Qui gouvernent ? Ou le mythe de la démocratie

Oligarques : "400 personnes contrôlent les Etats-Unis" (Lawrence Wilkerson, Ex-responsable US)

L’ancien chef de cabinet de Colin Powell affirme que seuls 0,001% des Américains ont un pouvoir politique réel dans le pays.

La politique des États-Unis est définie par un groupe de 400 personnes, dont la fortune dépasse plusieurs milliards de dollars, a annoncé Lawrence Wilkerson, ancien chef de cabinet de l’ex-secrétaire d’État Colin Powell, dans une interview accordée à la station de radio lettonne Baltkom.

« Ce sont des oligarques qui contrôlent les processus et gouvernent le pays en coulisses« , a-t-il fait remarquer.

« Il s’agit de près de 400 personnes aux États-Unis, dont la fortune dépasse plusieurs milliards de dollars. C’est une répartition très injuste, indécente. L’inégalité est énorme. Le pouvoir n’est réellement détenu que par 0,001% de la population US« , a ajouté l’ancien chef de cabinet de Colin Powell entre 2002 et 2005l.

Évoquant la politique internationale, Lawrence Wilkerson a souligné que les actions extérieures de Washington ont abouti à des résultats catastrophiques, notamment au Proche-Orient.

« L’intervention de l’armée US en Irak en 2003 a détruit l’équilibre des puissances qui a existé dans le golfe Persique pendant plus de 50 ans. La situation instable d’aujourd’hui est le résultat des actions des États-Unis« , a-t-il conclu.

Source : Ex-responsable US: « 400 personnes contrôlent les Etats-Unis », Sputnik,  08:28 29.08.2015(mis à jour 08:29 29.08.2015)

Qui gouvernent ? Ou le mythe de la démocratie

L’ONU est le Nouvel Ordre Mondial

La Lucis Trust est une organisation non gouvernementale au passé sulfureux. Elle fut fondée par Alice Bailey et son époux Foster Bailey en 1922. Alice Bailey est une occultiste luciférienne qui a rédigé un vingtaine d’ouvrage axés sur le nouvel âge (communément appelé new age). Sa société d’édition crée en 1920 s’appelait Lucifer Publishing Company. 5 ans plus tard, elle changea le nom de la société qui devient Lucis Publishing Company pour faire plus passe-partout.

Sur le site de la Lucis Trust, nous apprenons que « Les raisons qui ont présidé au choix, des Bailey, de ce nom à l’origine ne nous sont pas connus, mais nous ne pouvons que supposer, que suivant les hauts enseignements de Madame H.P. Blavatsky, pour laquelle ils avaient énormément de respect, ils cherchaient à susciter la compréhension la plus profonde du sacrifice consenti par Lucifer. » On voit bien ici l’inversion des valeurs propre au satanisme. Ce n’est plus Jésus Christ qui a consenti au sacrifice ultime…mais Lucifer.

« Alice et Foster Bailey étaient des étudiants et enseignants de la Théosophie, une tradition spirituelle voyant Lucifer comme l’un des anges solaires descendus de Vénus sur notre planète (d’où le concept de « la chute »), apportant le principe de conscience à ce qui était alors l’homme-animal. »

Nous allons voir maintenant à quel point les lucifériens sont fourbes. La Lucis Trust a crée « La Bonne Volonté Mondiale » en 1932, un mouvement mondial qui a officiellement trois objectifs principaux:

– Aider à mobiliser l’énergie de bonne volonté.
– Coopérer dans le travail de préparation pour la réapparition de l’Instructeur Mondial.
Éduquer l’opinion publique sur les causes des problèmes mondiaux majeurs et aider à créer une forme-pensée de solution. »

On y apprend également que :

« Bonne Volonté Mondiale est une organisation non gouvernementale accréditée auprès du Bureau d’Information Publique de l’Organisation des Nations Unies. Elle a le statut consultatif auprès du Conseil Économique et Social de l’ONU et maintient des relations informelles avec un grand nombre d’organisations non gouvernementales, nationales et internationales. »

Or d’après l’ONU, « le statut consultatif général concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines de l’ECOSOC (Conseil économique et social des Nations Unies).  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires. »

Cette organisation ésotérique luciférienne qui se cache sous des apparences d’ONG constitue donc bien une force de proposition au sein de l’ONU. Mais qu’est-ce qui a donc poussé l’ONU a accordé une accréditation à une telle ONG?

La Lucis Trust oeuvre pour un nouvel ordre mondial

Sous ses airs d’organisation œuvrant pour la paix dans le monde se cache en fait, les mêmes objectifs recherchés par les mondialistes. Mais la pilule est toujours plus facile à avaler quand le tout et emballé de manière séduisante:

« Si on accepte ces propositions, elles apportent une nouvelle dimension à la réalité spirituelle ainsi qu’une perspective à longue portée par rapport à nos crises actuelles. Elles offrent l’opportunité d’une coopération avec l’évolution spirituelle de l’humanité et permettent d’augmenter la capacité de l’homme pour la liberté.

Les hommes et les femmes de bonne volonté forment un groupe à même de permettre à l’humanité la réalisation de cet objectif si difficile. A condition de vaincre l’inertie, ils sont dans une position-clé et n’ont besoin que de courage pour exprimer la bonne volonté et lancer des actions en vue du nouvel ordre mondial.« 

Nations Unies, 20 Septembre 2005

« Le besoin essentiel, aujourd’hui, est d’indiquer à l’opinion publique mondiale la valeur de la bonne volonté comme puissante énergie créatrice, comme mode de vie, et de mobiliser les hommes et les femmes de bonne volonté afin de faire de la bonne volonté la note dominante de la civilisation du Nouvel Age dans lequel nous entrons. »

La Lucist Trust et sa religion mondial de l’antéchrist

« Nous vivons une époque de préparation, non seulement pour une civilisation et une culture nouvelles au sein d’un nouvel ordre mondial, mais également pour un nouvel enseignement spirituel.

L’humanité ne suit pas un cours hasardeux; il existe un Plan divin dans le Cosmos dont nous faisons partie. A la fin d’une ère, les ressources humaines et les institutions établies semblent inaptes à répondre aux besoins et aux problèmes mondiaux. Lors d’une telle période, la venue d’un instructeur, d’un chef spirituel ou avatar, est attendue et invoquée par les masses humaines dans toutes les parties du monde.

De nos jours, le retour de l’Instructeur Mondialappelé par les Chrétiens le Christ – est attendu par des millions de personnes, non seulement par ceux de foi chrétienne, mais également par ceux de toutes croyances qui attendent l’Avatar sous d’autres noms – le Seigneur Maitreya, Krishna, le Messie, l’Imam Mahdi, le Bodhisattva. »

Dans l’imaginaire délirant de la Lucis Trust, le Christ devient ainsi un simple instructeur mondial, un avatar, au même titre que maitreya, le personnage fictif inventé par la secte new age de Benjamin Creme. Le site indique aussi qu’un incantation mondiale est actuellement diffusée à une échelle mondiale, dans bon nombre de langues et de dialectes. Ils en ont même fait des versions pour les différentes religions dans le but final de toutes les scinder en une religion new age universelle.

Il est intéressant de soulever le fait que le pape François joue exactement le même scénario. Il est le « gentil pape humaniste qui veut sauver la terre et arrêter toutes les guerres », il collabore pleinement avec l’ONU et se rendra fin Septembre pour parler de la nécessite d’un gouvernement mondial pour lutter contre le « réchauffement climatique ». Le pape a également tout fait pour faire émerger une religion mondiale.

Lucis Trust n’est pas la seule organisation luciférienne associée à l’ONU

Salle de méditation de l’ONU

Lors de mes recherches, je suis tombé sur une autre ONG évoquée sur le site de la Lucis Trust: Aquarian Age Community (La communauté de l’âge du Verseau…tout un programme). Cette organisation officiellement accréditée par le département de l’information des Nations Unies se réunit une fois par mois (quasiment à chaque fois les jours de pleine lune) au sein de la salle de méditation de l’ONU. On retrouve bien leur nom dans ce document datant de 2007 intitulé « Le CHANGEMENT CLIMATIQUE : en quoi il nous concerne tous. »

Dans la section « About the Aquarian Age Community« , on trouve la déclaration suivante (sortez les violons):

«Nous vivons à une époque d’opportunité sans précédent. L’avènement des cycles plus ou moins grands du Verseau ont été attendu par la Hiérarchie de Lumière et d’amour les Maîtres de Sagesse, les enseignants de l’humanité, depuis des millénaires indicibles. Nous vivions un moment où des millions au sein de notre famille humaine auront l’occasion de faire une avancée dans leur conscience, réaliser leur potentiel spirituel et de coopérer activement dans la restauration du Plan d’Amour et de Lumière sur notre planète « 

Ils poursuivent en décrivant leurs moyens d’arriver à leur objectifs qui sont entre autre de:

« Coopérer et collabore avec la communauté mondiale qui prépare activement la voie à la réapparition de l’enseignant mondial, le véritable oint Christique, celui du Verseau ».

Bien sûr, ils ne font absolument pas référence à Jésus Christ, mais ont repris certains termes bibliques pour mieux tromper les gens dans leur nouvelle religion mondiale.

Enfin, ils rappellent qu’ils se basent sur les théories douteuses de la société théosophique en particulier les travaux d’Héléna Blavatsky (qui publiait jadis une revue du nom de Lucifer, une de plus).

Voilà donc avec quel genre d’organisation l’ONU collabore.

En plus de rechercher un nouvel âge avec une nouvelle religion universelle qu’ils appellent eux-même un nouvel ordre mondial, ils appuient pleinement la façade officielle de l’ONU pour parvenir à un gouvernement mondial c’est à dire la menace du changement climatique, le développement durable et l’Agenda 21.

 

Gordon Brown demande un nouvel ordre mondial
pour « sauver la terre » 2007(pour agrandir)

Voyons maintenant comment s’exprime l’ONU sur ces sujets dans un document datant de décembre 2004 et intitulé: « La dignité pour tous d’ici à 2030 : éliminer la pauvreté,transformer nos vies et protéger la planète. Rapport de synthèse du Secrétaire général sur le programme de développement durable pour l’après-2015« .

157. Le monde d’aujourd’hui est un monde en difficulté, en proie à l’agitation et à l’instabilité et marqué par nombre de douloureux bouleversements politiques. L’érosion des valeurs communes, les changements climatiques, les inégalités croissantes, les pressions migratoires et les pandémies qui ne connaissent pas de frontières sont autant d’éléments qui pèsent lourdement sur nos sociétés. Qui plus est, la solidité des institutions nationales et internationales est actuellement mise à rude épreuve. Vu la nature et l’ampleur de ces redoutables problèmes, l’inaction et le statu quo sont hors de question. Si la communauté mondiale ne prend pas les rênes de l’action menée à l’échelle nationale et internationale en faveur des peuples du monde, la fragmentation, l’impunité et les conflits risquent de se renforcer, mettant en danger la planète elle-même et compromettant l’avènement d’un avenir placé sous le signe de la paix, du développement durable et du respect des droits de l’homme. En d’autres termes, notre génération a pour mission de transformer les sociétés dans lesquelles nous vivons.

158. En conséquence, l’année 2015 doit être marquée par une action d’envergure mondiale. Au cours de cette seule année, nous avons la possibilité et la responsabilité sans équivoque de faire du développement durable une réalité, de restructurer le système financier mondial en fonction de nos besoins et de relever enfin le défi pressant des changements climatiques dus à l’activité humaine. Jamais le monde n’a eu autant d’activités complexes à mener en une seule année. Il s’agit d’une occasion qui ne se représentera pas pour notre génération.

159. Nous devons commencer à avancer résolument sur la voie d’un avenir durable où chacun puisse vivre dans la dignité. Notre objectif est la transformation. Nous devons transformer nos économies, notre environnement et nos sociétés. Nous devons abandonner nos vieilles mentalités, nos comportements dépassés et nos habitudes destructrices. Nous devons adhérer aux  concepts essentiels et interdépendants que sont la dignité, la population, la prospérité, la planète, la justice et le partenariat. Nous devons renforcer la cohésion sociale et aspirer à la paix et à
la stabilité internationales. Nous devons également privilégier, au niveau international, les solutions qui tiennent compte de l’intérêt national de chaque État Membre. »

Vous pouvez lire la fin du document directement sur le site de l’ONU. Ils indiquent entre autre que 2015 doit être « l’année la plus importante en matière de développement depuis la création de l’ONU elle-même ».

La raison évidente pour laquelle l’ONU collabore avec ces organisations est qu’elles œuvrent toutes dans le même but: un nouvel ordre mondial. Un autre point commun de toutes ces organisations est qu’elles nous présentent toujours une vitrine et des objectifs respectables mais vu les racines occultistes de ce projet, cela ne risque pas de donner de bons fruits, on peut en être sûr.

Publié par Fawkes News

L’ONU est le Nouvel Ordre Mondial

Quelle est la religion de l’archevêque Bergoglio ?

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Pour mémoire : «Il est absolument interdit aux fidèles d’assister ou de prendre part activement aux cultes des acatholiques de quelque manière que ce soit. (…) La participation est active et formelle quand un catholique participe à un culte hétérodoxe, c’est-à-dire non-catholique avec l’intention d’honorer Dieu par ce moyen à la manière des non-catholiques.»(Canon 1258-§ 1).

Quelle est la religion de l’archevêque Bergoglio ?

Vers la fausse unité

UNITÉ DES CHRÉTIENS : MESSAGE DU PAPE AUX ÉGLISES VAUDOISES ET MÉTHODISTES

Le pape François a adressé un message au Synode de l’Union des Églises évangéliques vaudoises et méthodistes d’Italie qui se déroule du 23 au 28 août dans le Piémont, au nord de l’Italie. Le message a été envoyé ce dimanche 23 août et signé par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, annonce le Saint-Siège.

Le pape François « se réjouit d’adresser aux participants au Synode de l’Église méthodiste-vaudoise un cordial et fraternel salut, en signe de sa proximité spirituelle », dit le message. Le pape « assure » les participants au Synode « de son souvenir fervent dans la prière, afin que le Seigneur accorde à tous les chrétiens de cheminer, dans la sincérité du cœur, vers la pleine communion ».

Le pape les invite « en particulier » à défendre « la dignité de la personne humaine » et à donner « des réponses communes à la souffrance qui afflige tant de personnes, surtout les pauvres et les plus faibles ».

Le message du pape a été lu pendant la séance préliminaire du Synode.

Le pape François avait visité une Église vaudoise à Turin, en juin dernier, pour demander pardon « DE LA PART DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE » POUR « LES COMPORTEMENTS NON CHRÉTIENS ». C’était la première fois qu’un pape entrait dans un temple vaudois. Il avait été accueilli par les représentants de l’Église évangélique de Turin et de l’Église méthodiste.

Dans son discours, le pape avait proposé une voie qui pouvait conduire à l’unité des chrétiens : regarder « avant tout la grandeur de notre foi commune et de notre vie dans le Christ et dans l’Esprit Saint, et seulement après, les divergences qui subsistent encore ». Il avait parlé de l’évangélisation et de l’engagement caritatif auprès des pauvres, des malades, des migrants comme de tâches à accomplir ensemble par les deux Églises. Rome, 24 août 2015 ZENIT

Vers la fausse unité

UN FRÉMISSEMENT

Un frémissement, une prise de conscience, vers un retour au réel ? Mgr Pozzo, bien que relativiste Summorum Pontificum (le mensonge des deux formes équivalentes du même rit romain), pointe du doigt quelques vérités fortes.
MGR POZZO: « RETROUVER LE COURAGE DE LA VÉRITÉ »

Le 3 mai 2015, Mgr Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei, était à Turin pour fêter les 25 ans de la célébration de la messe traditionnelle pour l’archiconfrérie de la Miséricorde. Nous vous proposons notre traduction de l’essentiel de l’homélie prononcée en cette occasion, le quatrième dimanche après Pâques, par Mgr Pozzo.

Ce beau sermon porte sur la vérité défendue par le Saint-Esprit, contient des paroles très fortes sur la crise de la vérité, l’éclipse même de la vérité, que connaît notre époque, soumise à « la dictature du relativisme ». En outre, il s’ouvre par un utile rappel de ce que « la reprise de l’ancienne liturgie n’est pas un élément de trouble ou une menace pour l’unité mais un don qui participe à la construction du Corps du Christ qu’est l’Église ». La forme traditionnelle montre bien que la liturgie n’est pas un divertissement mais une mise en présence du mystère divin, sa sacralité permettant d’« avancer dans la contemplation du mystère du sacrifice unique du Christ », réitéré dans le sacrifice non sanglant de la messe.

On notera que le sermon s’achève sur une exhortation au courage de la vérité et sur l’affirmation que « l’efficacité de l’annonce de la vérité de la foi chrétienne dépendra grandement de notre capacité à ne céder à aucun compromis».

Je suis vraiment très heureux d’avoir accepté votre invitation à célébrer la Sainte Messe pour le 25ème anniversaire de la célébration du rite romain traditionnel en l’église de l’archiconfrérie de la Miséricorde. Votre confrérie a anticipé, de façon quasi prophétique, ce qu’a confirmé ensuite le motu proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI, c’est-à-dire la reprise de l’ancienne liturgie, qui n’est pas un élément de trouble ou une menace pour l’unité mais un don qui participe à la construction du corps du Christ qu’est l’Église.

La célébration de la Messe selon la forme extraordinaire met bien en évidence que la grandeur de la liturgie ne consiste pas à offrir un divertissement spirituel plus ou moins intéressant mais à permettre notre rencontre avec le mystère divin. La préservation de la dignité et de la sacralité de la liturgie est une dimension essentielle du rite qui nous aide à avancer dans la contemplation du mystère du sacrifice unique du Christ qui se représente à chaque eucharistie.

Merci pour cette invitation et voici maintenant quelques réflexions spirituelles sur l’Évangile que nous venons de proclamer. L’évangile de saint Jean de ce quatrième dimanche après Pâques nous propose un passage du discours de Jésus lors de la dernière Cène. À quatre reprises, notre Seigneur parle, avec une singulière insistance, de l’Esprit-Saint.
Et Jésus attribue à l’Esprit-Saint, eu égard au rôle qu’il joue dans l’Église, le qualificatif d’Esprit de vérité car c’est l’Esprit-Saint qui maintient et défend la vérité et la rend féconde dans la vie des hommes. Cela nous amène à quelques questions, mes biens chers frères.

1) Tout d’abord, de quelle vérité s’agit-il ? Certainement de celle dont nous parle tout le Nouveau Testament : l’Incarnation. La vérité est la Révélation divine au centre de laquelle se trouve l’Incarnation et dont la source est le mystère du Dieu trinitaire. La Vérité n’est pas un système philosophique ni une idéologie mais la Sagesse même de Dieu révélée en Jésus-Christ.

2) Ensuite, qu’est-ce-que cette vérité ? La question est grave car l’expression « Esprit de vérité » renvoie à quelque chose de mystérieux qui se trouve bien au-delà des choses dont nous pouvons faire l’expérience en ce monde et qui demeurent à notre portée de main. C’est la même demande que celle faite par Pilate à Jésus : qu’est-ce-que la vérité ?

L’esprit de Pilate, évidemment, était si obscurci par les philosophies et la culture païenne de son époque qu’il n’a pas compris que Jésus lui avait déjà répondu auparavant par la phrase « mon royaume n’est pas de ce monde ».
La vérité est quelque chose qui n’appartient pas à notre monde mais vient d’en haut, de ce que l’homme ne peut ni concevoir ni fabriquer avec son intelligence ou son énergie. Jésus est venu précisément pour révéler et rendre témoignage à la vérité qui est Dieu, qui est le mystère de Dieu. Jésus est venu pour apporter aux hommes la gloire de Dieu et cette vérité, que l’homme n’est en mesure ni de générer ni de créer, entre dans l’âme de l’homme en vertu du Saint-Esprit. C’est lui qui conduit l’homme à connaître la vérité et à y croire pour entrer ainsi dans le royaume de Dieu.

3) La troisième question qui se pose est pourquoi la première mission confiée à l’Esprit-Saint envers les hommes par la Sagesse de Dieu regarde-t-elle la vérité ? Ne sommes-nous pas aussi en droit d’appeler l’Esprit-Saint l’Éternel Amour ?
Quel est le rapport entre la vérité et l’amour ? La réponse à cette demande consiste à reconnaître que seule la vérité illumine l’esprit humain. L’erreur, la fantaisie, le sentiment sont susceptibles de troubler l’esprit humain, or un esprit confus n’est pas libre. Un esprit troublé par les fausses opinions et les hypothèses empêche l’homme d’agir pour le bien et d’atteindre le vrai but de son existence. C’est bien parce qu’il est Esprit de vérité que le Saint-Esprit est aussi Esprit d’amour. Un amour qui ne porte pas à la vérité n’est qu’une caricature de l’amour, un amour faux et trompeur.

Parce que l’Esprit est garant de la vérité, il guide l’Église vers la connaissance toujours plus parfaite du mystère de Dieu et la réchauffe de l’éternel amour de Dieu afin que nous puissions tous entrer en communion avec la vie intime de la Très Sainte Trinité.

Notre époque connaît une crise de la vérité ; nous pouvons même parler, sans crainte d’être démentis, d’éclipse de la vérité : la notion même de vérité a disparu des débats modernes, que ce soit dans les milieux culturels que dans l’opinion publique. Aujourd’hui, tout n’est qu’opinion et la religion catholique elle-même n’est plus considérée que comme une opinion parmi tant d’autres. C’est la dictature du relativisme qu’a si bien définie Benoît XVI et dont le pape François a parlé dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium. [Mais qu’ils mettent si bien en pratique avec l’œcuménisme] L’Évangile de ce jour nous appelle tous, et l’Église entière, à retrouver le courage de la vérité, la passion de la vérité, qui réside avant tout dans le mystère du Christ révélateur du Père. Dans notre société fatiguée et désabusée, si facilement ivre de tant de fausses opinions et d’illusions trompeuses, l’efficacité de l’annonce de la vérité de la foi chrétienne dépendra grandement de notre capacité à ne céder à aucun compromis tout en faisant percevoir la nouveauté merveilleuse de l’Évangile, celle de la rencontre avec la personne du Christ, comme une découverte inédite.
Bien sûr, la vérité ne peut être imposée mais n’est-ce pas notre devoir de la proposer, en illustrant la beauté, la joie et la surprise que suscite la rencontre avec le Christ ? Cette rencontre avec le Seigneur nous conduit à comprendre la profondeur même de la joie et de la beauté de la vérité chrétienne. SOURCE – Paix Liturgique – lettre n°505 – 18 août 2015

 

UN FRÉMISSEMENT

Le laboratoire de l’apostasie

ON PEUT ÊTRE CATHOLIQUE ET PROTESTANT IL SUFFIT DE SE MOQUER DU PRINCIPE DE NON-CONTRADICTION ET DU RÉEL

– Le pape François a salué mercredi à Rome la communauté œcuménique de Taizé, en Bourgogne (centre de la France), qui célèbre ces jours-ci ses 75 ans et commémore en même temps les 10 ans de l’assassinat de son fondateur frère Roger.

« Demain, la communauté de Taizé aura 75 ans. Je veux adresser mes salutations, accompagnées de mes prières, aux frères moines, dans le souvenir du fondateur bien-aimé frère Roger Schutz, dont nous avons marqué il y a juste trois jours le souvenir du 10e anniversaire de sa mort », a déclaré le pape.

« Bonne route à la communauté de Taizé ! », a-t-il lancé lors de son audience hebdomadaire au Vatican.

Dans un message adressé le même jour à frère Aloïs, actuel prieur de Taizé, le pape a salué en frère Roger un homme ayant « cherché avec passion l’unité de l’Église, (…) ouvert aux trésors déposés dans les diverses traditions chrétiennes, sans pour autant accomplir de rupture avec son origine protestante« . [Donc un protestant qui recherche avec passion l’unité de l’Église catholique?]

Frère Roger « a contribué à modifier les relations entre chrétiens encore séparés, traçant pour beaucoup un chemin de réconciliation » et faisant « confiance dans les nouvelles générations » [allez à la jeunesse, le mot d’ordre de tous les révolutionnaires], a-t-il ajouté.

Créée en 1940 près de Cluny par Roger Schutz, un pasteur protestant suisse âgé alors de 25 ans, la communauté de Taizé rassemble aujourd’hui une petite centaine de frères, catholiques et protestants venus d’une trentaine de pays, avec pour objectif la « réconciliation entre chrétiens« .[en dehors du dogme et de la doctrine, par la praxis]

Elle accueille chaque année des dizaines de milliers de jeunes de toutes les confessions, qui viennent le plus souvent pour une semaine de réflexion, de prière et de partage, et organise chaque fin décembre une rencontre internationale dans une grande ville d’Europe. La prochaine aura lieu à Valence, en Espagne.

Dimanche, les frères ont commémoré avec 4.000 jeunes et de nombreux représentants de diverses confessions chrétiennes comme d’autres religions les 10 ans de la mort de frère Roger, assassiné par une déséquilibrée roumaine pendant la prière du soir le 16 août 2005.

Depuis Jean XXIII, la communauté de Taizé entretient des rapports très chaleureux avec les différents papes. Jean-Paul II s’y est rendu en octobre 1986, et, lors des obsèques du pape polonais en avril 2005 à Rome, frère Roger avait reçu la communion des mains de Jozef Ratzinger, futur Benoît XVI. CITÉ DU VATICAN, 19 août 2015 (AFP)

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Le laboratoire de l’apostasie

Peut-on être catholique et œcuménisme ?

Certains nous exhortent à conserver la tradition de la Tradition, il est est en effet recommandé pour notre salut de conserver la Tradition de la Sainte Église Catholique Apostolique et romaine et de résister à toutes les attaques dont elle est l’objet

TAIZÉ : LE CARDINAL KOCH SOULIGNE LA PORTÉE DE L’ŒUVRE DE FRÈRE ROGER

Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a participé à la Semaine de la nouvelle solidarité à Taizé.

Le cardinal Kurt Koch a rappelé l’immense portée de la pensée de frère Roger, fondateur de la communauté de Taizé. Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens est intervenu lors de la semaine de commémoration des 10 ans de la mort de frère Roger, qui s’est déroulée du 9 au 16 août dans le village de Saône-et-Loire, en Bourgogne, annonce le portail catholique suisse en lien avec l’agence de presse catholique allemande KNA.

Taizé est une « forme de laboratoire, où les jeunes gens peuvent s’engager de manière déjà précoce dans le dialogue interreligieux », a dit le cardinal Koch. Il a souligné que la pensée du fondateur de la communauté l’avait durablement impressionné et que ce lieu était empreint d’une profonde spiritualité, rapporte le portail catholique suisse.

Le dimanche 16 août, Mgr Koch a co-présidé la cérémonie dans l’église de la Réconciliation et a participé avec quelques autres invités à une célébration spéciale dans le jardin des Frères de Taizé. La célébration était similaire à celle qui avait suivi les funérailles de frère Roger, il y a 10 ans.

Des représentants des différentes Églises, des jeunes gens, des proches de frère Roger et des Frères de Taizé ont pris part à cette célébration.

Dans un discours prononcé devant les invités, le cardinal Koch a relayé les paroles du pape François, qui a rappelé son « étroite relation » à Taizé. Mgr Koch a réaffirmé lui aussi sa proximité avec la communauté œcuménique.

Parmi les autres intervenants, il y avait Martin Hirzel, responsable pour l’œcuménisme à la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS). « Le mouvement de Taizé a rayonné par-delà les frontières des Églises, des confessions, des pays, des systèmes politiques, des langues et des générations », a-t-il dit.

La semaine de la solidarité et du souvenir à Taizé qui s’est déroulée sur le thème « Pour une nouvelle solidarité » a rassemblé plusieurs personnalités. Les jeunes ont pu discuter, entre autres, avec Jean Vanier, le fondateur des communautés de L’Arche, qui accueillent des personnes ayant un handicap mental.

D’autres manifestations de commémoration sont prévues pour cette année, rapporte le portail catholique suisse. Du 30 août au 6 septembre, la communauté organise un colloque international intitulé « L’apport de Frère Roger à la pensée théologique ». À la fin de cette année, il y aura une Rencontre européenne des jeunes à Valence, en Espagne. Rome, 18 août 2015 ZENIT

 La confiance que témoigne au fondateur de Taizé le pape Jean XXIII joue un rôle important dans l’histoire de frère Roger. « Ah ! Taizé, ce petit printemps ! » dira un jour Jean XXIII en accueillant frère Roger. Des mots que Jean-Paul II reprendra lors de sa visite à Taizé le 5 octobre 1986, ajoutant : « On passe à Taizé comme on passe près d’une source. » Invité par JeanXXIII, frère Roger vivra à Rome avec quelques frères de sa communauté durant toute la durée du concile œcuménique Vatican II. Il recevra la communion de la main du cardinal Ratzinger.

Peut-on être catholique et œcuménisme ?

LE CHEVAL DE TROIE DE LA RÉFORME LITURGIQUE d’apès l’abbé Bonneterre

I – Les pionniers du nouveau mouvement liturgique

Ce qui allait devenir le Mouvement liturgique commençait bien, et sous les meilleurs auspices avec les travaux de Dom Guéranger et l’impulsion de saint Pie X. Il s’agissait, selon la définition de Dom Rousseau, du «renouveau de ferveur du clergé et des fidèles pour la liturgie [1].» Il fallait, selon saint Pie X, «trouver le véritable esprit chrétien à sa source première et indispensable: la participation active aux mystères sacro-saints et à la prière publique et solennelle de l’Église [2].»

Hélas bien vite, les premières déviations se firent sentir. Dom Lambert Beauduin privilégia l’aspect apostolique de la liturgie sur son caractère essentiellement cultuel. Il envisagea, avec son aventure de Chevetogne, de mettre au service de l’œcuménisme le Mouvement liturgique. Et c’est ainsi, à côté des vrais succès du Mouvement, qu’augmentaient en nombre et en gravité les déviations.

En Allemagne, Dom Herwegen veut débarrasser le missel de ses éléments médiévaux pour le ramener à la pureté patristique. Plus grave, pour Dom Odon Casel, il y a une justification théologique à ce présupposé archéologique: le Moyen Age, et surtout l’âge baroque, ont altéré le sens du mystère du culte chrétien. Laissons le père Bouyer nous expliquer de quoi il s’agit: «Disons d’un mot le contenu du “mystère”. C’est la réactualisation dans, par et pour l’Église, de l’acte de Notre- Seigneur qui a accompli notre salut, c’est-à-dire sa Passion et sa mort dans la plénitude de leur effet ultime: la Résurrection, la communication de la grâce salvatrice à l’humanité et la consommation finale de toutes choses. Dans cette perspective, la propriété centrale de la liturgie, et donc ce qu’il faut saisir avant tout pour la comprendre, c’est le mode unique par lequel l’acte rédempteur du Christ est renouvelé et distribué de façon permanente par l’Église. Bien comprendre ce mode, qui est entièrement différent de celui d’une représentation théâtrale ou imaginative, ou de toute répétition physiquement réaliste, c’est la clef de l’intelligence de toute la liturgie dont la perte commença pendant le Moyen-Age. Et c’est cette clef que la période baroque a si profondément perdue qu’elle n’a plus gardé sous son regard que l’écorce vide de la liturgie, une écorce d’autant plus décorée et surchargée extérieurement que la réalité intérieure tendait à être oubliée [3]». De la sorte, «Dom Casel nous a fait sortir des impasses des théories post-tridentines du sacrifice [4].»

Dom Pius Parsch, à côté d’études de valeur (comme L’année du Seigneur) entraîna la jeunesse allemande dans une participation activiste à la messe. La présence du Seigneur dans sa parole devenait de plus presque aussi importante que sa présence eucharistique.

En France, les efforts conjugués du jésuite Doncœur et des dominicains Maydieu et Duployé entraînèrent une succession d’expériences liturgiques et de publications. Les Pères Congar et Chenu abritaient de leur aura intellectuel tous ces travaux. L’aboutissement de ces efforts fut la fondation, en 1943, sous la présidence de Dom Beauduin, du Centre de pastorale liturgique, dont les travaux allaient être publiés par les éditions du Cerf.

C’est encore Dom Beauduin qui met au point la méthode subversive:

  • Faire découvrir et apprécier tous les aspects de la liturgie antique, et influencer la section historique de la Sacré congrégation des rites créée par Pie XI en 1930.
  • Faire présenter toutes les requêtes de réformes par les évêques, et les avancer sous raison d’avantages pastoraux.

II – La préparation des réformes

L’encyclique Mediator Dei du 20 novembre 1947 n’allait pas décourager les réformateurs. L’admirable document que l’on ne se lasse pas de relire allait être habilement dépassé. C’est Mgr Martimort qui a noté la remarque de Dom Beauduin: «L’encyclique Mediator Dei a donné dans le monde le branle à un essor liturgique inouï [5].»

Une commission pontificale pour la réforme liturgique était créée en 1948. Présidée par le cardinal Micara, nous trouvons parmi ses membres le R.P. Fernando Antonelli dont la vie et l’œuvre viennent d’être retracées par Nicola Giampietro [6]. Parmi les La guerre des missels a déjà eu lieu plus célèbres membres, notons le R.P. Agostino Béa, et surtout le secrétaire qui sera de toutes les commissions, Annibale Bugnini, directeur des Éphémérides liturgiques.

Et oui déjà, Mgr Bugnini qui, dès juillet 1946, était invité aux réunions du CPL (Centre de Pastorale Liturgique), et qui confiait au Père Duployé sur le chemin du retour: «J’admire ce que vous faites, mais le plus grand service que je puisse vous rendre est de ne jamais dire à Rome un mot de tout ce que je viens d’entendre» [7].

Ce furent la réforme du jeûne eucharistique, puis celle de la Semaine sainte, et une réforme des rubriques et du bréviaire [8]. Les experts romains ne réalisaient sans doute pas que toute réforme allait dans le sens des éléments les plus avancés du Mouvement liturgique, par le simple fait qu’elle ébranlait l’édifice. C’est ce qu’observait le Père Duployé en France: «Si nous parvenons à restaurer dans sa valeur première la vigile pascale, le Mouvement liturgique l’aura emporté ; je me donne dix ans pour cela [9].

C’était justement en 1956, tandis que le Père Louis Bouyer répandait dans le grand public les thèses de Dom Casel [10]. L’oratorien écrivait dans La vie de la liturgie: «Ainsi l’élément de “communion”, écrit-il, signifie que l’Eucharistie est un repas, un repas de communauté dans lequel tous les participants sont rassemblés pour participer en commun à des biens communs.» Et un peu plus loin: «L’emploi de ces termes sacrificiels ne vient pas, comme on pourrait le supposer, de l’idée que la croix est représentée d’une certaine manière à la messe. Tout au contraire, les données historiques nous conduisent plutôt à penser que l’Église en est arrivée à appliquer habituellement à la croix la terminologie sacrificielle parce que l’on comprenait que la croix est au cœur du sacrifice offert par l’Église dans la célébration eucharistique.» L’action de grâces, telle que la comprend l’oratorien, nous laisse déjà entrevoir les modifications de l’offertoire que nous savons: «C’est une action de grâces à Dieu pour tous ses dons, écrit-il, qui inclut en une seule perspective tout l’ensemble de la création et de la Rédemption, mais qui prend toujours comme point de départ le pain et le vin, représentatifs de toutes les choses créées, et dont la consommation est l’occasion effective du repas comme de la célébration qui y est attachée.» Le mémorial envisagé dans sa relation à la Parole de Dieu permet au P. Bouyer d’écrire, dans la tradition ouverte par Dom Pius Parsch: «La célébration eucharistique tout entière est aussi un mémorial (…) Il y a une connexion nécessaire entre les deux parties de la synaxe chrétienne, entre les lectures de la Bible et le repas. Car les lectures conduisent au repas (…) Et les lectures sont indispensables au repas, pour nous montrer de quelle manière il faut l’envisager, non pas comme un événement d’aujourd’hui qui vaudrait par lui-même, mais comme un événement qu’on ne peut comprendre que par référence à une action décisive accomplie une fois pour toutes dans le passé. Cette considération nous amènera, le moment venu, à voir que toute la messe n’est qu’une seule liturgie de la Parole, qui a commencé par parler à l’homme, qui lui a parlé de façon de plus en plus intime, qui finalement lui a parlé au cœur en tant que Parole faite chair, et qui maintenant, du cœur même de l’homme, s’adresse à Dieu le Père par l’Esprit.» «Il est évident, ose-t-il encore écrire, que cette notion équilibrée de la célébration eucharistique peut nous permettre d’embrasser pleinement la présence réelle du Christ dans son Église. En un mot, nous ne devons pas concentrer notre contemplation exclusivement sur le pain et le vin sacramentels mais aussi bien sur deux autres réalités (…) Sa présence en tant que grand-prêtre de toute la hiérarchie. D’autre part, le Christ doit finalement être présent dans tout le corps de l’Église, car l’Église ne jouit de la présence eucharistique que pour être faite une dans le Christ et avec le Christ, par la célébration eucharistique, et spécialement par la consommation de celui- ci dans le repas sacré.» C’est dans la liturgie juive que le P. Bouyer trouve cette «conception équilibrée de la célébration eucharistique». La liturgie des repas sacrés lui fournit la formule eucharistique idéale: «Béni, sois-tu, Seigneur notre Dieu, roi de toute éternité, qui as fait produire le pain à la terre ; Béni, sois-tu, Ô Seigneur notre Dieu, roi de toute éternité, qui as créé le fruit de la vigne.» Là encore, redisons-le, les studios Lercaro-Bugnini qui ont réalisé la nouvelle messe ont trouvé leur scénario dans les ouvrages du Mouvement liturgique des années 1950-1960. Le nouvel offertoire n’est que la reprise des bénédictions juives tant vantées par le P. Bouyer.

1956 connaît également la fondation de l’Institut supérieur de liturgie de Paris, dirigé par Dom Bernard Botte avec, pour sous- directeur, le Père Gy et pour secrétaire, l’abbé Jounel. C’était aussi l’époque des réunions internationales d’études liturgiques qui réunissaient chaque année l’intelligentsia liturgique du monde entier [11].

 III – Vers le concile Vatican II

La mort de Pie XII et l’élection de Jean XXIII furent une explosion de joie dans les milieux du Mouvement liturgique [12]: «S’ils élisaient Roncalli, tout serait sauvé: il serait capable de convoquer un concile et de consacrer l’œcuménisme» confiait Dom Beauduin au R.P. Bouyer [13].

En attendant le Concile, Jean XXIII se contenta de faire aboutir les travaux de la commission pour la réforme de la liturgie, fondée en 1948. L’ensemble était très en retrait des aspirations des leaders du Mouvement qui attendaient avec impatience le Concile. Ce fut le motu proprio Rubricarum instructum du 25 juillet 1960 qui entra en vigueur le 1er janvier 1961.

Et c’est sans doute ici le lieu de citer l’ouvrage de Dom Adrien Nocent, professeur à St-Anselme de Rome et lauréat de l’Institut liturgique de Paris: L’avenir de la liturgie. Ce livre montre l’état des travaux des réformateurs de l’ombre à cette époque. Don Nocent y énonce tout d’abord le “principe et fondement” du culte nouveau: «Une grande variété de célébrations serait donc permise autour du noyau central toujours respecté et qui serait célébré seul aux jours simples.» L’autel doit être face au peuple, sans nappe en dehors des célébrations, les prières de préparation doivent être simplifiées, les lectures multipliées, la prière universelle restaurée. L’offertoire, après le Credo récité seulement le dimanche, est très raccourci. Le célébrant ne fait qu’élever les oblats en silence. Le calice est posé à droite de l’hostie, la pale facultative, l’encensement rapide. Le lavabo n’a lieu que si le célébrant a les mains sales, car «il faut éviter ce symbolisme facile et sans intérêt majeur». L’Orate fratres est récité à voix haute, ainsi que la secrète. Le Canon est dépouillé de toute prière d’intercession, des per Christum Dominum nostrum, moins de signes de croix et de génuflexions, Canon récité à haute voix, même en langue vernaculaire, Pater récité par tous ; on se serre la main à l’Agnus Dei, pendant lequel a lieu la fraction de l’hostie. La fraction de toutes les hosties a lieu à partir du même pain ordinaire. Communion sous les deux espèces, debout et dans la main. Bénédiction, Ite missa est, plus de dernier évangile, ni prières de Léon XIII. Notre réformateur passe ensuite en revue tous les sacrements et propose également des réformes qu’il nous serait trop long de reprendre ici, mais qui sont en substance les sacrements réformés de l’Église conciliaire [14].

Pendant ce temps, se préparait le document de Vatican II sur la liturgie. Il est regrettable, à notre avis, que le cardinal Stickler n’émette aujourd’hui aucune réserve sur ce texte du concile [15]. Certes, de tous les schémas préparatoires du concile, le seul à ne pas avoir été repoussé fut celui sur la liturgie. C’est que l’aile progressiste ne pouvait qu’être satisfaite d’un texte dont l’auteur principal était le R.P. Bugnini, c.m., secrétaire de la Commission préparatoire de liturgie. Citons les noms de quelques membres de cette commission: Dom Capelle, Dom Botte (il avait soixante-dix ans en 1963), le chanoine Martimort, l’abbé Hängi (ancien évêque de Bâle, alors professeur à Fribourg en Suisse), le Père Gy, l’abbé Jounel. Le président de cette commission était le vieux cardinal Gaetano Cicognani, qui s’opposa de toutes ses forces à ce schéma qu’il jugeait très dangereux. Le projet de schéma, pour être présenté dans l’aula conciliaire, devait être revêtu de la signature du cardinal… Jean XXIII l’obligea à le signer: «Plus tard, écrit le P. Wiltgen, un expert de la commission pré- conciliaire de liturgie affirma que le vieux cardinal était au bord des larmes, qu’il agitait le document en disant “On veut me faire signer ça, je ne sais que faire”. Puis il posa le texte sur son bureau, prit une plume et signa. Quatre jours plus tard, il était mort

C’est le 22 octobre 1962 que ce schéma préparatoire fut présenté dans l’aula conciliaire, et c’est le 4 décembre 1963 que le nouveau pape Paul VI promulgua la constitution Sacrosanctum concilium. Elle avait été approuvée par 2 151 voix contre 4! Pour une étude détaillée de cette constitution, nous renvoyons nos auditeurs aux ouvrages de MM. Pierre Tilloy et Jean Vaquié. Nous résumons simplement ici, à leur suite, les caractéristiques de cette constitution:

  1. Elle une loi-cadre, c’est-à-dire qu’elle énonce seulement les grandes lignes d’une doctrine liturgique dont le Consilium et les commissions liturgiques nationales et diocésaines s’inspireront pour élaborer la nouvelle liturgie (a. 44- 45).
  1. Elle inaugure une transformation fondamentale de la liturgie; en particulier, elle annonce la révision du rituel de la messe (a. 50), un nouveau rite de la concélébration (a. 58), la révision des rites du baptême (a. 66), de la confirmation (a. 71), de la pénitence (a. 72), des ordinations (a. 76), du mariage (a. 77), des sacramentaux (a. 79), etc.
  1. Elle constitue un compromis entre le traditionalisme et le progressisme qu’elle cherche à équilibrer l’un par l’autre. Pour satisfaire la majorité traditionaliste sans principe ferme, on respectera les principes fondamentaux de la liturgie, mais sans aucune application pratique. Pour la minorité progressiste agissante, on assurera l’évolution ultérieure dans le sens du progressisme. Cela en particulier pour les questions si importantes des rapports culte-pédagogie dans la liturgie (a. 33), et de l’emploi du latin (a. 36, 54, 101).

Telle est donc la constitution Sacrosanctum concilium: «Une loi cadre, inaugurant une transformation fondamentale, écrit M. Vaquié, et s’inspirant de deux doctrines contradictoires, ainsi se présente la constitution liturgique du 4 décembre 1963.»

IV – Les étapes d’une agonie

Ainsi le vœu de Jean XXIII, émis en 1960, était-il réalisé, les La guerre des missels a déjà eu lieu Pères du Concile s’étaient prononcés sur les principes fondamentaux concernant la réforme liturgique. La révolution liturgique était engagée ; la nouvelle liturgie issue de la constitution allait être didactique, évolutive, démocratique et libre. Restait à mener à bien cette réforme ; le pape Paul VI allait y consacrer toutes ses énergies, soutenant sans cesse le parti ultra-réformiste contre l’aile traditionaliste dans l’interprétation de la constitution. Acceptée par une bonne majorité d’évêques fidèles, mais manquant de convictions ou, tout au moins, de connaissances liturgiques, la constitution conciliaire sur la liturgie va servir à la destruction de la liturgie catholique. Mais voyons les étapes de cette agonie. La machine mise en branle aboutira au Novus Ordo Missae.

Le 25 janvier 1964, Paul VI, par le motu proprio Sacram liturgiam, met en application immédiate certaines dispositions de la constitution et annonce la création d’une commission spéciale chargée de mettre en application cette constitution.

Le 29 février 1964, le pape crée le Consilium ad exsequendam constitutionem de sacra liturgia ; il en confie les postes aux éléments les plus avancés du Mouvement liturgique, en particulier la présidence au cardinal Lercaro et le secrétariat au R.P. Bugnini. Le Consilium peut très exactement être comparé au Comité de salut public de la Révolution française ; il va fonctionner, jusqu’en 1969, comme un véritable tribunal d’exception, dépossédant la Sacrée Congrégation des Rites de presque tous ses pouvoirs. Paul VI intervient personnellement le 20 octobre 1964 et le 7 janvier 1965 pour soutenir le Consilium alors en conflit avec la Congrégation romaine. Laissons Dom Botte nous expliquer la structure de cet organe révolutionnaire: «Le Conseil, écrit-il, était constitué de deux groupes différents. Il y avait tout d’abord une quarantaine de membres proprement dits – pour la plupart cardinaux ou évêques – qui avaient voix délibérative. Ensuite, il y avait le groupe des consulteurs, beaucoup plus nombreux, chargés de préparer le travail. Les séances se tenaient le plus souvent au palazzo Santa Marta, derrière la basilique Saint-Pierre, dans la grande salle du rez-de-chaussée.»

Plusieurs experts étaient groupés et travaillaient ensemble, sous la direction d’un relator. Dom Botte fut chargé de la révision du premier tome du pontifical, et nous lui devons, en grande partie du moins, la disparition des ordres mineurs ainsi que le nouveau rituel des ordinations et le nouveau rite de la confirmation. Mgr Wagner, directeur de l’Institut liturgique de Trèves, fut le relator du groupe chargé de la réforme de la messe, dont les membres les plus actifs furent: le professeur Fischer, Mgr Schnitzler, le Père Jungmann, le Père Louis Bouyer, le Père Gy, Dom Vaggagini et Dom Botte.

Le 26 septembre 1964, le Consilium autorise l’usage facultatif de la langue vulgaire dans tous les rites sauf la préface et le Canon de la messe ; le psaume Judica me et les prières après la messe disparaissent, de nombreuses rubriques de la messe sont modifiées et, enfin, pour la première fois, des pouvoirs liturgiques sont confiés aux conférences épiscopales. Le décret entra en vigueur le 7 mars 1965.

La révolution se radicalise encore, le 4 mai 1967, avec l’instruction Tres abhinc annos, qui autorise la récitation du Canon de la messe à haute voix et en langue vulgaire.

Mais cela ne suffisait pas aux novateurs, la messe tridentine, même mutilée et réformée, demeurait un obstacle à l’œcuménisme, à ce christianisme universel tant désiré [par qui ???]. Le cardinal Lercaro et le P. Bugnini, qui n’avaient pas perdu leur temps depuis le Concile, avaient réussi en trois ans à mettre au point une nouvelle liturgie de la messe, conforme en tous points aux desiderata du Mouvement liturgico-œcuménique. La quintessence de l’hérésie anti-liturgique allait voir le jour. On baptisa ce culte nouveau messe normative, et on le présenta aux évêques réunis à Rome en synode le 14 octobre 1967.

Voici la relation que le Courrier de Rome donna de l’événement: «Une “première” à la chapelle Sixtine: c’est de la messe normative, montée dans les studios de la commission Lercaro-Bugnini, dont nous voulons parler. Par une délicate attention, les producteurs avaient tenu, avant de soumettre leur invention au vote du synode, à exécuter devant eux une représentation générale. Il fallait “tester”. On avait expliqué, avant de tourner, aux 183 prélats qu’ils devaient s’imaginer jouer le rôle de paroissiens assistant à la nouvelle messe, active, consciente, communautaire, simplifiée. Six séminaristes feraient la schola cantorum, un lecteur lirait les deux plus une lectures, et le Père Annibal Bugnini lui-même se dévouerait pour célébrer et prononça l’homélie. Cette “messe normative” serait appelée à remplacer celle que saint Grégoire le Grand, saint Thomas d’Aquin, saint Philippe de Néri, Bossuet, le Curé d’Ars ont célébrée sans jamais se douter qu’ils célébraient une messe passive, inconsciente, individualiste et compliquée. La messe normative supprime le Kyrie, le Gloria et l’offertoire. Elle pulvérise le Confiteor. Elle glisse sur l’intercession des saints, sur le souvenir des âmes du purgatoire, sur tout ce qui exprime l’offrande personnelle du prêtre humain. Elle propose quatre canons de rechange. Elle corrige les paroles de la consécration. Et, bien entendu, elle remplace le latin par l’idiome national. Afin de lever tout doute dans l’esprit de nos lecteurs, nous devons préciser que cette messe “expérimentale” voulait être une messe véritable, un vrai sacrifice, avec présence réelle de la Victime sainte du Calvaire.»

Les évêques refusèrent cette messe lors du vote du 27 octobre 1967. A la question: «La structure générale de la messe dite normative, telle qu’elle a été décrite dans le rapport et la réponse, a-t-elle l’accord des Pères?», les réponses furent: Placet: 71 ; non Placet: 43 ; Placet juxta modum: 62 ; abstentions: 4. L’échec relatif de la Missa Normativa ne découragea pas le Consilium… Le pape mettrait son autorité dans la balance. En effet, le 3 avril 1969, Paul VI proclamait la constitution apostolique Missale romanum par laquelle il réformait le rite de la messe et introduisait de force la messe normative à peine retouchée. Le 6 avril 1969, la Sacrée Congrégation des Rites promulguait le Novus Ordo Missae, avec son Institutio generalis ; le nouveau missel devait entrer en vigueur le 30 novembre 1969.

Le Consilium avait mené à terme la révolution liturgique, il pouvait disparaître. Le 8 mai 1969, Paul VI, par la constitution apostolique Sacra rituum congregatio, substitua à l’antique Congrégation des Rites deux nouvelles congrégations intitulées, l’une pour la Cause des Saints, l’autre pour le Culte Divin, cette dernière héritant des compétences de l’ancien dicastère et absorbant le Consilium. Le préfet de la Congrégation pour le Culte Divin était le cardinal Gut, le secrétaire, l’âme damnée de cette réforme, Annibal Bugnini.

Notons au passage le jugement très modéré du Père Antonelli sur le P. Bugnini: «Je pourrais dire beaucoup de choses sur cet homme, toujours soutenu par Paul VI. Je ne voudrais pas me tromper, mais la lacune la plus notable chez le P. Bugnini est le manque de formation et de sensibilité théologiques. Manque et lacune grave, parce que dans la liturgie chaque parole et chaque geste traduisent une idée qui est une idée théologique. J’ai l’impression qu’il y a eu beaucoup trop de concessions, surtout en matière de sacrements, à la mentalité protestante. Non pas que le Père Bugnini ait fait lui-même ces concessions, non en fait, il ne les a pas créées ; mais il s’est servi de beaucoup de monde, et je ne sais pas pourquoi, il a introduit dans le travail des gens habiles, mais de coloration progressiste. Et, ou il ne s’en est pas rendu compte, ou il n’a pas résisté, comme il aurait dû résister à ces tendances [16].»

Grâce à Dieu, les réformateurs étaient allés un peu loin, et un peu vite, ce qui entraîna la salutaire réaction traditionaliste. Saisissant enfin où on les menait, les catholiques fidèles réagirent. Le 3 septembre 1969, les cardinaux Ottaviani et Bacci écrivirent à Paul VI leur célèbre lettre ouverte, présentant au pape le Bref examen critique du Novus Ordo Missæ. A partir de cette date, la résistance catholique allait devenir ce que l’on sait, grâce surtout à la fermeté et au zèle intrépide de S.E. Mgr Lefebvre.

Démasqué par cette lettre ouverte, le R.P. Bugnini annonça le 18 novembre 1969 une nouvelle rédaction de l’Institutio generalis, «pour une meilleure compréhension pastorale et catéchistique» ; nouvelle rédaction qui demeure aussi mauvaise que la première, et qui laisse inchangé le rite lui- même. De son côté, les 19 et 26 novembre, Paul VI s’efforça de tranquilliser les fidèles. Déjà, le 20 octobre 1969, la Congrégation pour le Culte Divin avait publié l’instruction De constiutione missale romanum gradatim ad effectum deducenda par laquelle l’introduction du N.O.M. était reportée au 28 novembre 1971, et latitude était laissée aux conférences épiscopales de fixer une date ultérieure. On sait que plusieurs épiscopats européens profitèrent de cette occasion pour déclarer interdite la messe traditionnelle. Le pape Paul VI ne déclara-t-il pas la même chose au Consistoire de mai 1976?

V – La Nouvelle liturgie, moteur d’une ample révolution

C’est donc avec la promulgation du Nouvel Ordo Missæ que nous achevons notre étude du Mouvement liturgique. Cette Nouvelle Messe est, effet, comme la synthèse de toutes les erreurs et déviations de ce grand courant d’idées.

Brisés par saint Pie X, les modernistes ont compris qu’ils ne pouvaient pénétrer l’Église par la théologie, par un exposé clair de leurs doctrines. Ils ont utilisé la notion marxiste de praxis, et ont compris que l’Église pourrait devenir moderniste par l’action, par l’Action sacrée par excellence qu’est la liturgie. La révolution utilise toujours les forces vives d’un organisme, elles les investit peu à peu et, finalement, les fait servir à la destruction du corps à abattre. C’est le processus bien connu du cheval de Troie. Le Mouvement liturgique de Dom Guéranger, de saint Pie X et des monastères belges, au moins à leurs origines, était une force considérable dans l’Église, un moyen prodigieux de rajeunissement spirituel, qui d’ailleurs produisit de bons fruits. Le Mouvement liturgique était donc le cheval de Troie idéal pour la révolution moderniste. Il fut facile à tous les révolutionnaires de se cacher à l’intérieur de cette grande carcasse… Avant Mediator Dei, qui se souciait de liturgie dans la hiérarchie catholique? Quelle vigilance apportait- on à déceler cette forme particulièrement subtile de modernisme pratique? La guerre des missels a déjà eu lieu.

C’est ainsi que, dès les années 1920, et surtout pendant et après la deuxième guerre mondiale, le Mouvement liturgique est devenu «l’égout collecteur de toutes les hérésies». Dom Beauduin privilégia tout d’abord de façon excessive l’aspect pédagogique et apostolique de la liturgie, il conçut ensuite l’idée de la faire servir au Mouvement œcuménique auquel il se dévoua corps et âme. Dom Parsch lia le Mouvement au renouveau biblique. Dom Casel en fit le véhicule d’un archéologisme forcené et d’une conception toute personnelle du Mystère chrétien. Ces premiers révolutionnaires furent largement dépassés par la génération des néo-liturges des divers CPL.

Après la deuxième guerre mondiale, le Mouvement était devenu une force que plus rien n’arrêterait. Protégés en haut lieu par d’éminents prélats, les néoliturges investirent peu à peu la Commission de réforme de la liturgie, fondée par Pie XII, ils influencèrent les réformes élaborées par cette commission, à la fin du pontificat de Pie XII et au début de celui de Jean XXIII. Déjà maîtres, grâce au pape, de la Commission préconciliaire de liturgie, les néo-liturges firent accepter aux Pères du concile un document contradictoire et plein d’ambiguïté, la constitution Sacrosanctum concilium. Le pape Paul VI, le cardinal Lercaro et le P. Bugnini, eux-mêmes membres très actifs du Mouvement liturgique italien, dirigèrent les travaux du Consilium, qui aboutirent à la promulgation de la nouvelle messe.

Ce rite nouveau reprend à son compte toutes les erreurs émises depuis le commencement des déviations du Mouvement. Ce rite est œcuménique, archéologique, communautaire, démocratique, presque totalement désacralisé ; il se fait aussi l’écho des déviations théologiques modernistes et protestantes: atténuation du sens de la présence réelle, diminution du sacerdoce ministériel, du caractère sacrificiel et surtout propitiatoire de la messe. L’eucharistie y devient une agape communautaire, bien plus que le renouvellement du sacrifice de la croix.

Par ce rite nouveau, les modernistes et les révolutionnaires de toute espèce, veulent transformer la foi des fidèles. Mgr Dwyer l’avouait, dès 1967: «La réforme liturgique est, déclarait-il, dans un sens très profond, la clé de l’aggiornamento. Ne vous y trompez pas, c’est là que commence la révolution.» Déjà, en 1965, Paul VI n’avait pas caché ses intentions aux fidèles: «Vous prouvez par-là, leur disait-il, que vous comprenez comment la nouvelle pédagogie religieuse, que veut instaurer la présente rénovation liturgique, s’insère pour prendre la place de moteur central dans le grand mouvement inscrit dans les principes constitutionnels de l’Eglise de Dieu.»

Aussi donc, cela est sûr, la révolution et le modernisme ont pénétré la Cité de Dieu par la liturgie. Le Mouvement liturgique a été le cheval de Troie au moyen duquel les disciples de Loisy ont occupé l’Église.

 VI – Conclusion

Et je voudrais, pour conclure cette trop longue conférence, vous citer le jugement que Mgr Lefebvre portait sur cette nouvelle messe. Nous étions au début du pontificat de Jean-Paul II, je me permettais de demander à Mgr Lefebvre si nous ne pourrions pas parler de liturgie dégradée pour entamer un dialogue avec les autorités romaines. Il me répondit dans une lettre inédite du 17 avril 1979:

«Quant à l’expression de “liturgie dégradée”, je trouve qu’elle ne répond pas à la réalité, elle est trop faible. L’influence protestante et moderniste a rendu ces messes dangereuses pour la foi. C’est pourquoi je préfère dire qu’elles sont empoisonnées. C’est ce que j’ai dit à l’ex Saint-Office. Il est de plus en plus évident que la réforme liturgique a pour résultat de communiquer l’esprit protestant sur le sacerdoce, sur la messe, sur l’Eucharistie, sur l’Église, sur les vérités dogmatiques et morales, sur l’Ecriture sainte, sur l’œcuménisme et la liberté religieuse.

 Que d’assister à la nouvelle messe dite avec dévotion une fois ou deux par an ne produise pas cet effet, c’est évident. Mais je suis persuadé qu’une assistance régulière même une fois par mois est très nocive, car la résistance au poison diminue dès lors qu’on accepte cette fréquence!

Nous sommes obligés en conscience d’être très fermes à ce sujet. Les réformateurs savent qu’ils ont eu tort, ils constatent comme nous les effets. Tenir ferme dans le refus de ces réformes est un devoir et le seul remède pour la restauration de l’Église et le salut des âmes.»

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NOTES

1 L’ Église en prière – AG. Martimort, 1961, p. 51

2 Saint Pie X, Tra le sollecitudini du 22 novembre 1903

3 Louis Bouyer, La vie de la liturgie, Cerf. 1956, p. 33 ; cf. Abbé D. Bonneterre, Le Mouvement liturgique, p. 44 à 45

4 Cf. Le Mouvement liturgique, page 45, note 18

5 Cf. Abbé D. Bonneterre, Le Mouvement liturgique, p. 82, note 19

6 Nicola Giampietro, Il card. F. Antonelli et gli sviluppi della riforma liturgica dal 1948 al 1970, Studia Anselmiana, Roma 1998

7 Les origines du CPL par le P. Duployé, éditions Salvator, p. 320

8 Cf. Abbé D. Bonneterre, Le Mouvement liturgique, p. 104 à 111

9 Cf. Abbé D. Bonneterre, Le Mouvement liturgique, p. 110, note 7

10 Cf. Abbé D. Bonneterre, Le Mouvement liturgique, p. 85 à 94

11 Cf. Abbé D. Bonneterre, Le Mouvement liturgique, p. 99 et 100.

12 Cf. Abbé D. Bonneterre, Le Mouvement liturgique, p. 112 à 115.

13 Un homme d’Église, éditions Castermann, 1964, p. 180

14 A. Nocent, L’avenir de la liturgie, éditions Universitaires, 1961, p. 119 à 171

15 Cardinal Stickler, conférence publiée en 1995 dans The latin mass, et reprise par le CIEL (Centre International d’Études Liturgiques) en mai 2000.

16 Il Card. Fernando Antonelli et gli sviluppi della riforma liturgica dal 1948 al 1970 par Nicola Giampietro – O.F.M. Cap., Studia Anselmiana, Roma 1998

Source Abbé Didier Bonneterre, fsspx – Congrès théologique SiSiNoNo – via Nouvelles de Chrétienté – n°76 – Juillet-août 2002

LE CHEVAL DE TROIE DE LA RÉFORME LITURGIQUE d’apès l’abbé Bonneterre