 du projet de loi sur l’ordre public, qui fait actuellement l’objet d’un débat parlementaire, interdirait aux bénévoles pro-vie d’”influencer”, de “conseiller”, de “persuader”, d’”informer”, d’”occuper un espace” ou même d’”exprimer une opinion” à proximité d’un centre d’avortement. Les personnes qui enfreignent ces règles risquent jusqu’à deux ans de prison.

Source Le salon beige

ils veulent vous interdire même de prier